Sauveterre en Comminges cache bien l'essentiel : elle "sauve sa terre"
à l'ombre du Cagire |
les chainons calcaires du piémont commingeois |
... les Sept Moles...c'était avant ! Du Barry , c'est aujourd'hui ! |
Il y a eu un temps comme commence la chanson... où avec Hervé Bichat (1938-2015 _ nous sommes dans les années 2005 et je préside la Commission d'Information géographique du Ministère de l'Agriculture, le but étant de cartographier numériquement les territoires de France, en développant les photos satellitaires et autres accumulées grâce à la Politique Agricole Commune) il invente le concept de "Jardin planétaire". Hervé Bichat chez nous, à l'Agriculture, membre de l'Académie d'Agriculture, Ingénieur Général du GREF, est une "pointure", notamment par sa fonction de Directeur Général de l'Enseignement Agricole...! En deux mots, la planète est menacée (on sait aujourd'hui qu'avec la fonte des pôles, et le réchauffement climatique, l'évolution est pire qu'imaginée alors). L'idée est (un peu en mémoire de Noé) d'identifier ce qui peut survivre de la disparition de la biodiversité (on sait aujourd'hui qu'il s'agit de la 6ème extinction dite "anthropocène") pour tenter de sauver le maximum possible, ou du moins de conserver des bribes de territoires intacts, comme dans les Parcs nationaux et régionaux. Comme rien ne peut se faire aujourd'hui sans numérique, je suis là pour faire que les techniques d'information géographique (SIG) accompagnent le mouvement. Notamment en impliquant les personnes susceptibles d'agir : les propriétaires fonciers. Souvenez-vous, il a existé une politique géniale : les "contrats d'exploitation", consistant à dire à chaque agriculteur : "un trésor biologique est caché chez vous : si vous limitez les perturbations sur votre terrain, (on va vous aider pour cela), vous allez sauver telle ou telle espèce menacée". Cela peut consister à en faire le moins possible, pour ne pas faucher une prairie et les plantes d'oseille qui poussent dedans !
encore faut-il savoir à quoi ressemble une oseille dans un pré,
j'ai peur qu'un écologiste-parisien n'en ait pas la moindre idée ? ?
Tout cela est cartographié, numérisé, les diverses informations sont recoupées, et les spécialistes savent aujourd'hui identifier les territoires préservés où subsistent les milieux idoines pour rendre encore possible la vie de ce que l'on appelle les "espèces menacées", qui sont à vrai dire en listes rouges d'espèces en cours de disparition.
Quand on observe en ces nuits d'été les halogènes qui éclairent nos rues, sans que vole autour la moindre mouche ou moustique, on commence à peine à comprendre qu'une espèce en disparition est une espèce qui n'existera plus jamais... et que dans les mégapoles il devient difficile de cultiver en pot une fleur impossible à polliniser. Nous allons disparaitre ... avec les abeilles !
https://www.facebook.com/citedabeilles/ |
Voilà pourquoi en 2006, nous choisissons de quitter Toulouse (aujourd'hui difficile d'accès pour les voitures thermiques, et bientôt privée d'eau potable...), pour tenter de créer un micro-jardin dans les territoires du Comminges, afin d'y élever, sur des fenouils importés, Papilio machaon et contribuer à retarder sa disparition. Nous disposons des cartes numériques des ZNIEFF, zones naturelles d'intérêt écologique, faunistique et floristique, et nous maitrisons la chaine : sol ; plantes ; insectes ; oiseaux ; mammifères... notamment les papillons, les oubliés de la biodiversité, et Sauveterre est réputé pour héberger les tous derniers !
très vite, avec des copains entomologistes nous débarquons à Sauveterre en Comminges
là où apparemment, il n'y a "rien"
sous l'ombre du Cagire
la Nature intacte des zones humides
dedans des oseilles, tout le monde connait...et des succisses, là personne ne sait ce que c'est
nous garons les voitures dans le parking du lieu déserté : les célèbres sept Moles
https://babone5go2.blogspot.com/search?q=sauveterre
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autrefois, l'énergie durable était celle des moulins occitans
moulin d'Estaing (65) et sa mole |
Le piège avec les moulins du coin, c'est qu'ils n'ont pas de roue visible à l'extérieur : ils disposent d'un système encore plus simple : un axe vertical soutient la roue horizontale immergée, c'est elle qui fait tourner l'axe. A l'autre bout, la meule, la mole tourne en direct, sans besoin d'engrenage : du coup, rien à l'extérieur ne distingue un moulin, sauf quand il exhibe dehors sa vielle mole !
Trébons de Luchon |
la meule du dessus |
Nous sommes donc à Sauve-Terre, il y a une église, une mairie, des habitants, et les étrangers qui passent, mangent et sont hébergés aux Sept Moles. C'est là que des histoires se racontent, et que les légendes naissent. Nous sommes en 2004, tout cela n'est pas si loin, il suffit que les langues se délient.
ce n'est pas si souvent qu'un Pape passe à Lourdes
voilà la raison qui explique que la cave soit au ciel |