…à…Bramevaque !
Nous sommes dimanche 30 septembre. 17 heures, nous avons deux bonnes heures devant nous : de jour. Rendez-vous parking de Saint-Just, de là nous domine sur son promontoire l’Abbatiale de Saint-Bertrand, où nous sommes allés ce matin.
Déjà les 4x4 patrouillent. Des familles postées, jumelles à la main, visionnent les lisières. Jean-François a rendez-vous avec nous, et nous a porté quelques belles ramures : il connaît la région comme sa poche, et sait trouver les bois des cerfs une fois tombés, puisque chaque année ils les perdent puis les reconstituent, et il en fait la collection : il a l’unique corne du daguet, puis toutes celles qui suivent année après année. Il a même ce qui est rare trouvé deux ans après la corne gauche du même animal, même taille : cela signifie qu’il ne suffit pas de compter les andouillers pour savoir l’âge !
Il recherche les larges meules, la section de coupe de la corne, et il les identifie au feutre en marquant l’année de la capture. C’est un vrai chasseur, à vrai dire le Président de son Association. Et comme c’est trop facile de tirer, il chasse maintenant à l’arc, pour laisser une chance au gibier.
Ces explications données, départ pour les Hautes-Pyrénées, Mauléon Barousse : nous avons ouvert les écoutilles comme on dit dans la Marine , pardon il s’agit de l’ouïe : les cerfs sont en rut, et brament pour marquer leur territoire. Quand l’un démarre, le concurrent du versant opposé brame à son tour pour dire où il est, et que surtout « touche pas mes femelles » ! Et le troisième y va à son tour, et râle le plus fort possible, un peu comme moi ce matin lisant dans le journal les nouveaux impôts que va me faire payer François.
Les cerfs sont un peu musulmans : ils jeunent un mois, mais un vrai jeûne au cours duquel ils vont perdre 40Kg. Peu à peu, la testostérone les envahit, leur faisant perdre la raison. Déjà machos, ça les obsède totalement. Ils possèdent déjà un harem de femelles (soumises). C’est le moment de le montrer : et combattre les mâles concurrents dans une lutte acharnée. Pour montrer leur pouvoir, ils saillissent tour à tour les femelles de leur troupeau sans en oublier aucune …quoique… ! La chance des jeunes (mâles) tient à un fil : que le taliban du clan oublie l’une de ses concubines (il n’a pas d’agenda encore moins d’ordi), et que (caché par derrière), le jeune mâle saisisse l’occasion de …transmettre ses gênes ! Apparemment la femelle n’y voit que du feu…sauf si elle y prend plaisir, ça serait bien possible ?
Premier coup de chance : je tombe sur une éclosion de coprins, que l’on fera cuire au retour. Seconde chance, dans le pré d’une maison (elle s’y sent protégée des voitures), une biche est accompagnée de sa bichette et de son faon. Il est rare que l’on puisse photographier le moment où la bichette tète ! Nous avons ce privilège !
Notre Hôte nous emmène à Bramevaque ; Thèbe ; nous montre Gaudent l’un des 10 villages les plus petits de France ; Ferrère ; nous sommes en Hautes-Pyrénées ! Le piémont est joli comme tout, ligne de jonction de la colline pentue et des prés verts de la vallée. Il y a les blondes qui meuglent (les vaches). Et les versants qui brament (les cerfs). On entend des halètements ? Ce n’est pas ce que vous croyez, mais un mâle qui en course un autre : il court en bramant !
Finalement, au crépuscule, on voit un mâle sous un arbre (en boule). Crevé ; lessivé !
(Respect !)
Ouf, on l’a entendu ; on l’a vu !
Retour à la maison : on est civilisés, nous :
on va se régaler des coprins !