Les ressorts du destin sont toujours impénétrables : Jean B. a perdu sa maman Marie-Thérèse, l'inhumation a lieu à Latoue, célèbre par son château. La chapelle est pleine, tous les anciens de Latoue sont présents, et c'est une dame-diacre qui mène une cérémonie bien émouvante : l'Histoire nous submerge, car la chapelle, c'est celle de Sainte-Radegonde. Nous sommes cent ans après le martyre de Saint-Gaudens, c'est le règne de Clotaire, fils de Clovis. On suppose qu'elle est née à Erfuhrt en Thuringe en 520, envahie par les Francs, et ramenée captive : à l'époque, les vainqueurs respectant les codes de l'honneur se mariaient (de force) avec leurs captures (à Soissons), obligeant ces dernières à subir leur loi des années durant : seule porte de sortie, le couvent... et la sainteté !
un joli rétable, ce n'était pas le moment de photographier, je suis revenu après, mais c'est un peu flou |
le maçon de l'époque a posé les vitraux à l'envers ! |
Figurez-vous qu'elle serait passée à Latoue, qui lui a consacré une jolie et émouvante chapelle, dont le rétable baroque doré à la feuille rappelle celle qui est devenue Sainte. Pas très loin, une fontaine (miraculeuse) naturellement. Radegonde n'était pas n'importe qui, et avait réussi à faire venir de Constantinople un morceau de la vraie croix. Celle-ci malgré les brutalités de la Révolution est toujours à Poitiers, et c'est la plus vieille staurothèque du monde !