Canicule, (incendies), orages, (grêle-inondations),
sale temps pour la planète ?
La canicule se dissipe,
entraînant dans sa traîne des orages toujours plus inquiétants : gare ma
toiture avec des grêlons de la taille d’une balle de tennis, gare ma voiture si
elle n’est pas à l’abri ! Après les orages, suivent les inondations, gare
si ma maison est située en zone inondable, et si je n’ai pas prévu de me
replier au premier étage !
Canicule rime avec sécheresse, et sécheresse
signifie manque d’eau : les agriculteurs sont à la peine, le gouvernement
annonce à grand fracas le paiement en octobre des aides de la PAC régulièrement
versées … en octobre ! Il faut communiquer, pour démontrer que l’Etat-providence
pallie toute catastrophe, fut-elle naturelle ! Les glaciers fondent ?
Les rivières manquent d’eau l’été ? Attention aux prochaines pénuries au
robinet… pas grave on distribue l’eau en bouteille… d’où vient-elle, si ce n’est
de nappes phréatiques bien compromises elles aussi ? Manque d’eau dans la
Loire, on la traverse à sec… dans la Garonne… tiens ? on arrête la
centrale nucléaire de Golfech, ne pouvant plus être refroidie… ? ah oui, une
centrale nucléaire chauffe, il
faut la refroidir même pendant les canicules… ! Pendant l’étiage de la Garonne toujours
plus bas, une fois les glaciers fondus, arrêtera-t-on Golfech chaque été ?…on est très mal barrés :
je suis très pessimiste :
où va-t-on ?
Sale temps pour la
planète,
Tout cela pour vous
parler d’une troisième fontaine dans Tarbes,
la fontaine de l’inondation !
une vieille inondation ! 1875 ! |
La fontaine de l’inondation a été
créée par Louis Mathet (1853-1920). Le souvenir de l’inondation dont souffrit
Tarbes en 1875, a inspiré à Mathet le sujet de ce groupe. Acheté par la ville, placé sur la promenade de la Place de Verdun
(encore nommée place Maubourguet en 1901), il est inauguré le 15 avril 1901 par le
sénateur Jean Dupuy, alors ministre de l’Agriculture. Cet ensemble avait figuré
au Salon de 1898, puis à l’Exposition Universelle de 1900, où il obtint une
médaille d’argent. La fontaine fut déplacée en 1934 à la pointe des Allées du
24ème RAD (régiment d’artillerie divisionnaire).
Dans un accord passé en 1900
entre le maire de Tarbes de l’époque (Monsieur Adam) et l’artiste, Louis Mathet
avait fait foi de s’interdire « la reproduction entière ou partielle à quelque
titre que ce soit, de son oeuvre, l’Inondation ». Toutefois, une exception fut
faite pour cinq reproductions partielles représentant uniquement « l’enfant
craintive fuyant devant la vague ». A l’occasion de l’inauguration du Monument
sur la Place Verdun, Jean Dupuy rappelait que la commission des Beaux-Arts de
la ville de Paris voulut que l’inondation soit érigée sur un des squares de la
capitale. Louis Mathet refusa les avantages financiers offerts par cette
commission, ayant conçu cette oeuvre pour sa ville natale « en souvenir de l’Adour renversant nos ponts et ravageant nos
campagnes ».
Toute une famille fuit devant le
fléau. L’eau monte et les malheureux sinistrés se hissent à force de bras sur
un rocher, leur dernier refuge et leur dernier espoir. La femme, par un
suprême effort, est sur le point d’atteindre le faîte. L’homme, tenant le
dernier-né dans ses bras, observe avec angoisse la progression constante des
eaux. La fillette, terrorisée, se blottit contre le roc. Une chèvre qui a suivi
ses maîtres, se tient sur ses deux pattes arrière et essaie de gagner le
sommet. Ce très bel ensemble est d’un grand réalisme et d’une grande
expression. L’effroi et la stupeur sont très visibles sur chacun des visages.
La nudité des personnages évoque le dépouillement et
l’impuissance face au cataclysme. Les muscles très saillants du père et de la
mère rendent compte de l’effort fourni pour accéder au sommet. La
conception de l’oeuvre, en pyramide, traduit cette aspiration du groupe vers le
haut. L’eau est représentée sous forme de multiples vaguelettes créant de
l’écume.
La fontaine de l'Inondation se trouve actuellement Place de la Courte-Boule. |
Voilà traduit l’effroi
d’une famille devant un risque naturel : l'inondation
une espèce de
radeau de la Méduse
Est-ce ce qui nous attend ?
Je vais me faire
critiquer d’émettre ces doutes :
L’Etat est là, Il me protège
Je n’ai aucune raison
de déprimer
Le Président est en vacances... mais aux aguets !