On me demande désormais : -« après ton prochain succès de
librairie, où vas-tu habiter à Paris » ? Une bonne question, car
pour écrire mon second livre, il va me falloir un environnement favorable (à la
méditation). Un pied à terre à Paris est indispensable à un provincial qui
réside dans le Sud-Ouest, où il ne peut prétendre à une exposition médiatique au top. Question de standing évidemment. Vous me savez
amateur d’Art déco. De vitraux de la même période. Vous savez bien ?
Barillet ? Maumejan ? Je cherche (dans les dernières pages de Figaro magazine, le
Figaro hebdomadaire de Monsieur (dans Madame Figaro on trouve des fringues pour
anorexiques qui ne me concernent pas). Je trouve cette perle. Sans doute est-ce
un peu tôt, car la fortune ne va pas me submerger d’aménités positives avant
plusieurs mois. Mais enfin, cela prouve que de tels havres de vie existent :
voilà, je cite Patrice Besse qui est une référence en la matière :
« Dans le 7è arrondissement,
entre la place de Breteuil et la rue de Sèvres. Les commerces variés de la rue
de Sèvres et le célèbre marché de l'avenue de Saxe sont à deux pas, de même que
des établissements scolaires publiques et privés de qualité dont le très-réputé
lycée Victor Duruy. Les stations de métro Duroc et Sèvres-Lecourbe sont toutes
proches, tout comme les différentes lignes de bus empruntant la rue de Sèvres
et le boulevard des Invalides ». Commentaire : ce texte s’adresse
manifestement aux Bobos avec enfants d’âge scolaire, mais je suis d’autant plus intéressé que l’appartement n’est pas si grand : 88,65m2. Il
est paradoxal d’évoquer les transports en commun, puisque le standing de l’acheteur
devrait le faire disposer d’une voiture de fonction avec chauffeur, ou au
minimum d’un taxi payé par le contribuable sur note de frais exagérés, mais passons !
Je continue la citation : « L’immeuble de style Art déco (1932) est en pierre de taille. A son sommet, d'élégants balcons à ferronnerie noire filent le long de la façade rythmée par d'élégants bow-windows aux consoles stylisées. (je kiffe à fond). Les baies à porte-fenêtres se prolongent par des balcons ou balconnets. Le portail d'entrée à double vantail en ferronnerie noire stylisée accède à un hall spacieux au sol en travertin. (c’est magnifique). "Puis une double-porte de chêne vitrée en plein cintre s'ouvre sur une galerie à mosaïque et galandis de vitraux Art déco". (je cite galandis mais ignore comme le correcteur d’orthographe de word qui souligne en rouge ce que cela veut dire).
« L'appartement de 88 m², exposé
nord-est/sud-ouest, est en bon état et très calme. Il se situe au premier étage
élevé, desservi par un ascenseur. L’entrée ouvre sur un séjour/salle à manger
de 32 m2, clair, au sol parqueté en point de Hongrie. (les amateurs défaillent de bonheur). « Puis se succèdent un cabinet de
toilette et une cuisine aménagée. Un couloir conduit à deux chambres séparées
de 12 et 15 m2, puis à une salle de bain spacieuse. Une salle d'eau peut être
aménagée dans une des chambres. L'appartement sera aussi idéal pour l'exercice
d'une profession libérale. Un gardien surveille l'entrée".
Un gardien, la classe, on peut lui donner des étrennes, et lui demander de conduire la Masérati quand Bernard (le chauffeur) est en RTT ! (on la gare dans le parking au sous-sol du Ministère où l'on sert la France bien entendu, pas question de la laisser dans la rue)
une entrée extraordinaire ! |
« L’immeuble Art déco
d’époque tardive (1932) affiche une modénature (?) emblématique de ce
style. En façade, la pierre de taille restaurée tranche avec les belles
ferronneries noires aux décors savamment géométriques des balcons et
balconnets. Ses trois puissants bow-windows portent des ornements inspirés de
l'Antiquité : demi-colonnes s'élevant vers les balcons filants, consoles à
décor de diamant. (ce cumul de déco néoclassique me submerge d'enthousiasme). Les linteaux des portes-fenêtres équipées de stores affirment
aussi ce style par leur clé dépouillée et leur frise simple de colonnettes.
Derrière le portail d'entrée à arabesques hexagones en ferronnerie, des miroirs
à pans coupés éclairent le premier hall recouvert de travertin. Il précède une
galerie dont les vitraux à motifs de cercles et carrés font écho avec ceux de
la mosaïque qui couvre le sol ». Je comprends presque tout. Y compris que
la description de l’agent immobilier zappe sur les vitraux, et n’a pas relevé
la signature : est-ce Barillet ou non ? Le prix dans ce cas devrait s’en
ressentir ? (à la hausse ?)
La description n’est pas terminée !
« La porte palière en bois
d'acajou ouvre sur le vestibule recouvert de moquette dont les murs blancs sont
décorés de cimaise et les plafond de frises Art déco. Une porte à double
vantail vitrée s'ouvre sur le séjour et la salle à manger (32 m2)
éclairés l'un et l'autre par une porte-fenêtre ouvrant sur un balconnet. Une
cheminée en marbre de Carrare trône dans le salon. (de Carrare ? arrêtez c'est trop !). Au sol, un parquet de chêne
à point de Hongrie. (encore). Les murs sont peints et les plafonds cerclés de frises
moulurées. Puis un cabinet de toilette précède la cuisine aménagée. Au sol, un
tapis de céramique Art déco d'origine, aux motifs floraux stylisés dans les
tons beige et bleu clairs. A la suite s'ouvre une chambre spacieuse d'une
surface de 12 m2, équipée de nombreux rangements, dont la large
porte-fenêtre s'ouvre sur un balconnet. Au sol, une moquette claire. Les murs
et le plafond sont blancs. Puis une penderie, suivie de la salle de bain
éclairée par une baie donnant sur la cour intérieure. Les murs clairs
contrastent avec le tapis de céramique typiquement Art déco. Enfin s'ouvre une
deuxième chambre de 15 m2 aux murs et plafonds blancs moulurés, dont
la baie à double vantail se prolonge par un balconnet donnant sur la cour
intérieure. Il est possible d'y aménager une salle d'eau".(pas d'accord, j'y mets un dressing indispensable).
superbes portes coulissantes |
de quoi exposer mes bouquins |
mal foutu, pas grave, je mets le lit au centre, et ôte cette petite console à coeurs ajourés |
voilà la partie dressing. La couverture rouge est ridicule, j'ai plein de boutis indiens plus raffinés |
Ce que nous en pensons ?
(Patrice emploie le nous comme le
faisait Napoléon, cela me semble justifié)
« L'immeuble des années 30
impose puissamment sa touche Art déco dans cette avenue ouverte à la fin du 18è
siècle, et la vigueur de son style s'affirme jusque dans ses élégants espaces
privés. Son emplacement central à proximité de la verdoyante avenue de Breteuil
et de l'animation des 6è et 15è arrondissements, combiné avec son atmosphère
remarquablement calme, font de l'appartement un lieu de vie privilégié même si
un rafraîchissement apparaît indispensable. (ah flute, il faut rafraichir ? bon, on va négocier le prix pour inclure l'intervention du peintre, pas dramatique). Et si la luminosité peut être jugée
relative du côté de la cour intérieure, la vue qu'elle offre est un joli clin
d'oeil au paysage new-yorkais avec ses murs de brique et ses garde-corps
métalliques. (New-York dans le 7è, je suis comblé). L'ensemble est d'évidence à vocation familiale mais sa
conformation permettrait aisément d'y exercer une profession libérale. (d'écrivain, yes !)
920 000 €
par modestie, j'ai rejeté tout ce qui dépassait le million
Les prix indiqués incluent nos honoraires de négociation.
Référence 487213
Barillet ? Maumejan ? |
Nombre de pièces 4
Nombre de chambres 2
Surface réception 32
m2
Surface totale intérieure 88.65
m2
Surface Carrez 88 m2
Surface Cave 6 m2
Local commun (vélos, poussettes, ...)
Cour
Il faut absolument que je trouve 920.000 Euros !
Un (ou une) éditeur (éditrice)
pourrait-il (elle) me faire une avance sur le tome 2 ?
j'ai oublié le principal :
je vous promets de revenir aux papillons improbables (8)