jeudi 26 mars 2015

autobus Talbot-suisse

Vente Osenat, 15 mars 2015

Lot 313 : un adorable autobus d’hôtel…
…suisse !

Estimé de 30 000 à 35 000 €, il se vendra  50400 € (avant les frais)

Vous avez compris mon intérêt pour les bus. Me promenant dans mon supermarché préféré, je lis (gratos) « la Vie de l’auto », et trouve une photo du bus vendu par Osenat il y a dix jours à Fontainebleau : les Parisiens ont décidément de la chance, respirant une atmosphère débarrassée des particules, depuis que la circulation a été alternée, et pouvant se promener en automobile…comme avant ! Un châssis Talbot, avec une super carrosserie : les sièges sont dans le bon sens, perpendiculaire à la marche. On peut décapoter. Et en cas de pluie, on voit quand-même en l’air (le paysage des montagnes suisses) grâce à de jolis hublots. Magnifique pour se balader entre amis, précise le descriptif, que voici :

« 1931 TALBOT 6 Places type N75 moteur n° 23431 Châssis n° 77333 seul exemplaire recensé. Carte grise française, Talbot était un constructeur automobile franco-britannique dont la branche française, devenue indépendante grâce à Anthony Lago, fut vendue à Simca en 1958. Rachetée par Peugeot à Chrysler Europe en 1978, la marque appartient depuis au groupe PSA Peugeot-Citroën. Le véhicule que nous présentons est un «mini-bus» 6 places découvrable qui d'après son propriétaire aurait été commandé à Talbot en 1931 par un Hôtel de Megève, en Suisse. On ne dit pas le nom, dommage, j’étais prêt à y faire un tour !

oui, le chauffeur est bien en uniforme !
la conduite est à droite, pour mieux frôler les ravins (escarpés)
Seulement 7 exemplaires seraient sortis des usines, mais notre exemplaire est le seul recensé actuellement ! C'est donc une magnifique pièce unique qui a été entièrement restaurée à l'origine il y a quelques années et qui roule régulièrement, faisant toujours impression ! Son intérieur a été refait, mais se présente en bon état avec une très jolie patine. Son moteur, un 6 cylindres de type K78 de 3 Litres de cylindrée, a été lui aussi refait à Alençon par Mr Bottin. Ce moteur, qui n'est pas celui d'origine, est plus puissant. Il améliore grandement le confort de conduite et permet une vitesse de pointe de 110 km/h. Les freins sont de type Perrot.

Le capital sympathie de ce véhicule est phénoménal et promet de magnifiques ballades entre amis, cheveux au vent, au doux son du 6 cylindres ! Il est très rare de trouver d'authentiques mini-bus, celui-ci est le reflet d'un art populaire, de toute une époque.

Le commentaire d’Osenat se fait plus participatif : on sort du confort des Hôtels (de luxe) suisses, et on passe aux transports scolaires… ! « Combien d'enfants ont attendu son passage, combien sont montés à l'intérieur pour se rendre à l'école » ? En réalité : peut-être aucun (gamin) !

« L'ambiance est garantie ! Lorsque le klaxon d'origine retentit, c'est toute une époque qui se réveille ! Il est à noter qu'un permis de conduire B, c'est-à dire automobile suffit pour conduire ce souvenir historique » !

J’espère que l’acquéreur est hôtelier (suisse). Qu’il peut rémunérer un chauffeur (salarié). Et qu’il se fait conduire, avec ses amis, pour se promener de restaurant en Hôtel étoilé. J’espère qu’il se rend en Italie, et que bientôt il va faire rouler son achat, dans la nostalgie des années 30.


Il existe des acheteurs heureux !


les catalogues des ventes sont toujours magnifiques !









































oui : on accède à la banquette arrière ... par l'arrière !


samedi 21 mars 2015

Grande marée


Juste après l’éclipse, juste avant les cantonales, on est gâtés : la Nature nous offre des spectacles (gratuits) qui égalent le foot, ou le rugby, plus besoin de stades, le spectacle est sur le littoral. Nous avons l’habitude de nous rendre à Saint-Malo, sur le Sillon qui est un point névralgique, barré par une digue oubliée devant les villas plus belles les unes que les autres. Un peu mouillées aujourd’hui, va falloir refaire les peintures ! Le chic est de trouver où garer la voiture (à l’abri des embruns sinon la laver à l’eau douce après la douche). De s’être couvert d’un ciré étanche. Et d’affronter les vagues, traîtresses et surtout trempées : on ressort de là couvert d’eau, indispensable de prendre une douche après ! De sécher le ciré. Et de manger un bon plat de palourdes (ramassées à marée basse).



après la marée haute, la marée basse


Evidemment, tout le monde se rend au Mont Saint-Michel, entouré d’eau, en oubliant que 6 heures plus tard la mer se retire, pour mieux revenir. Ce matin, les célèbres laboratoires de Larrard ouverts pile à 7H30 minute 00 seconde nous projetaient sur les chaines télé continues le spectacle de la marée haute, superbe, même Laurent Fabius était sur place, commenter le spectacle.



c'est sur le parking à droite qu'il ne faut absolument pas garer la voiture !

Plus au sud, ce n’est pas mal non plus en Aquitaine, c’est le moment de récupérer les photos parfois splendides par ci par là sur le net.




Nous aurions pu nous rendre à Biarritz…

…mais demain on vote

Ce sera (parait-il) une "marée coefficient 119"


pour les couleurs bleu …Marine ?




pour vous donner une idée, voici (en exclusivité) la Villa Marie Josèphe après la tempête : elle a besoin d'un peintre !







































même la Vierge n'arrive pas à rester au sec !

vendredi 20 mars 2015

Skrei


l’arctique en Comminges
j'ai pointé les îles Lofoten, Barents Sea en haut

Je vous ai déjà parlé du Skrei dégusté en Aragon proche, dans notre restaurant préféré. J’ignorais que grâce à la mondialisation et à l’abondance des camions qui déferlent sur nos routes, j’en trouverais dans mon supermarché  !

Comme je vous le disais, le skrei est un cabillaud du Nord-Est de l’océan Arctique, qui vit dans la mer de Barents et vient frayer chaque année, entre les mois de janvier et avril, dans l’archipel des îles Lofoten dans le Nord de la Norvège. Ce voyage de plusieurs centaines de kilomètres dans des eaux situées au nord du Cercle polaire est à l’origine du nom de ce poisson. Le mot skrei vient en effet de l’ancienne expression viking « å skreide fra » (Skrida), qui signifie une avancée « à grandes enjambées ».

Poisson de la famille des galidés, le skrei mesure en moyenne entre cinquante centimètres et un mètre à l’âge adulte. Les plus gros spécimens dépassent 1 mètre cinquante.
 
les iles Lofoten
Ce cabillaud migrateur (Gadus morhua) est génétiquement et physiquement différent de son congénère le cabillaud côtier. Plus grand, sa forme est plus pointue et sa peau plus colorée.


En norvégien, le mot skrei désigne le poisson quelle que soit sa forme, alors que la langue française fait la différence entre le cabillaud (poisson vivant ou prêt à être consommé frais) et la morue (cabillaud salé, séché ou salé et séché pour sa conservation). Pas besoin de vous dire qu'une véritable brandade (à la crème et l'huile d'olive, avec beaucoup d'ail, et du persil), est une merveille pourvu qu'elle contienne tous les ingrédients, un peu d'oignon sous la dent, et les pommes de terre écrasées à la fourchette !

Le skrei est souvent surnommé par les chefs « le roi des cabillauds ». La délicatesse et la fermeté de sa chair très blanche font du Skrei de Norvège un poisson exceptionnel qui se prête à de multiples créations culinaires. Par ailleurs, son foie, ses œufs et sa langue sont eux-mêmes considérés comme des mets très raffinés.

Il est abondamment travaillé à l’Institut culinaire de Norvège à Oslo (dont l’un des élèves, le jeune chef cuisinier Geir Skeie, a remporté en France le Bocuse d’Or 2008).

Il y a de bons côtés à la mondialisation : quand on regarde la carte, c'est quand-même formidable le parcours maritime et terrestre qu'à du accomplir le skrei que me propose mon super marché, vendredi jour de poisson, pour un prix tout à fait convenable si je le compare au merlu !



















À l’instar du beaujolais nouveau en novembre ou de l’agneau à Pâques en France, le skrei est un produit de saison.

A l’origine c'est l’un des plats nationaux norvégiens, préparé et dégusté entre janvier et avril, sous forme de Skreimølje, recette à base de skrei frais, de son foie et de ses œufs cuits séparément au court-bouillon. Le poisson est servi avec des pommes de terre cuites à l’eau.




Anne vient d’en cuisiner deux darnes, avec une polenta toute simple.


Nous retrouvons nos racines Wiking !

































Maryline n'a rien à envier aux plus blondes Norvégiennes !


la préparation d'Er Occitan est (encore) plus raffinée : http://babone5go2.blogspot.fr/2015/03/bib-gourmand.html

jeudi 19 mars 2015

Premières fleurs du printemps ...

... à Saint-Bertrand

derrière le théâtre romain, au fond Valcabrère

Jacques nous a fait l’immense plaisir de venir nous visiter quarante huit heures : ce qui est bien, dans le cas d’une personnalité aussi curieuse de beautés, d’histoire, de beaux paysages, c’est que tout l’intéresse. Mais comme les fleurs éclosent à toute vitesse, et que le soleil brille, toute balade est un bonheur, à cette période où la nature renaît.

les vaches gardent




la fermière nous met en garde


















le puits artésien et le bajoyer gauche


















élévation jusqu'à l'ouvrage de partage des eaux

Quand me vient des visiteurs, ma première réaction est de les emmener à Saint-Bertrand, surtout hors période touristique. En ce moment, la Ville haute est vide, pleine de petits chantiers de réfections des magasins de souvenirs. Mais pour Jacques, je fais le détour par Tibiran, pour lui montrer mon fameux puits romain artésien, source de l’aqueduc qui alimentait les thermes. Les vaches sont de sortie, et la propriétaire qui connait parfaitement l’intérêt historique des pierres qui limitent son champ boueux nous avertit avec l’accent 

-« pas question d’entrer avec vos souliers de ville dans ma propriété, messieurs, les vaches sont sauvages et vont se jeter sur vous » ! 

Nous restons donc prudemment sur les servitudes publiques, constituées par les glacis de galets romains qui marquent deux mille ans après le déversoir. Le bajoyer gauche du canal est resté intact (à droite il n’y en a pas besoin à cause de la déclivité). Pareil pour le partage des eaux en cas de crue dans lequel il n’y a plus qu’à glisser des planches pour qu’il re-fonctionne. Quant à la résurgence, en cette période de fonte des neiges, elle coule à fond, on croirait en petit la Fontaine de Vaucluse !































cressionnière à l'aval






























Un petit tour pour admirer les charpentes en cercle des granges alentour. Petit tour aux Olivetains pour saluer le trophée, le captif gaulois, et la belle espagnole.



Dernier tour dans la ville basse, parsemée de canaux, et ornée des premiers pruniers en fleurs. Que c’est joli !




















Nous atterrissons chez mon brocanteur (préféré) de Luscan, pour admirer un vase de Valentine, bleu comme il se doit.

Quel beau début de printemps

Comme ici tout est calme et authentique

Il parait que ces jours-ci Paris était la Ville la plus polluée du Monde

(les particules ...)


Comment est-ce possible ?




P.S : Tibiran m'attire comme un aimant : je vous en ai parlé précédemment, mais pas à la même époque, la végétation est donc différente :

Modèles d'arsenal à Montrejeau

Oui vous avez bien lu : il ne s'agit pas de Rochefort, au bord de l'Atlantique ! Ni de Toulon siège de la Flotte. Pas davantage de Dunkerque ; Nantes ; ou tout autre port célèbre pour ses chantiers navals !

Je vous ai déjà montré la jolie architecture en marbre de Saint-Béat de ce qui était Mont-Royal. Le magnifique hôtel du Baron de Lassus ainsi que l'Hôtel du Parc rénové.

J'ignorais la célébrité (mondiale) du magasin d'optique !


Il partage son temps entre ses deux magasins, et il faut donc être attentif pour le rencontrer le bon jour dans le bon magasin. C'est un photographe professionnel, et il me fait les photos d'identité les plus esthétiques que j'ai jamais vues, puisque vous savez tous que l'on ressemble à un détenu sortant d'Alcatraz quand on cherche à se faire faire des photos d'identité. Or là, première fois de ma vie (il était temps) je me trouve "pas mal" !  Il a fallu que Guillaume le Dem me donne son adresse facile à trouver rue du Barry à Montrejeau pour que je m'y rende avec Jacques ce matin. Une rencontre rare, avec un professionnel chevronné, doué, le sommet de ce que l'on ne trouve qu'au Musée de la Marine (et encore !) à Paris.

Il se nomme Jacques Mailliere, et les gens cherchant des lunettes le fréquentent sans surprise particulière à Montrejeau, regardant peu le chef d'oeuvre pourtant en plein milieu du magasin, dans une vitrine qui monte jusqu'au plafond : un modèle d'arsenal plein XVIIIè, à l'échelle assez grande du 1/48°.


Jacques nous explique que tout le monde ne sait pas lire les plans des bateaux anciens, effectivement, on voit à la fois les faces avant et arrière des couples, pas commode à comprendre ! Ces plans ont la plupart du temps été dessinés par Gérard Delacroix qui en a fait des livres ! Jacques nous sort une liasse impressionnante des plans de son "Bonhomme Richard 1779", vaisseau de la Compagnie des Indes de 145 pieds. Il est tellement célèbre aux Etats Unis que l'Etat Français a failli l'acheter à Jacques, pour l'offrir comme cadeau à Georges Bush ! Transport prévu par avion ! Finalement, l'affaire ne s'est pas faite, Georges a eu un autre cadeau, et la merveille est restée à Montrejeau où on peut l'admirer. Ouf ! On en éprouve des frayeurs rétrospectives !











On pourrait passer des heures à observer les détails : Nous passons une bonne heure ! Tout est merveilleux : les cordages en lin parfaitement ébarbés tournés avec une machine spéciale. Les anneaux parfaitement circulaires : il y en a des milliers de tous diamètres. Les pointes de 3/10è qui tiennent les lisses, chacune sur mesure. Les sculptures en buis, avec des rangs de perles où alternent perles rondes et effilées.









On voit le banc où s'asseyait le plus gradé. Les chaises percées (avec chute directement dans l'eau dessous) devant pour les marins. Derrière pour les Officiers. La roue de la barre à l'intérieur.

Les ancres de cuivre ont été bronzées à la tourmaline, mais leurs organeaux sont gainés de lin, les gaines attachées avec de petits fils. Une bonne réserve de cordage à ancre est lovée dans les soutes de l'avant. La lanterne arrière complètement décentrée à elle seule est une merveille d'horlogerie.

Jacques a mis quinze ans à réaliser son modèle, le tout en travaillant dans ses magasins évidemment. J'imagine que pour se délasser, il fabrique plusieurs modèles à la fois, puisque son site internet en montre plusieurs, dont la chaloupe canonnière terminée que nous avons vue à l'Union, sauf que là les finitions sont exceptionnellement détaillées.

Je vous renvoie au site admirer les photos détaillées, cent fois meilleures que les miennes prises à travers la vitrine.

Je vous propose de passer les prochaines heures à admirer :

c'est un peu comme si Jacques avait construit l'Hermione tout seul !


vous allez voir que les photos de Jacques sont autrement plus belles que les miennes !

voici la fameuse chaloupe armée !