-"En effet, il a étudié la guerre… et il en est certain, la
guerre, c’est chouette ! Ca libère des espaces, des femmes mariées, permet aux
soldats de tuer des gens pour nous protéger des monstres qui tuent des gens. La
guerre enrichit les gouvernements, permet aux associations humanitaires de
partir en vacances, réduit le taux de chômage, la délinquance et donne une
excuse à BHL pour éviter les concerts de sa femme."
Complet à Paris en seulement
quelques jours, plus de 50.000 places vendues avant le début de la tournée, des
représentations doublées et deux exceptionnelles supplémentaires à l’Olympia
programmées en urgence : « Vends 2
pièces à Beyrouth », le premier spectacle d’humour sur la guerre,
s’annonce comme le succès de l’année.
Si on lui demande -« peut-on faire un spectacle d’humour sur
la guerre ? » Jérémy vous dira que oui, parce que la guerre, c’est chouette
!
Alors il a creusé, creusé, et
osera répondre aux questions que vous n’osez même pas lui poser ! Sommes-nous
vraiment protégés par des flics en roller ? Daesh, est-ce vraiment une start-up
qui monte ? Est-ce que les entreprises qui ont fait fortune grâce au régime
nazi doivent s’en vouloir ? Peut-on faire de l’humanitaire et avoir une
terrasse en teck ?
Il vous donnera aussi une
formation antiterroriste, et vous expliquera pourquoi Al Qaida sans Ben Laden,
c’est comme Apple Sans Steve Jobs.
C’est terrible
l’humour…noir ! On imagine Beyrouth en ruines, des incendies, la guerre,
la galère ! Faux ! Je me renseigne.
est-ce cela, ou ce qu'en dit Nathalie ? |
Voici ce qu’en dit
Nathalie C. sur son blog http://lebaneseslice.canalblog.com/
« Ma première impression en
traversant pour la première fois Beyrouth, de nuit, pour rejoindre notre
appartement, a été de me retrouver un peu comme à Paris, avec ses grandes
artères éclairées, bordées de vitrines et de grands immeubles. Nous habitons
dans un quartier chrétien de Beyrouth, très occidental. Il faut faire l’effort de s’éloigner vers les
quartiers plus populaires, et mieux, s’éloigner de Beyrouth, pour se plonger
dans une ambiance « moyen-orientale » plus authentique. Mais les libanais sont
partout très accueillants, souriants, et toujours prêts à rendre service.
« Ce qui me plaît c’est la
gentillesse de la population qui est un point vraiment fort ici. Notre culture
européenne a perdu cette faculté de s’arrêter pour échanger 3 mots avec un
étranger. Cela fait du bien !
« La circulation totalement
anarchique est le point noir du Liban. Cela se traduit en ville par des
embouteillages monstres en permanence, car il n’y a aucun respect des règles de
circulation. On peut se retrouver coincé 1h30 dans la même rue à cause d’une
voiture engagée en sens interdit, une autre qui se gare en triple file
derrière, et personne qui ne peut se
dégager avant qu’un conducteur ne prenne l’initiative de faire la circulation
dans le quartier…sous les yeux de la police impassible….
"Nous sommes en manque cruel de
nature…passer d’une maison à la campagne entre cours d’eau et champs de
céréales, à un appartement en vis-à-vis au 8ème étage en pleine ville, c’est
rude. Nous quittons la ville tous les week-ends pour nous oxygéner.
"Heureusement, le Liban offre sur
son territoire, à peine plus grand que la Corse, une grande variété de paysages
et d’activités : mer, plage, montagne, rando, ski, sites archéologiques,
etc…Nous sommes actuellement un peu restreints dans nos déplacements par les
événements de Syrie, mais nous n’avons pas encore épuisé toutes ces
possibilités !
Voici ce qu’elle
écrit sur : « Se loger à Beyrouth », après tout, je suis parti
de là !
"Deux options très différentes :
s’installer au centre de Beyrouth, à proximité des écoles, magasins,
restaurants, bureaux…cela évite de passer des heures en voiture pour accéder à
tout cela, mais le mode de vie est alors hyper urbain, pollution comprise…Les expatriés français se logent
plutôt dans le quartier chrétien d’Achrafieh. C’est là où nous nous trouvons,
mais nous n’avions pas le choix, ce quartier étant imposé par l’entreprise de
mon mari.
"Ou s’installer à l’extérieur de
Beyrouth, sur les hauteurs en montagne ou au bord de mer : pour une vie plus «
au vert », mais alors la voiture est obligatoire, au risque de se retrouver
vite esseulée…
Voyez qu’il n’y a pas de quoi écrire des skeches, et
plaisanter sur le malheur des expatriés !
Nathalie
poursuit :
« Beaucoup d’enseignes de
distribution connues en France sont présentes (Auchan, Monoprix, Paul, H&M,
Zara, Bodyshop, Virgin, Carré blanc, décathlon, pour ne citer qu’elles…), mais
aussi d’autres, internationales ou plus locales (Spinneys, Fahed, khoury Home,
etc…). Tous les aliments peuvent se trouver, certains très facilement (jambon,
fromage, poulet, poisson…), d’autres plus difficilement et/ou sur commande
(canard ou veau par ex), mais le choix des morceaux en viande reste restreint.
D’une façon générale, je trouve les fruits et légumes de bien meilleure qualité
qu’en France. Il existe aussi de plus en plus de produits bio, et un grand
choix de produits considérés chez nous comme exotiques.
Ce n’est plus ensuite qu’une
question de choix : faire ses courses à la française peut vite faire exploser
le budget ! La cuisine libanaise est excellente, et même si elle devient
répétitive au bout d’un certain temps, il est facile de s’y adapter, et …les
enfants sont heureux là-bas !
« Beaucoup d’écoles
appliquent le programme français, c’est une langue très utilisée au Liban. Les
écoles les plus fréquentées par les expatriés sont de grands établissements,
accueillant jusqu’à 3000 élèves (comme le Grand Lycée Franco-Libanais), ce qui
peut effrayer au premier abord, mais la discipline, l’exigence et les résultats
sont au RV. Le rythme est soutenu, mes enfants scolarisés au collège des Saints
Cœurs ont cours de 7h30 à 15h, 5 jours sur 7, n’ont pas eu de vacances en
octobre ni en février. Lors de la première demande d’inscription, il est
indispensable d’obtenir un entretien avec le proviseur de l’école souhaitée
pour « plaider sa cause », car les effectifs de tous ces établissements sont
saturés, malgré le coût très élevé de la scolarité (en moyenne 4000 $ / an).
"Les écoles proposent en général
un programme d’activités extrascolaires variées et sont en charge également des
colonies de vacances. En dehors de l’école, Il y a peu d’espaces verts en
ville, peu d’endroits où ils peuvent courir et jouer au ballon. Les activités
proposées à titre privé sont assez
chères : les play grounds des centres commerciaux, les piscines des hôtels et
clubs de sports, les cours de musique,
les ateliers de peintures, etc, mais il est là aussi possible de tout
faire.
Heureusement les emplois à domicile sont faciles !
« Il est d’usage à Beyrouth
d’avoir du personnel de maison à domicile, tous les appartements de standing
sont équipés d’une chambre de bonne…..… « pour les week-end, pas
de problème : les sports de raquette (squash, tennis) et natation se pratiquent en club privé,
l’accès étant réservé aux adhérents, ou dans les hôtels équipés de salle de
sport et piscine pour leurs clients. Il
est obligatoire de se faire inviter pour un usage ponctuel, ou payer (très)
cher son adhésion annuelle. Il existe des centres d’équitation, des locations
de vélos sur la corniche, des salles privées de fitness, et certainement bien
d’autres choses…mais j’avoue que ce n’est pas mon rayon".
« Nous quittons Beyrouth le
week-end, direction la plage ou la montagne, visitons le pays ou skions en
fonction du temps et de la saison ». Par ailleurs, il est possible de
rencontrer facilement du monde à Beyrouth, c’est peut-être moins vrai en
dehors. J’ai construit (et construis encore !) mon réseau de connaissances
grâce aux cercles francophones « officiels », comme Beyrouth Accueil qui
propose des sorties et balades,
l’Institut Français où je prends des cours d’arabe et qui héberge la
médiathèque, le Centre culturel français qui propose des sorties culturelles,
spectacles, pièces de théâtre et concerts ; et également par des cercles non
officiels mais très actifs, comme Flagrants Délices, club de cuisine réunissant
chaque mois des francophones autour de bons petits plats, et comme les
collègues libanais de mon mari devenus rapidement des amis qui nous accueillent
à chaque fois comme si nous faisions partie de la famille…."
Manifestement, Nathalie s'adapte remarquablement à la vie d'expatriée, bravo !
...et nous les métros, comment on fait, en Métropole ?
Je songe à « vends deux
pièces à Beyrouth ».
Je découvre un problème que je croyais local, il est national : nos centre-villes désertés : j'entends parler de Nevers à la télé. Je découvre Perpignan ; Lille ; Roubaix ; le Mans, partout c'est pareil : des super-marchés ont été ouverts en grand nombre, équipés de parkings, en périphérie, sur les anciennes terres agricoles. Les consommateurs s'y rendent, désertant les centres-ville. Les commerçants ferment, le prix de l'immobilier dégringole. Les centre-villes se désertent, puis, le phénomène devient irréversible : après les villages abandonnés, les centre-villes désertés.
Ici, c'est la même chose : après la première ville historique difficile d'accès puisqu'elle était fortifiée, on en construit une seconde, que l'on nomme Saint-Go-Pôle : la modernité ! Aucune règle ne protège les commerçants du Centre, que l'on prétend "dynamiser". Aucune solidarité non plus, malgré un mot galvaudé. Je retrouve le patron de la librairie du centre, smicard au rayon du Super. Quelle promotion !
La semaine dernière, j'apprends que l'on persiste : entendez bien : 16 millions de plus d'investissements prévus pour élargir le fameux Pôle ! D'autres commerçants du centre se bousculent pour déménager en périphérie ?
Mais qui donc va payer ?
Il existe 14 propriétaires qui vendent deux
pièces ici :
venez tous, des prix pareils, vous n'en trouverez pas ailleurs :
dix fois moins qu'à Paris !
venez tous, des prix pareils, vous n'en trouverez pas ailleurs :
dix fois moins qu'à Paris !
« Vends deux pièces à
Saint-Gau » : comme partout dans l'hexagone, une grande partie
du centre-Ville est à vendre, une autre partie à louer. Le contexte ? personne ne veut trop venir habiter ici, l’activité est à Toulouse, à une heure
de train certes, mais quand on travaille, et que les incidents ferroviaires
permanents entrainent des retards systématiques, on préfère habiter dans les
villes de la périphérie proche, malgré les bouchons, (moindres qu’à Beyrouth).
Ici pas d’emploi, chômage élevé. Les impôts explosent, (seule une minorité en paie), quand la valeur de l’immobilier baisse : vendre ? A qui ? le marché est "captif" !…
Ici pas d’emploi, chômage élevé. Les impôts explosent, (seule une minorité en paie), quand la valeur de l’immobilier baisse : vendre ? A qui ? le marché est "captif" !…
curieux aménagement du territoire !
pas de panique ? C'est pareil partout !
pas de panique ? C'est pareil partout !