Le Titanic dans les icebergs… !
Le (si pédagogue) François Bayrou (il y a 3 François : le Pape ; le Président ; et François B…) était l’invité sur C politique de Caroline Roux ce dimanche 24 novembre. Interrogé ou plutôt malmené, car la logique des journalistes d’aujourd’hui (surtout s’il s’agit de femmes) est de ne laisser que le minimum de temps à l’interviewé pour s’exprimer : elle invite Bayrou, on se demande pourquoi, (pour se moquer du Centre) car vu ses échecs successifs, elle le coupe en permanence, ne le trouvant manifestement pas très crédible ! Pourtant, il est (le rare homme politique) à dire le bon sens.
Forcément, dans un régime médiatico-démocratique, celui qui dit la vérité ne peut être que moqué, a déjà chanté Guy Béart autrefois !
La métaphore de Bayrou est celle de la France dansant sur un Titanic, fonçant sur la route des icebergs, risquant de cogner dedans, mais continuant délibérément, sans se soucier du lendemain !
Que craint donc, notre béarnais (incompris) ?
Il nous raconte tout benoitement qu’avec un déficit annuel du budget de 88,2 (il s’agit de milliards) en 2012 ; 71,6 en 2013 (effort remarquable). Mais 81,5 prévu en 2014 (ce sera certainement pire en réalité), la dette, notre chère dette, dont je vous parle si souvent, ne risque pas de baisser : elle avance de 251,9 milliards en trois ans : 2740 Euros par seconde comme vous avez déjà pu le mesurer vous-même.
Or la dette nous coûte (ne nous coûte que…) 46,9 milliards par an. Des seuls intérêts. Alors même que leur taux est très bas, environ 2%. Incroyable quand ma banque me fait des court-termes à 6,5% au mieux, Sofinco n’hésitant pas à me proposer 12% !
Le merveilleux est que malgré l’augmentation de la dette, eh bien les intérêts ne montent pas. Du moins dans les prévisions budgétaires. Cela paraît incroyable ? Pourtant 251 milliards à 2% donnent bien... 5 milliards...de plus ? Et rien n’est prévu non plus si les taux augmentaient, je vous rappelle que 0,1% donnent 2,5 milliards de plus...en plus des 5 (oubliés) qui précèdent ! Total = 7,5 ! Je vous ai déjà dit « que la dette française se vendait bien à l’étranger, parce que les français paient leurs impôts rubis sur l’ongle ». Il paraît que ça change ces derniers mois ! S'il manque en 2014 : 2,5 milliards, ajoutés aux 7,5 qui précèdent, il est aisé de se retrouver, comme ça sans avoir rien fait...devant 10 milliards à honorer...! Alors, ça augmente la dette : 251+10=261, à ajouter aux 1.900 (milliards) qui précèdent...(vous voyez si ça monte vite) et on continue ...à foncer dans l'iceberg !
Nous avons perdu si je me souviens bien un + au dernier classement qui nous classait AA+, croyez-vous donc que les marchés ne vont rien répercuter, et que les taux vont rester stables ?
Le voilà l’iceberg : si on fonce dedans, si on se voit taxer quelque peu d’intérêts supplémentaires, on va dans le mur….(de glace) !
Voici les grands chiffres des années 2012 ; 2013 et 2014…
que des milliards… !
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2012
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2013
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2014
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Dépenses
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370,7
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373,3
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379,9
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Recettes IR
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59,5
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69,3
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75,3
Tiens ça augmente ?
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Impôt sur sociétés
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40,8
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49,7
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36,2
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TVA
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133,4
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135,6
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139,3
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Solde (les soldes s'ajoutent et augmentent la dette !)
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-88,2
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-71,6
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-81,5
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Intérêts de la dette
c'est extra : ça n'augmente pas !
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46,9
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46,9
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46,7
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pensions
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45,2
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45,2
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45,4
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Renvoi à l’Europe
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19,6
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19,6
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20,1
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Renvoi aux collectivités
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55,7
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55,7
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54,3
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Défense
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30,12
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31,12
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29,62
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Enseignement
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45,69
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46,42
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46,27
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Recherche & ens sup
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25,65
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31,11
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25,77
Ils ne vont pas être contents !
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Justice
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6,28
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6,29
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6,29
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Anciens combattants
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3,06
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2,95
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2,95
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Agriculture
L’essentiel est payé par l’Europe, la moitié de notre concours ci-dessus
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3,1
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2,94
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2,94
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Rien que la lecture de ce tableau fait froid dans le dos
(l’effet iceberg) : on mesure mieux le poids des intérêts, semblables comme on le dit souvent, au
coût de l’Education nationale, On compare à juste titre cette dernière au mammouth ! Il faut dire que les mammouths fréquentaient les steppes glacées, alimentant ainsi la métaphore du froid !
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pour vous refroidir...j'ai voulu changer du mammouth laineux, et vous offrir cette belle baleine ! |
Mais je dois reconnaître que les pensions pèsent le même poids, sauf à argumenter que les pensionnés ne gardent rien pour eux-mêmes et redistribuent (comme un panier percé), tout ce qu’ils reçoivent !
Vous voyez aussi que l’agriculture française ne coûte pas bien cher à la France, sauf sa contribution à l’Europe, 10 milliards ainsi recyclés pour la moitié ! Ne nous étonnons pas si nous mangeons du porc en batterie et des bovins gavés d’antibiotiques : nous n’y consacrons pas tant d’argent : la même chose qu’aux anciens combattants !
Et puis…ces comptes n’incluent pas ceux de la Sécu… !
comme l’escadrille de Christophe Colomb, la Sécu ressemble à la seconde caravelle…
…les collectivités locales constituant la troisième… !
Ca fait trois icebergs à éviter
Ça commence à faire beaucoup !
La catastrophe aurait pu être évitée ? (le Point)
..."Le premier coupable reste le capitaine Edward John Smith et sa grande désinvolture. Il refuse de tenir compte des nombreux messages d'alerte d'autres navires lui signalant des dérives d'icebergs sur sa route et, pire, il ne ralentit pas la vitesse de son paquebot, qui file à 22 noeuds, soit près de 40 km/h, dans une zone dangereuse. Autant faire du footing dans un magasin de porcelaine... Lancé à cette allure, le paquebot a besoin de quinze cents mètres pour s'immobiliser devant un obstacle. Le bon sens commande de réduire les machines, une décision qui relève au final de la responsabilité du capitaine, seul maître à bord.
L'ami des nababs
Edward Smith a belle allure avec son impeccable barbe blanche, cette sérénité qui émane de sa personne et un âge inspirant toute confiance. Pourtant, sa longue carrière n'est pas exempte de graves erreurs et de sérieux manquements : il a déjà échoué plusieurs navires près des côtes, sans gravité toutefois, essuyé une explosion de chaudière qui a fait plusieurs victimes, frôlé la catastrophe aux commandes du Majestic en échappant de peu à des icebergs au même endroit où a coulé le Titanic, et laissé enfin son Olympic se faire percuter par un croiseur coupable d'une fausse manoeuvre à la sortie du port de Southampton. Cela fait tout de même beaucoup...
Alors, pourquoi avoir choisi Smith ? Il a l'habitude de ces géants des mers, les équipages le respectent, et il reste surtout l'ami des nababs qui apprécient son calme et sa conversation - il est surnommé "le pacha des milliardaires" -, argument de taille au moment même où plusieurs grandes fortunes se trouvent à bord pour ce voyage inaugural.
Manoeuvre fatale
La deuxième cause du naufrage est la manoeuvre fatale exécutée ce soir-là. Quand les vigies sonnent la cloche d'alerte, l'iceberg de dix-huit mètres de hauteur est à moins de sept cents mètres de la proue du Titanic. L'officier William Murdoch fait virer vers bâbord pour laisser l'obstacle sur la droite, et commande l'arrêt des machines. Le navire frotte alors lourdement l'énorme masse de glace sur près de quatre-vingt-dix mètres, provoquant des ouvertures dans la coque de plusieurs caissons étanches : le Titanic est frappé à mort.
À ce stade de la manoeuvre, plusieurs réflexes, selon les spécialistes, auraient pu sauver le navire. Si l'officier avait viré vers bâbord en accélérant plutôt que de ralentir, il aurait peut-être pu éviter l'iceberg, ou en tout cas le frotter moins longtemps, et donc limiter le nombre de compartiments inondés. Car le Titanic peut flotter avec deux à trois caissons partiellement inondés, mais pas plus de quatre, sur les seize que compte le paquebot. Autre solution : foncer droit sur l'obstacle en ralentissant au maximum, taper la proue, inonder le caisson avant, mais éviter d'en condamner d'autres.
Deux ans plus tard, se souvenant sans doute du sort du Titanic, l'équipage du paquebot Royal Edward change de tactique en voyant surgir un iceberg à trois cents mètres de la proue au large de Terre-Neuve : ils font machine arrière et laissent le navire le percuter de face. Le premier caisson est inondé, mais le navire ne coule pas. La manoeuvre latérale exécutée par Murdoch sur le Titanic était en tout cas la pire de toutes.
Économies de bouts de chandelles
Enfin, une enquête datée de 2008, menée par des chercheurs américains sur des pièces remontées de l'épave, met en évidence la mauvaise qualité des rivets, ces pièces métalliques qui assemblaient les éléments d'acier de la coque. Cette étude est primordiale, car on sait désormais que l'iceberg n'a pas fendu ou déchiré le paquebot, mais que la pression de la glace contre la coque fut telle que les rivets ont sauté comme des bouchons de champagne et provoqué les ouvertures fatales à plusieurs endroits.
Les scientifiques américains ont étudié 48 rivets récupérés des profondeurs. Ils se sont aperçus qu'ils étaient de piètre qualité, le fer ayant servi à leur fabrication étant de niveau 3, et non de niveau 4, norme utilisée d'habitude par les chantiers navals. Le constructeur aurait donc préféré des matériaux bon marché pour finir rapidement la construction au moment où une pénurie de rivets devenait problématique. Cette pénurie touchait également la main-d'oeuvre, alors que le rivetage nécessite justement une grande qualification.
D'autre part, des rivets d'acier auraient été nettement plus solides, mais ils n'ont été utilisés que sur la partie centrale du navire. Les chercheurs notent d'ailleurs que les jointures ont justement cédé jusqu'aux rivets d'acier. Autant d'éléments troublants qui jettent un sérieux doute sur la qualité et le soin apporté à l'assemblage de la coque, alors que d'autres constructeurs utilisaient déjà l'acier sur tous les rivets de leur navire. Le symbole triomphant de la technologie industrielle du début du XXe siècle pourrait avoir été victime de mauvais choix techniques afin de tenir, coûte que coûte, les délais de livraison et éviter de faire grimper la facture. Au final, elle sera apocalyptique".
Marc Fourny, Le Point 13 avril 2012