Actualisation de l’article :
« mes gros jouets Citroën B14»
1ère partie
Dix huit mois après la rédaction de mon article :
http://babone5go.blogspot.fr/2010/12/mes-jouets-citroen-des-gros-au-17-andre.html, j’ai eu envie de l’actualiser à la lumière des informations obtenues pendant cette période, et des progrès accomplis dans la fabrication de nouveaux prototypes. Je dispose maintenant de nombreuses photos (sans compter les plans) accumulées pendant ce temps, c’est une occasion de les publier.
Ce sera le feuilleton de l'été, il y aura cinq épisodes !
Le chapitre 1 concerne le retour aux sources, grâce au contenu du livre de Patrick Pierron
« la Saga des jouets Citroën » ; et aux deux exemplaires de modèles de limousines conservés au Musée du jouet de Compiègne. J’ai élargi la gamme des reproductions BREPSOMN, lancées en 1980,
en garnissant l’intérieur de tissu véritable ; en faisant fonctionner l’éclairage ; et en ajoutant une radio-commande, comme l’avait prévu la firme Rextoys créée par Fulgurex à Lausanne, pendant une période, pour commercialiser des voitures en plus des trains.
Chapitre 2 : amélioration des camionnettes : nous citerons cinq exemples de transformation d’exemplaires d’origine en semi-maquettes.
Chapitre 3 : création de 3 modèles de Kégresse au 1/7°.
Chapitre 4 : création de 3 Torpédo au 1/7° dont deux radio-commandés, élargissant la gamme représentée par l’unique prototype d’origine.
Chapitre 5 : création de remorques assorties.
Chapitre 6 : on dressera une bibliographie sommaire
A ce jour plusieurs prototypes sont ainsi fabriqués : on peut toujours rêver que cela aide un repreneur à réutiliser les moules, pour presser et assembler de nouveaux modèles, relançant ainsi une fabrication plus large que la berline B14 d’origine, et les deux modèles créés par Brepsomn en 1980 et 1985.
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Chapitre 1 : les origines
Rien de plus à dire que dans l’article initial, si ce n’est la mention des deux exemplaires du Musée de la voiture de Compiègne, origine 1927, que l’on peut prendre comme référence : on a repris la description exhaustive officielle de la réunion des musées nationaux :
S’agissant de
la B14 ocre : Cote cliché : 04-512007 N° d’inventaire : CMV293 Fonds : Objets d'art Titre : Conduite intérieure Citroën Description : Modèle réduit automobile à 8 glaces Crédit photographique : (C) RMN / Franck Raux Période : 20e siècle, période contemporaine de 1914 à nos jours Technique/Matière : métal (matière)Hauteur :
0.260 m. Longueur :
0.550 m. Profondeur :
0.200 m. Localisation : Compiègne, musée de la voiture
Le taxi : Cote cliché : 04-512015 N° d’inventaire : CMV61001 Fonds : Objets d'art Titre : Conduite intérieure à 4 places Description : Modèle réduit automobile Citroën Crédit photographique : (C) RMN / Franck Raux Période : 20e siècle, période contemporaine de 1914 à nos jours Technique/Matière : métal (matière) Hauteur : 0.250 m .Longueur : 0.530 m. Profondeur : 0.170 m. Localisation : Compiègne, musée de la voiture.
On trouve exposés ce genre de jouets périodiquement, notamment lors du salon annuel Rétromobile. On y a vu en 2012 un modèle de la limousine ocre, avec une variante en plus clair des mêmes couleurs, dans une vitrine sublime, à la hauteur du contenu.
Nous évoquerons plus loin le prototype Citroën au 1/7° de l’unique torpédo jamais construit.
A l’échelle du 1/7°, il n’y a jamais eu d’autre modèle, a fortiori pas de Kégresse, ni de camionnettes, réalisées, elles, à l’échelle 1/10°.
Les répliques Brepsomn
Je n’ai pu reconstituer l’histoire précise des répliques, détaillées dans le livre de Patrick Pierron : dans les années 1980, la firme FULGUREX, lance une série de répliques exactes de limousines, notamment le taxi, décrites par la firme allemande Danhausen’s dans ses publications annuelles. Apparaissent alors les marques Vilac, puis Brepsomn, avec sous les voitures des plaques laiton embouties portant l’inscription «
Swiss made ». Plus tard
« made in France ».
En 1985, sort une série de camionnettes, l’avant étant celui des berlines ; l’arrière inspiré des B2.
La marque Brepsomn en faillite est rachetée par J-P Fontenelle, qui ajoute son timbre à la plaque d’origine, ce qui explique que l’on trouve des modèles portant son estampille. Du coup, ce nom lié à la marque Art-Collection-Auto apparaît comme un gage de qualité notamment lors des ventes aux enchères publiques, comme celles du 31 mars 2010 par Osenat, et celle de Deauville signalée par interenchères sous le numéro 91 le 11 mars 2012.
Depuis plus de vingt ans, J-P Fontenelle puise dans ses stocks pour fabriquer et distribuer en petits nombres limousines et camionnettes. Il faudra attendre 2005 pour qu'il produise une petite série de torpédos.
Aujourd'hui, les pièces détachées s'épuisent les unes après les autres, en commençant par les garde-boues arrière : ceci explique la réalisation de quelques Kégresse, avec de nouveaux garde-boues. Puis, l'épuisement total des stocks de pièces en tôle embouties : le dernier caddy sera réalisé par l'auteur en 2016, à partir d'un châssis retrouvé miraculeusement entier dans une brocante.
Une fabrication nécessite des moules, sur lesquels sont pressées les tôles d’acier ou laiton formant les pièces de base. A la vente de la marque, des stocks de nombreuses de ces pièces existaient encore, qui restaient à assembler. Vous en verrez une photographie en conclusion du chapitre 6. Il faut pour cela des gabarits permettant de garantir la position idoine, notamment des portières finement ajustées pour qu'elles fonctionnent parfaitement, avant soudure électrique dans le cas des fabrications faites en série, ou à l’étain pour les productions ultérieures à l’unité.
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un miracle : la redécouverte des pièces de fonderie |
Une fois peint, le modèle ne nécessite plus que le vissage des banquettes avant et arrière en bois, préalablement revêtues de cuir. Le moteur pourtant fonctionnel n’est pas branché, pas davantage que les deux phares, les fils électriques étant lovés autour de l’arbre de transmission.
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pendant chromage à Lourdes |
Un rhéostat prévu pour la marche avant-arrière et théoriquement télécommandable n’a jamais été monté. Peu d’acquéreurs complètent les branchements électriques, d’autant plus délicats que les ampoules de phares peuvent être en 4,5v alors que le moteur nécessite 12v. Pour les limousines il n’existe pas de porte piles ni porte batteries.
Les collectionneurs souhaitaient dans le cas d’espèce disposer de modèles de vitrine plus neufs et moins onéreux que les jouets d’origine patinés par l’usage, et ne les faisaient pas rouler, ni n’utilisaient la direction pourtant fonctionnelle.
Les compléments introduits
A la lumière de ce qui précède, on comprend que les fabrications d’origine sortaient de la main de carrossiers-tôliers-formeurs, mais pas d’électriciens, ni de selliers ou couturiers-gaineurs. Le but était de produire une carrosserie métallique à la peinture intérieure et extérieure impeccable, réplique exacte des jouets initiaux.
A l’extérieur il n’y a –a priori- rien à ajouter, sauf au cas par cas des phares plus adaptés, c’est à dire un peu plus grands. Du coup, il serait dommage que dans tous les cas, ils ne soient pas fonctionnels ! Du coup, on a envie d’avoir un feu rouge arrière fonctionnel lui aussi. Puis un éclairage de la cabine, si l’on veut voir le gainage d’un intérieur forcément un peu sombre. Cette fois-ci, il faut un porte-pile si l’on veut rester en 4,5v. Il faut tout passer en 12v si l’on veut adopter ce voltage, pour faire fonctionner le moteur. Pas aisé dans ce cas de cacher une batterie d’accus assez volumineuse ! Quand j’estime qu’il n’y a rien à rajouter, on peut quand-même poser des pare-chocs, ou une galerie, ou tel ou tel accessoire !
On _comprend l’envie d’aller toujours plus loin, car tant qu’à faire, le tableau de bord doit devenir réaliste, avec un témoin (très petit, donc sous forme d’ampoule grain de blé, mieux encore de led), et des instruments même factices.
Enfin, si l’on veut voir le volant tourner, autant radio-commander la direction. Mais alors il serait dommage de ne pas radio-commander aussi le moteur. On met le doigt dans un autre engrenage, prévu par Fulgurex, mais jamais mis en œuvre par quiconque !
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la limousine ocre radio-commandée : tout est sous le châssis
notamment à l'arrière la plaque laiton qui signe et numérote le modèle |
In fine, dans la logique du « toujours plus », on en arrive à gainer l’intérieur ; à électrifier le modèle, à le radio-commander, à cacher la batterie dessous ou sous le capot, et à cacher les interrupteurs indispensables dans les deux seuls leviers à disposition : un frein à main et un levier de changement de vitesse factices. J’ai réalisé ce système dans le dernier torpédo, l’accès au poste de conduite étant facilité dans ce cas où la voiture est décapotée.
A la fin, on a toujours un modèle Brepsomn pour la base métallique. Mais on a créé une semi-maquette pour le reste. L’échelle 1/7° le permettant aisément, on retrouve l’esprit qu’André Citroën avait voulu donner à ses jouets en acier comme les vraies voitures, tout en utilisant la technologie moderne pour les rendre semblables aux originaux.
On devine au soin que met la firme CMC à faire confectionner en Chine ses voitures à l’échelle 1/18°, qu’avec des jouets deux fois plus grands, on peut faire encore mieux. Les maquettes au 1/8° existantes produites par les mécaniciens d’art sont là pour le montrer, même si souvent sont privilégiés les équipements mécaniques, au détriment de l’électricité souvent absente. Sans doute par manque d’électriciens d’art ?
Pendant six ans, voilà le raisonnement qui m’a conduit à améliorer plusieurs modèles. De là à en créer, il n’y avait qu’un pas, ce qui a conduit à fabriquer des Kégresse ; des Torpédo ; et (cerise sur le gâteau) des remorques.
Les nouvelles limousines
On vient de voir les nouvelles limousines basées sur les principes qui précèdent, avec notre modèle ocre d’origine ainsi radio-commandé. Une fois les patrons bâtis, cela devient un jeu (si l'on peut dire !) d’assortir l’intérieur à la couleur de la carrosserie. Pour autant toutefois que l’on ait dévalisé les rares magasins de tissu, pour trouver un dessin à l’échelle et reprenant la décoration Art-Déco des années 1925 ! Il ne faut pas oublier l’éclairage du plafond, une ampoule minimum ; deux ampoules c’est mieux. Percer le tableau pour le ou les témoins. Percer la traverse arrière pour le feu, déniché dans une boutique spécialisée en micro électronique. Il est vendu en 12v, et il faut extraire l’ampoule d’origine pour la remplacer par une de 4,5v, impossible à trouver sauf à Noël pour illuminer les bouquets au milieu de la table.
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garnissage de l'intérieur et des portières |
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avec des phares à l'échelle, c'est mieux ! |
L’essuie-glace change toute la physionomie du pare-brise. La mascotte de radiateur aussi. Comme la peinture du radiateur en noir satiné. Un porte-bagages peut être ajouté à l’arrière. Le taxi exige un compteur de la course. Et des bagages assortis ne peuvent que donner davantage de vie à la maquette !
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voyant de contact de la télécommande allumé |
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la progression depuis le jouet d'origine du Musée de Compiègne est nette :
même qualité de la carrosserie, mais elle est à l'état neuf !
l'intérieur est conforme, le modèle de droite est radio-commandé,
quant au prix, il est cinq fois inférieur !
26 secondes sur la radio-commande ? http://www.youtube.com/watch?v=zVDaBcX_TBw |
(à suivre)
PS : post scriptum : il s'agit bien d'un ajout écrit longtemps après, puisque une annonce sur ebay mi-octobre 2018 (6 ans plus tard) présente l'offre d'un vendeur Suisse : plusieurs années auparavant, il a trouvé dans une boutique des pièces détachées Brepsomn : oh il ne lui reste pas grand chose : une plaque arrière ; une calandre... et une plaque laiton emboutie, à visser dessous.
Elle est estampillée Fulgurex, et je ne l'avais jamais vue :