Supposez que, par miracle je le
concède, quelqu’un s’intéresse ... à vous ? Eh bien si vous avez une page
wikipedia, (rédigée par un admirateur-ami qui vous connait assez pour écrire du
bien de vous) vous pourrez ainsi être un peu mieux connu par des inconnus-anonymes…
qui sait s’ils ne vont pas vous admirer… et s’ils vous admirent, vous récupérerez
un peu de leur estime pour regonfler la vôtre, quelque peu vacillante ?
Non seulement je n’ai pas de page
wikipedia, et là, c’est normal, mais Ole Ahlberg n’en a pas non plus ! Pourtant, en peignant Tintin, il a repris sur lui un peu de la gloire du globe-trotter
inventé par Hergé ! mieux encore, constatant son célibat, et la quasi
absence des femmes de son âge qui l’entourent, il a inventé pour lui des
fantasmes nocturnes, où le jeune reporter se trouve (malgré lui) en pleines
scènes érotiques, (il ne faut pas exagérer non plus) ce qui le laisse totalement .... désemparé !
oui, impossible à croire : une femme (déterminée) ...
pire : des femmes...(au pluriel)
peuvent laisser un (jeune)-homme désemparé !
l'univers de Tintin, ce sont ces personnages... et là, s'invite comme une espèce de couple !
https://babone5go2.blogspot.com/2019/11/tintin-devergonde.html
https://babone5go2.blogspot.com/2019/11/tintin-en-couple.html
Je vous ai montré autrefois ce
genre de situation, qui prouve que dans le tumulte de me too et autres dénonciations des prédateurs masculins, il existe au moins un héros du sexe soit-disant fort qui peut être tellement faible et
désemparé en présence des femmes, qu’il ne sait quoi faire : pour lui qui n'a aucune expérience, leur pouvoir séducteur peut être dévastateur,
le mâle dominé n’est pas assez sûr de lui pour les affronter, inquiet comme
elles disent, de « ne pouvoir assurer » !
Né en 1949, Ole Ahlberg
appartient à la génération 68. Une génération qui pouvait choisir trois options
: vivre sa propre vie sans trop penser à la situation politique mondiale (comme
l'a fait la grande majorité), devenir révolutionnaire et flirter avec le
soulèvement armé contre le capitalisme, ou devenir hippie et cultiver le style
flower-power. Bien qu'allant à l'université et ayant des contacts avec des
éléments plus extrêmes, Ole Ahlberg a choisi ces derniers. Probablement car il est par nature un être humain paisible et, sans
doute, possède un sens de l'humour considérable. Un sens de l'humour qui était
là depuis le début même dans ses phases les plus sérieuses et existentialistes
des années 1980.
Ole Ahlberg a maintenant 72 ans,
l’âge dépassé des frasques de jeunesse… quoique naturellement, je n’oublie
jamais que l’auteur de Vipère au poing, Hervé Bazin, a fait un enfant à sa meuf
de l’époque à 81 ans sonnés ! Je sais que Ole a connu la pauvreté, se
promenant à Paris dans sa jeunesse attiré par la gloire passée de la Capitale.
Il a à l’époque fréquenté une compagnie de clowns professionnels pour mettre un
peu de beurre sur ses tartines. C'est aussi à Paris qu'il tombe par hasard sur
l'atelier de lithographie de Peter Bramsen, danois comme lui. Peter Bramsen,
qui avait comme client les plus grands noms de l'art, y compris les membres du
groupe Cobra. C’est là que Ole Ahlberg a appris l'art difficile de la
lithographie, et a réalisé des œuvres graphiques de premier ordre. Et le style,
oui, il était marqué par sa fascination de longue date pour le surréalisme et
plus que quiconque : Salvador Dalí. Les surprises visuelles et conceptuelles,
l'imagination luxuriante et le savoir-faire perfectionniste devenaient à sa
portée. Une relation le met en contact avec le groupe Passepartout, qui
comprenait des membres tels que Jørgen Boberg, Fritjioff Johansen et
Jens-Flemming Sørensen. Non pas qu'il soit devenu un membre surréaliste et
hardcore à plein temps. De plus, il était et est beaucoup trop individualiste.
Bien que ses images aient toujours eu des nuances sérieuses, et bien qu'elles
soient souvent basées sur des questions philosophiques et existentielles, il y
a toujours un élément d'humour conciliant et une douceur générale dans l'art
d'Ole Ahlberg
Tintin en situation
précaire
voire scabreuse
A la fin des années 1990, Ole
Ahlberg commence à peindre la figure de Tintin. Elle s'intègre parfaitement dans son style de peinture et dans sa façon de penser. Étant créé
complètement sans personnalité ni sexualité, on peut interpréter le personnage
de dessin animé belge à sa guise. Ce que fait Ole Ahlberg. Peint dans le vrai
style de la bande dessinée : complètement plat et en deux dimensions, Tintin
rencontre des femmes légèrement vêtues et extrêmement charnelles représentées
avec la pleine tridimensionnalité plastique d'un peintre de la Renaissance. Le
platonique Tintin est tenté, surpris et séduit, mais doit se contenter du rôle
de voyeur que nous, spectateurs de la scène, partageons avec lui. Le rôle
de spectateur, ne réalisant jamais ses souhaits, mais vivant sa vie dans un
vide semblable aux limbes, fournit un élément de mélancolie et de tragi-comique
qui prospère, non pas à côté, mais en tant qu'élément intégré dans l'art d'Ole
Ahlberg. Et n'est-ce pas vraiment la définition du vrai humour ? Que la
tragédie, la vision noire, le blues, rôdent constamment, avec Chaplin et tous
les autres comédiens magistraux ?
tintin rescue |
même Milou ne sait plus où se mettre ! |
même le capitaine Hadock ! |
je sais mesdames l'inquiétude que provoque chez vous la mâlitude excessive de certains machos
sachez cependant que vous pouvez, plus que vous l'imaginez,
laisser un homme désemparé
de peur de ne pas être à (votre) hauteur !
PS : nous nous inclinons tous aujourd'hui devant la "Panthéonisation" de Joséphine Baker (1906-1975), la première femme noire à rejoindre le Temple républicain
avec sa ceinture de bananes, et le guépard Chiquita qui terrorisait l'orchestre |