mercredi 24 juin 2020

C'est la fête à J.B


Est-ce une marque de whisky ? non ! J.B pour les intimes c’est Jean le Baptiste ou Jean Baptiste. Je recours une fois encore à wiki : grec ancien : Ἰωάννης ὁ βαπτιστής Ioánnēs ho baptistēs, Ἰωάννης ὁ βαπτίζων Ioánnēs ho baptízōn ou Ιωάννης ὁ πρόδρομος Ioánnēs ho pródromos ; arabe : يحيى Yaḥya ou يوحنا المعمدان Ywḥnạ ạlmʿmdạn), de son nom de naissance Yohanan (hébreu : יוחנן), est un personnage majeur du christianisme ... et de l'islam. Sur le plan historique, il fut un prédicateur juif du temps de Jésus de Nazareth. 

Je vous l’ai fait rencontrer à Saint-Bertrand de Comminges, où il était considéré par J.M, Jean de Mauléon, successeur de saint-Bertrand comme un personnage majeur, équivalent de J.E, Jean l’Evangéliste, à tel point que l'on peut parler des trois Jean, représentés dans les stalles.(PJ)

nous sommes à St Bertrand pour sa fête !

Les Églises chrétiennes fêtent en effet sa nativité, aussi bien en Orient qu’en Occident, six mois avant Noël, le 24 juin, au moment du solstice d’été ; c’est une exception à la tradition de fêter les saints le jour de leur mort. Parmi les nombreux rites qui sont associés à cette fête, certains semblent venir directement des anciennes grandes fêtes celtes du solstice d’été, lorsque cette nuit était réputée surnaturelle, et des feux cérémoniels allumés. La pratique des feux de la Saint-Jean, directement hérités des fêtes polythéistes du solstice d'été, reste très vivace dans nos Pyrénées centrales, notamment dans le val d’Aran. Nous en avions l’habitude en nous rendant à Barbentane lors de notre séjour en Arles pour l’immense feu, à l’occasion duquel le Maire Pierre Sarrazin nous chuchotait ses fameux contes qui attiraient toute la Provence.



Depuis 2015, les feux de la Saint-Jean d’Andorre, des Pyrénées catalanes et aragonaises, du Val d’Aran, du Comminges et de la Barousse sont inscrits sur la liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité de l’UNESCO.

Fières de cette distinction, plusieurs communes perpétuent cette tradition, élément majeur de notre identité. Cependant dans cet élan, des questions se posent, d’ordre pratique, institutionnel et de contenu culturel.

C’est pourquoi, dans le cadre du festival Total Festum, Eth Ostau Comengés, association montréjeaulaise bien connue pour son important travail de collecte et de transmission de la culture des Pyrénées gasconnes, organise durant le mois de juin un cycle de conférences sur la Saint-Jean en Comminges-Barousse.

https://www.ostaucomenges.org/

Nous sommes donc à St-Bertrand, il nous suffit de rester à l'entrée sans pénétrer dans les stalles, cela tombe bien, c'est la partie gratuite ! J'emmène mon groupe devant l'autel Sud dont je vous ai déjà parlé, qui montre l'arche d'alliance sur le panneau droit représentant la tradition juive, pendant du panneau gauche qui montre l'église romaine avec le ciboire et l'ostie. 


Puis, nous entrerons dans le choeur, ou plutôt la grille de bois nous interdira d'entrer, pour voir Iohannes Baptista :


Pour être concis, le plus simple est de citer l'Evangile de Jésus-Christ selon Saint-Jean, l'autre Jean l'Evangéliste, celui de l'aigle, quand Baptiste est représenté avec l'agneau sur les épaules.

01 AU COMMENCEMENT était le Verbe, et le Verbe était auprès de Dieu, et le Verbe était Dieu.

02 Il était au commencement auprès de Dieu.

03 C’est par lui que tout est venu à l’existence, et rien de ce qui s’est fait ne s’est fait sans lui.

04 En lui était la vie, et la vie était la lumière des hommes ;

05 la lumière brille dans les ténèbres, et les ténèbres ne l’ont pas arrêtée.

06 Il y eut un homme envoyé par Dieu ; son nom était Jean.

07 Il est venu comme témoin, pour rendre témoignage à la Lumière, afin que tous croient par lui.

08 Cet homme n’était pas la Lumière, mais il était là pour rendre témoignage à la Lumière.

09 Le Verbe était la vraie Lumière, qui éclaire tout homme en venant dans le monde.

10 Il était dans le monde, et le monde était venu par lui à l’existence, mais le monde ne l’a pas reconnu.

11 Il est venu chez lui, et les siens ne l’ont pas reçu.

12 Mais à tous ceux qui l’ont reçu, il a donné de pouvoir devenir enfants de Dieu, eux qui croient en son nom.

13 Ils ne sont pas nés du sang, ni d’une volonté charnelle, ni d’une volonté d’homme : ils sont nés de Dieu.

certaines communautés cessent la lecture aux versets 13, voire 14, 
mais il me semble que la suite éclaire davantage encore le texte

14 Et le Verbe s’est fait chair, il a habité parmi nous, et nous avons vu sa gloire, la gloire qu’il tient de son Père comme Fils unique, plein de grâce et de vérité.

15 Jean le Baptiste lui rend témoignage en proclamant : « C’est de lui que j’ai dit : Celui qui vient derrière moi est passé devant moi, car avant moi il était. »

16 Tous nous avons eu part à sa plénitude, nous avons reçu grâce après grâce ;

17 car la Loi fut donnée par Moïse, la grâce et la vérité sont venues par Jésus Christ.

18 Dieu, personne ne l’a jamais vu ; le Fils unique, lui qui est Dieu, lui qui est dans le sein du Père, c’est lui qui l’a fait connaître.

19 Voici le témoignage de Jean, (le Baptiste) quand les Juifs lui envoyèrent de Jérusalem des prêtres et des lévites pour lui demander : « Qui es-tu ? »

20 Il ne refusa pas de répondre, il déclara ouvertement : « Je ne suis pas le Christ. »

21 Ils lui demandèrent : « Alors qu’en est-il ? Es-tu le prophète Élie ? » Il répondit : « Je ne le suis pas. – Es-tu le Prophète annoncé ? » Il répondit : « Non. »

22 Alors ils lui dirent : « Qui es-tu ? Il faut que nous donnions une réponse à ceux qui nous ont envoyés. Que dis-tu sur toi-même ? »

23 Il répondit : « Je suis la voix de celui qui crie dans le désert : Redressez le chemin du Seigneur, comme a dit le prophète Isaïe. »

24 Or, ils avaient été envoyés de la part des pharisiens.

25 Ils lui posèrent encore cette question : « Pourquoi donc baptises-tu, si tu n’es ni le Christ, ni Élie, ni le Prophète ? »

26 Jean leur répondit : « Moi, je baptise dans l’eau. Mais au milieu de vous se tient celui que vous ne connaissez pas ;

27 c’est lui qui vient derrière moi, et je ne suis pas digne de délier la courroie de sa sandale. »

28 Cela s’est passé à Béthanie, de l’autre côté du Jourdain, à l’endroit où Jean baptisait.

29 Le lendemain, voyant Jésus venir vers lui, Jean déclara : « Voici l’Agneau de Dieu, qui enlève le péché du monde ;

30 c’est de lui que j’ai dit : L’homme qui vient derrière moi est passé devant moi, car avant moi il était.

31 Et moi, je ne le connaissais pas ; mais, si je suis venu baptiser dans l’eau, c’est pour qu’il soit manifesté à Israël. »

32 Alors Jean rendit ce témoignage : « J’ai vu l’Esprit descendre du ciel comme une colombe et il demeura sur lui.

33 Et moi, je ne le connaissais pas, mais celui qui m’a envoyé baptiser dans l’eau m’a dit : “Celui sur qui tu verras l’Esprit descendre et demeurer, celui-là baptise dans l’Esprit Saint.”

34 Moi, j’ai vu, et je rends témoignage : c’est lui le Fils de Dieu. »

35 Le lendemain encore, Jean se trouvait là avec deux de ses disciples.

36 Posant son regard sur Jésus qui allait et venait, il dit : « Voici l’Agneau de Dieu. »


37 Les deux disciples entendirent ce qu’il disait, et ils suivirent Jésus.

38 Se retournant, Jésus vit qu’ils le suivaient, et leur dit : « Que cherchez-vous ? » Ils lui répondirent : « Rabbi – ce qui veut dire : Maître –, où demeures-tu ? »

39 Il leur dit : « Venez, et vous verrez. » Ils allèrent donc, ils virent où il demeurait, et ils restèrent auprès de lui ce jour-là. C’était vers la dixième heure (environ quatre heures de l’après-midi).

40 André, le frère de Simon-Pierre, était l’un des deux disciples qui avaient entendu la parole de Jean et qui avaient suivi Jésus.

41 Il trouve d’abord Simon, son propre frère, et lui dit : « Nous avons trouvé le Messie » – ce qui veut dire : Christ.

42 André amena son frère à Jésus. Jésus posa son regard sur lui et dit : « Tu es Simon, fils de Jean ; tu t’appelleras Kèphas » – ce qui veut dire : Pierre.

43 Le lendemain, Jésus décida de partir pour la Galilée. Il trouve Philippe, et lui dit : « Suis-moi. »

44 Philippe était de Bethsaïde, le village d’André et de Pierre.

45 Philippe trouve Nathanaël et lui dit : « Celui dont il est écrit dans la loi de Moïse et chez les Prophètes, nous l’avons trouvé : c’est Jésus fils de Joseph, de Nazareth. »

46 Nathanaël répliqua : « De Nazareth peut-il sortir quelque chose de bon ? » Philippe répond : « Viens, et vois. »

47 Lorsque Jésus voit Nathanaël venir à lui, il déclare à son sujet : « Voici vraiment un Israélite : il n’y a pas de ruse en lui. »

48 Nathanaël lui demande : « D’où me connais-tu ? » Jésus lui répond : « Avant que Philippe t’appelle, quand tu étais sous le figuier, je t’ai vu. »

49 Nathanaël lui dit : « Rabbi, c’est toi le Fils de Dieu ! C’est toi le roi d’Israël ! »

50 Jésus reprend : « Je te dis que je t’ai vu sous le figuier, et c’est pour cela que tu crois ! Tu verras des choses plus grandes encore. »

 51 Et il ajoute : « Amen, amen, je vous le dis : vous verrez le ciel ouvert, et les anges de Dieu monter et descendre au-dessus du Fils de l’homme. »

Tout est dit, mais des commentaires ne sont pas inutiles !

Dans l'évangile selon Saint-Luc, est évoquée la naissance de Jean le Baptiste et son annonce à Zacharie par l'Archange Gabriel : l'Archange qui protège le Mont Saint-Michel (des mers), le même qui domine la stalle de l'évêque à Saint-Bertrand :



« Mais l’ange lui dit : « Ne crains point, Zacharie, car ta prière a été exaucée. Ta femme Élisabeth t’enfantera un fils, et tu lui donneras le nom de Jean. Il sera pour toi un sujet de joie et d’allégresse, et plusieurs se réjouiront de sa naissance. Car il sera grand devant le Seigneur. Il ne boira ni vin ni liqueur enivrante, et il sera rempli de l’Esprit saint dès le sein de sa mère ; il ramènera plusieurs des fils d’Israël au Seigneur, leur Dieu ; il marchera devant Dieu avec l’esprit et la puissance d’Élie, pour ramener les cœurs des pères vers les enfants, et les rebelles à la sagesse des justes, afin de préparer au Seigneur un peuple bien disposé. » (…) Le huitième jour, ils vinrent pour circoncire l’enfant, et ils l’appelaient Zacharie, du nom de son père. Mais sa mère prit la parole, et dit : « Non, il sera appelé Jean » (…) Zacharie demanda des tablettes, et il écrivit : « Jean est son nom. »

je laisse du temps au temps...


Jean mène une vie d'ascète caché dans le désert, se nourrissant tel un végan pur et sincère d'aujourd'hui de « sauterelles et de miel sauvage » (Matthieu III:4), et pratiquant le jeûne. Si on suit l'Évangile selon Luc pour dater le moment où Jean Baptiste commence à prophétiser, on peut le situer vers l'an 29. Il est à cette époque installé sur les bords du Jourdain, où il pratique le « baptême de repentance » par immersion dans l'eau. Important, cette pratique toute simple, que reprendront plus tard les moines cisterciens en se lavant les mains dans leurs célèbres lavabos, vise à contredire les sacrifices animaux pratiqués jusqu'alors.

Jean réunit autour de lui de nombreux disciples, leur annonçant la venue d'un personnage plus important que lui, que la tradition chrétienne interprète comme le Messie : « Moi, je vous baptise avec de l'eau, pour vous amener à la repentance, mais vient celui plus fort que moi, et je ne suis pas digne de porter ses sandales. Lui vous baptisera dans l'Esprit saint et le feu » (Matthieu III:11).


Dans l'Évangile selon Matthieu (III:13-17), Jésus vient voir Jean pour être lui aussi baptisé. Jean lui dit : « C'est moi qui ai besoin d'être baptisé par toi », et Jésus lui répond : « Laisse faire maintenant, car il est convenable que nous accomplissions ainsi tout ce qui est juste. » Jean baptise donc Jésus et c'est au sortir de l'eau que ce dernier voit l'Esprit de Dieu descendre comme une colombe et venir sur lui (Mt 3:16), tandis qu'une voix venue des cieux disait : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé, qui a toute ma faveur » (Mt 3:17). Dans l'Évangile selon Jean, le baptême de Jésus par Jean disparaît, ce dernier se contente de reconnaître Jésus comme « l'agneau de Dieu ».


ecce agnus Dei


Voilà notre J.B, nommé le précurseur

nous sommes au solstice d'été, en pleine lumière

cette lumière va diminuer inéluctablement jusqu'au solstice d'hiver le 25 décembre

il annonce ainsi : la lumière dans les ténèbres

avant de visiter Saint-Bertrand au solstice d'hiver, 
il faut se rendre sur place six mois auparavant

dont acte !

le Christ sera sacrifié suivant les rites anciens, pour expier les péchés du monde. Il mourra sur la croix. C'est par comparaison qu'il est sacrifié comme l'agneau l'était lors des sacrifices antérieurs au Baptiste. Il est l'agneau de Dieu, qui accepte la torture donnée par les hommes, suivie de la mort par cruxifiction. Jean le Baptiste l'aura précédé dans ce martyre en étant en quelque sorte guillotiné.

cette légende qui fait sourire les athées valait bien une nouvelle visite à St Bertrand ...

... au solstice d'été ?


http://capsbourrutdespyrenees.over-blog.com/2017/02/la-fete-de-la-saint-jean-ou-plutot-la-fete-de-la-nativite-de-jean-le-baptiste-la-veritable-histoire.html


hier je vous montrais le frontipisce de mon bouquin : "les femmes de la Bible"



l'abbé Darboy ne l'appelle pas Salomé, mais la fille d'Hérodiade
in humée quelque part dans l'une des sept collines entourant Saint-Bertrand


j'ignore malheureusement le nom de l'artiste :


nous restons dans la région et passons à Toulouse, musée des Augustins

on lit de droite à gauche : à droite, le bourreau remet à Salomé la tête de Baptiste
à gauche, nous sommes à table (pardon !) et Salomé offre la tête à Hérodiade sa maman
tout cela ne traduit pas des moeurs très catholiques !

tel le pélerin de St-Jacques, 

je cours à la recherche des nouveaux signes :



PJ : le déroulé depuis le solstice d'hiver 2019 à St Bertrand :

épiphanie
l'évangéliste à Gourdan
l'arche d'alliance à st Bertrand ?