Nous ne retournerons pas à Barcelone avant le 22 juin, ouverture des frontières, sauf si nos amis européens retenaient finalement le 15 ? Du coup, après la casa mas de Miguel, je continue de visiter les immeubles modernistes de la capitale de la Catalogne, comme la Casa Vicens.
La Casa Vicens, bâtie de 1883 à
1888, est la première grande œuvre architecturale d'Antoni Gaudí. Elle se situe
dans le quartier de Gràcia à Barcelone, au 24 Carrer de les Carolines. Pourquoi
vous en parler maintenant ? J’ai laissé passer la date, mais Sainte Rita,
autrement dit Marguerite Manchini (en italien : Margherita Manchini), appelée
sœur Rita de Cascia (en italien : sorella Rita da Cascia) communément
simplifiée en Rita, née en mai 1381 à Roccaporena (Ombrie, Italie) et morte le
22 mai 1457 à Cascia (Ombrie, Italie), avait sa fête le 22 mai. C’était une
religieuse italienne de l'ordre des Augustins. Son corps (incorrompu) reste
dans la Basilique Sainte-Rita de Cascia. Elle est béatifiée en 1628 par le pape
Urbain VIII puis canonisée le 24 mai 1900 par le pape Léon XIII. Elle est la
sainte des causes désespérées, et de temps à autre, (quand la situation est
désespérée), je pense à elle.
d’autant plus que les Barcelonais la fêtent le 22
mai dans la Casa Vicens.
La Casa Vicens a fait l’objet d’une
commande privée en 1878 par le patron d'une usine de céramiques Manuel Vicens
Montaner. Elle a été construite sur un terrain de 1.035 mètres carrés dont le
commanditaire avait hérité, et mesure 30 × 34,5 m.
La construction débuta en 1883 sur des plans achevés en 1880
et se termina en 1888 après diverses interruptions liées au financement. Elle
est structurée en quatre niveaux : souterrain, deux étages, et des combles
destinées aux pièces de service.
Cette première œuvre de Gaudi, il avait 26 ans, témoigne
d'une influence à la fois orientale et néomauresque (dans les matériaux
azulejos et briques ; par l'intégration d'un fumoir), baroque (décors en
trompe-l'œil) ou art nouveau (arabesques de lierre, encadrement des portes
peint de motifs d'oiseau, etc.). Elle se démarque par ses volumes complexes, sa
décoration foisonnante et un recours systématique à des carreaux de faïence
émaillée.
Pour procurer au jardin le
maximum d'espace, Gaudí adossa la maison au mur mitoyen d'un couvent. De
l'autre côté de ce couvent, il réalisa une fontaine monumentale faite d'un arc
parabolique qui était munie d'un chemin entre des colonnes. L'eau était stockée
en haut des colonnes. Cette fontaine fut démolie en 1946. Il faut dire qu’avant
la construction de la casa, il y avait là une maison de convalescence des pères
carmélites. Ces pères, surpris par le prompt rétablissement des différents
malades ayant bu l'eau carbonique de la fontaine voisine vont consacrer leur
couvent à Santa Rita, sainte patronne des causes impossibles. Tous les 22 mai,
le quartier venait célébrer la fête de Santa Rita et boire de l'eau de la
fontaine, une tradition qui s'est rétablie lorsque la casa Vicens a ouvert au
public après sa restauration.
Gaudi exprime dans cette
construction son premier langage architectural, avec des plans simples où prédomine encore la ligne droite sur la courbe. Il cherche à se
démarquer du mouvement historiciste et utilise des apports mudéjar en profitant
de l'activité industrielle des propriétaires, fabricants de céramiques. Il
s'inspire des éléments végétaux du rez-de-chaussée pour dessiner certains des
éléments les plus significatifs de la décoration : feuilles de palmier nain
pour la grille en fer forgée et tagètes pour les céramiques de la façade
principale. Les trois autres façades allient la brique, la céramique
polychrome et la pierre, dans des formes géométriques et des motifs orientaux.
Cette construction révèle déjà une explosion d’imagination et d’idées
brillantes que Gaudí ne va cesser de développer.
En 1925, le propriétaire de la
maison depuis 1899, Antoni Jover Puig, demande à Gaudí d'agrandir l'édifice sur
le terrain du couvent, mais l'architecte refuse, absorbé par son projet de la
Sagrada Família. C'est son confrère Joan Baptista Serra de Martínez qui exécute
cette commande, mais en respectant la conception originale de Gaudí,
particulièrement pour la partie droite de la façade. Cette extension réduit
sensiblement le jardin, mais avec ces travaux l'édifice gagne le concours
annuel des bâtiments de Barcelone en 1927.
La maison était privée et ne
recevait pas de visiteurs jusqu'à son achat le 27 mars 2014 par MoraBanc, qui la
rénove et ouvre un musée où sont organisées des expositions.
Gaudí choisit de répartir le
poids de la structure sur trois murs parallèles et de respecter la ligne droite
dans les divisions intérieures. Cette structure est faite de murs en maçonnerie,
de voûtes cloisonnées au sous-sol et de poutres en bois pour les étages et les
toitures. Sur le plan formel, l'architecte donne libre cours à son imagination
et puise à diverses influences, dont l'orientalisme et le naturalisme.
À l'extérieur, plusieurs éléments marquent déjà le style de
Gaudí :
Motifs floraux : un vase en
céramique orné de fleurs est disposé à l'entrée principale. L'ornementation en
céramique de la façade fait appel en grande partie à la fleur et à la feuille
d'œillet. Une fontaine, en
briques et en céramique avec des jets d'eau est installée dans le jardin. Elle
est détruite en 1925.
Cascade : toujours dans le
jardin, une cascade formée par un arc soutenant une structure en briques et
deux réservoirs d'eau déverse une pluie fine sur une rocaille. Elle est
détruite en 1946 lors de la vente du terrain.
Balustrades : en fer, elles servent à la fois de garde-corps
et de sièges. Les grilles du jardin, faites de
fer forgé, sont conçues par Joan Oños sur un modèle de Llorenç Matalama. Elles
sont ornées de motifs de feuilles de palmiers et d'œillets d'Inde. Elles ont
été installées lors de l'élargissement de la rue Carolines en 1925 qui empiéta
sur le jardin d'origine.
À l'intérieur, la maison possède
à l'origine une cave à vins au sous-sol, deux étages pour la famille et des
combles pour les domestiques. La superficie actuelle de la maison est de 698
mètres carrés.
La décoration intérieure fait
appel là aussi à plusieurs sources d'inspiration. Des œillets d'Inde ornent
encore les faïences. Le foyer est décoré de tuiles de céramique vitrifiée. Le
sol est pavé de mosaïques. Les murs sont ornés de motifs de lierre grimpant en
stuc sur fond doré. Un plafond est décoré de stalactites en stuc de style
nazari.
Les motifs naturels sont
représentés par des peintures d'oiseaux et de feuilles de Joseph Torres-Cassana
dans les arcs séparant la salle à manger de la galerie, et des cerisiers en
plâtre polychrome sur les voûtes de la salle à manger.
j'ai d'autres visites prévues pour vous
casa Burès pour suivre la vente des derniers appartements
casa Malagrida
nous retournons bientôt à Barcelone !