samedi 13 août 2022

Kees Van Dongen : un "fauve" peint BB !



Kees van Dongen, de son nom de naissance Cornelis Theodorus Maria van Dongen, est un peintre néerlandais naturalisé français en 1929, né le 26 janvier 1877 à Delfshaven (Rotterdam) et mort le 28 mai 1968 à Monaco.

Je vais faire court, tout est dans Wiki ! Pour vous situer l’époque, en 1904, il expose au Salon des indépendants et se lie avec Maurice de Vlaminck et Henri Matisse : vous avez compris, c’est "un fauve" !  Bientôt, il commence à exposer ses œuvres à Paris, notamment l’exposition controversée de 1905 du Salon d'automne, où exposait également le même Henri Matisse. Les couleurs vives de leurs œuvres seront à l’origine du nom de ce groupe de peintres : les fauves, dont je vous ai longuement parlé.

Comme toujours, il y a une femme : il présente une peinture, "le Châle espagnol", au Salon d’automne 1913 ; elle représente Guus, son égérie, vêtue seulement d’un châle jaune parsemé de fleurs, et de bas de la même couleur. La nudité représentée est jugée outrageante, et le tableau est retiré dès le lendemain de l’ouverture !

toujours les femmes



si le peintre avait été Matisse, Lailla eût-elle été une Odalisque ?

Voici ce qu'en dit Christie's, en 2006 : "Cette oeuvre sera incluse dans le catalogue raisonné de l'oeuvre de Kees van Dongen actuellement en préparation par Monsieur Jacques Chalom des Cordes sous l'égide de l'Institut Wildenstein. Une attestation d'inclusion sera remis à l'acquéreur. 

"Avant d'entreprendre une série de courts voyages en Italie, Espagne et Maroc entre 1910 et 1911, Van Dongen est toujours sous le charme exotique des bals musettes et de la vie nocturne montmartoise. L'aspect provocant de sa peinture évoque le climat d'aventure et de danger qui régnait alors dans ces quartiers de Paris. Les tableaux de cette période représentent souvent des gitanes ou ses modèles favoris tels que Nini, qui travaillait aux Folies-Bergère, ou encore Anita ou Fatimah. Louis Vauxelles souligne dans une introduction à une exposition en 1938, que van Dongen, à l'instar de Toulouse-Lautrec, a créé un type particulier de femme et, citant Apollinaire, que sa peinture "sentait l'opium, l'ambre et l'érotisme" (D. Sutton, Cornelis Theodorus Marie van Dongen, Arizona, 1971, p. 38). 

Audacieuse et sensuelle, Lailla date de la période de l'apogée du Fauvisme chez Van Dongen. 1908 fut une année particulièrement dense pour l'artiste, et Lailla compte parmi les plus beaux nus de cette période, voire aussi de toute sa carrière. Ces nus peints par l'artiste durant les dix premières années du XXème siècle allient un traitement très raffiné du Fauvisme, propre à Van Dongen, à une grande aptitude à transposer sur la toile sensualité et érotisme".

Tant qu'à y être, je vous ajoute quelques nus ... sympas



le titre là est sans ambiguïté : nous sommes dans le harem (1915) !

En 1917, Van Dongen entame une relation avec une femme mariée, personnalité mondaine, la couturière Léa Jacob, dite Jasmy. Leur relation dure jusqu'en 1927.

la différence entre une femme du monde et une odalisque est que la seconde est deshabillée
 
mais il m'arrive d'hésiter : la femme au grand chapeau parait être une mondaine ? 
une odalisque en chapeau ?

mais si elle ne garde que chapeau et collier

tout en étant nue sauf... alors ... odalisque ... avec chapeau et collier ?


cette belle Algérienne (prénom Carmen) a elle aussi gardé son collier


et là, pluriendutout


cette baigneuse avec maillot est vraiment une femme du monde en maillot

Madame Gigandet 1920









Après la Première Guerre mondiale, il s'installe près du bois de Boulogne, notamment à la villa Said, et fréquente les milieux privilégiés. Il a vécu notamment dans le palais Rose du Vésinet, appartenant à la marquise Luisa Casati. 

Il est décoré chevalier de la Légion d'honneur en 1926 et officier de la Légion d'honneur en 1954. Mais ce n'est qu'en 1929 qu'il obtient la nationalité française.

une distinction qui ne trompe pas :

Il préside le jury de Miss France 1929 et de Miss France 1939.

est-ce à cette occasion qu'il peint : "les lutteuses"


le couple



Il a aussi été brièvement membre du mouvement expressionniste allemand, Die Brücke. 

En octobre 1941, en compagnie des peintres et sculpteurs Charles Despiau, Paul Belmondo, Louis-Aimé Lejeune, Derain, Dunoyer de Ségonzac, de Vlaminck, Van Dongen accepte de participer à un « voyage d’études » en Allemagne organisé par Arno Breker. La contrepartie de ce déplacement, vivement « conseillé » par le gouvernement allemand, devait être la libération d'artistes français alors prisonniers de guerre. Ce voyage dans l'Allemagne nazie très largement exploité par la propagande leur fut à tous sévèrement reproché. Je vous raconte cette anecdote pour citer les copains célèbres qui l’ont accompagné : vous les connaissez TOUS ! !

amusant, nous sommes à la période qui a connu la plus belle des Marianne :

1959



elle approche, il la prend pour modèle

(c'est la vairante : "femme du monde"= elle est habillée)



BB en femme du monde, titre officiel : "BB aux yeux d'autruche"

je cherche la version "odalisque"


ce n'est pas ce que je cherche...

1er portrait datant de 1954 qui a fait la couverture du magazine Life en Mars 1960. Dans ses mémoires (  » Initiales  B.B.  » ) Brigitte Bardot dira :  "Puisqu’il fallait bien s’occuper à quelque chose entre deux films minables, j’acceptai, pour un reportage télévisé, d’aller déjeuner chez Maurice Chevalier à Marnes-La-Coquette et de poser pour le peintre Van Dongen. J’étais une inconnue, ils étaient deux montres sacrés ! Van Dongen, qui m’impressionnait à mourir, fit un extraordinaire portrait de moi. La télé filmait la progression de l’œuvre et me filmait par la même occasion. Impossible d’acheter ce chef-d’œuvre, je n’avais pas un sou. J’en crevais de rage. Je fis, en vain, du charme à Van Dongen qui préférait les billets de banque aux sourires. Tant pis ! Ce portrait est maintenant dans le dictionnaire Larousse et passe pour l’un des chefs-d’œuvre du Maître. Par la suite,  j’ai recherché le tableau qui avait été vendu à un américain. Revenu en France, on m’a proposé de l’acheter en 1970 : il valait alors 270.000 francs et j’avais l’impression de voir un plat d’épinards avec du jambon ...  »



on en voit en effet un peu plus que sur Life,





les fameux yeux



Picasso non plus n'a pu résister au charme de BB

lui 74 ans ; elle 21 = parfait pour s'entendre !


un peintre ne devient un génie 

que quand sa (géniale) modèle 

l'inspire !