samedi 20 septembre 2014

Bourse au mérite


…supprimée !


Mérite, mérites distingués, mérites éminents,

méritocratie…

Le mérite est-il conforme au principe d’égalité ?

quelle question (iconoclaste) !

Je viens d’entendre Laurence Parisot sur Europe N°1 : elle regrette la disparition de la bourse au mérite, récompensant les élèves ayant obtenu le Bac avec mention très bien, et les dotant d’un petit pécule, visant à faciliter leur vie d’étudiant : même avant 18 ans et a fortiori après, il faut se loger (environ 300 Euros si l'on a la chance d'être retenu par le CROUS). Se déplacer. Manger évidemment. Pour un étudiant qui n’est pas introduit dans le système du Travail, cela fait aisément 500 Euros par mois,  6 à 700 s'il loge en ville. Où voulez-vous qu’il les trouve en dehors du cercle familial ? Sauf naturellement à contracter un emprunt, comme l’a fait en son temps Obama, qui ne l’a remboursé qu’il y a peu.


Remarquez qu’il y a du pour, thèse que défend Laurence Parisot. Elle défend les valeurs traditionnelles de la « méritocratie », qui vise à récompenser ceux qui se donnent du mal.


Par exemple, l’ordre national du Mérite est un ordre français institué le 3 décembre 1963 par le général de Gaulle. Il récompense les mérites distingués, militaires (d'active et de réserve) ou civils, rendus à la nation française. Il remplace d'anciens ordres ministériels et coloniaux. Intéressant ce texte (officiel) qui précise déjà l’existence de mérites distingués. Cela signifie qu’ils ont été repérés par une Autorité, qui va vérifier la distinction du méritant, pour le doter d’un ruban bleu à la boutonnière.

Attendez : il y a mieux que distingué : il y a éminent. Si vos mérites sont identifiés comme «éminents », votre ruban sera rouge, et vous deviendrez membre de l'ordre national de la Légion d'honneur, créé par Napoléon Bonaparte le 20 mai 1802 pour récompenser les mérites éminents.

Dans les deux cas, la classification entre Chevalier ; Officier et plus haut encore Commandeur ; Grand Officier et Grand Croix, va permettre de distinguer l’éminence du Mérite, du plus ordinaire au plus exceptionnel. Le Président de la République naturellement porte la distinction du plus haut grade, identifiant l’éminence de ses mérites, je mets le pluriel, car lui en a forcément plusieurs.

Si j’en reviens aux étudiants, et si tel  un  Juge j’instruis à charge et à décharge, il y a un mais, celui du Gouvernement. A favoriser le mérite des reçus au Bac, on clive le mérite au plus petit nombre des méritants. Il y a une alternative : favoriser tous les étudiants… défavorisés. En effet, vu le parcours qui leur est offert (si ce n’est imposé), ils sont tous méritants : certes les méritants stricto-sensu, mais s'ils sont intelligents, c’est trop facile pour eux : peut-être ont-ils tout bonnement des facilités à s’adapter au système scolaire, ou sont-ils bons en maths pour de bêtes raisons génétiques ?  Il ne faut pas oublier ceux qui ont eu le Bac juste, tout  juste, ric-rac,  et n’en méritent pas moins, puisque leurs études seront d’autant plus difficiles qu’ils n’ont pas le niveau. Je sais, je suis clivant, puisque je suis pour la sélection à l’entrée à l’Université, ayant moi-même réussi les concours aux grandes Ecoles, système éminemment méritocratique je le reconnais volontiers. Quand mes petits-enfants font de même, je reconnais persévérer dans mes erreurs, que voulez-vous, je suis pour la méritocratie !

Madame Parisot est vraiment provocante : elle a un argument péremptoire, quand elle regrette la disparition de valeurs aussi fondamentales que le Mérite : car quel est le contraire, selon elle ? La faveur, ose-t-elle dire ! La faveur, c’est le favoritisme ! C’est le fait de pouvoir exercer un rôle indu dans la Société, non grâce à des compétences propres, à la qualification acquise par le Travail et l’effort, mais par la faveur. La faveur du Prince en particulier. Je suis sur un sujet brûlant, il est temps que je laisse tomber...!

Vous vous rendez-compte ? l’ancienne Présidente du Medef ?

clivante ?

Du coup, évoquant la morale (car on y revient toujours), elle n’aime pas le signe donné par la suppression de la bourse, qui donne le sentiment que l’on supprime l’objet : le mérite !


Ce matin (j’écoute beaucoup Europe 1), j’entendais un pur produit du Mérite, Thierry Marx, Grand Chef s’il en est, s’exprimant dans une langue française parfaite, défend l’apprentissage. 

Oui, le Président relance (après l’avoir freiné), le principe de l’apprentissage qui ouvre la voie à la transmission des savoirs professionnels. Thierry Marx s’engage dans le creneau, et dit toute son approbation.

J’espère que Thierry Marx est médaillé (oui:1), car il exprime avec pédagogie que la transmission des savoirs artisanaux, c’est le maintien du patrimoine d’une grande Nation, donc de ses valeurs et de sa capacité à se défendre dans la compétition mondiale. Voilà un homme de mérite.


Moi, j’aime bien les méritants, de toute origine qu’ils soient

J’aime que les ex-apprentis excellent plus tard dans la Société

et que la Nation les décore


Ils sont notre avenir, ils nous tirent vers le haut


j'essaie d'instruire à charge...et à décharge !
(1)
Ouf, il y a des décorations justifiées...! (14 juillet 2013)