…supprimée !
Mérite, mérites
distingués, mérites éminents,
méritocratie…
Le mérite est-il conforme au principe d’égalité ?
quelle question (iconoclaste) !
Je viens d’entendre Laurence Parisot
sur Europe N°1 : elle regrette la disparition de la bourse au mérite,
récompensant les élèves ayant obtenu le Bac avec mention très bien, et les
dotant d’un petit pécule, visant à faciliter leur vie d’étudiant : même
avant 18 ans et a fortiori après, il faut se loger (environ 300 Euros si l'on a la chance d'être retenu par le CROUS). Se
déplacer. Manger évidemment. Pour un étudiant qui n’est pas introduit dans le
système du Travail, cela fait aisément 500 Euros par mois, 6 à 700 s'il loge en ville. Où voulez-vous qu’il
les trouve en dehors du cercle familial ? Sauf naturellement à contracter
un emprunt, comme l’a fait en son temps Obama, qui ne l’a remboursé qu’il y a
peu.
Remarquez qu’il y a du pour, thèse que défend Laurence
Parisot. Elle défend les valeurs traditionnelles de la « méritocratie », qui vise à récompenser ceux qui se
donnent du mal.
Par exemple, l’ordre national du
Mérite est un ordre français institué le 3 décembre 1963 par le général de
Gaulle. Il récompense les mérites distingués,
militaires (d'active et de réserve) ou civils, rendus à la nation française. Il
remplace d'anciens ordres ministériels et coloniaux. Intéressant ce texte
(officiel) qui précise déjà l’existence de mérites
distingués. Cela signifie qu’ils ont été repérés par une Autorité, qui va
vérifier la distinction du méritant,
pour le doter d’un ruban bleu à la boutonnière.
Attendez : il y a mieux que distingué : il y a éminent. Si vos mérites sont identifiés
comme «éminents », votre ruban
sera rouge, et vous deviendrez membre de l'ordre national de la Légion
d'honneur, créé par Napoléon Bonaparte le 20 mai 1802 pour récompenser les mérites éminents.
Dans les deux cas, la
classification entre Chevalier ; Officier et plus haut encore Commandeur ;
Grand Officier et Grand Croix, va permettre de distinguer l’éminence du Mérite,
du plus ordinaire au plus exceptionnel. Le Président de la République
naturellement porte la distinction du plus haut grade, identifiant l’éminence
de ses mérites, je mets le pluriel, car lui en a forcément plusieurs.
Si j’en reviens aux étudiants, et
si tel un Juge j’instruis à charge et à décharge, il y a
un mais, celui du Gouvernement. A
favoriser le mérite des reçus au Bac, on clive le mérite au plus petit nombre
des méritants. Il y a une alternative : favoriser tous les étudiants…
défavorisés. En effet, vu le parcours qui leur est offert (si ce n’est imposé),
ils sont tous méritants : certes les méritants stricto-sensu, mais s'ils sont intelligents, c’est trop facile pour eux : peut-être ont-ils tout bonnement des facilités
à s’adapter au système scolaire, ou sont-ils bons en maths pour de bêtes
raisons génétiques ? Il ne faut pas oublier ceux qui ont eu le Bac juste, tout juste,
ric-rac, et n’en méritent pas moins,
puisque leurs études seront d’autant plus difficiles qu’ils n’ont pas le
niveau. Je sais, je suis clivant, puisque je suis pour la sélection à l’entrée
à l’Université, ayant moi-même réussi les concours aux grandes Ecoles, système
éminemment méritocratique je le reconnais volontiers. Quand mes petits-enfants font de même, je reconnais persévérer dans mes erreurs, que voulez-vous, je suis pour la méritocratie !
Madame Parisot est vraiment
provocante : elle a un argument péremptoire, quand elle regrette la
disparition de valeurs aussi
fondamentales que le Mérite : car quel est le contraire, selon elle ? La faveur, ose-t-elle dire ! La
faveur, c’est le favoritisme ! C’est le fait de pouvoir exercer un rôle
indu dans la Société, non grâce à des compétences propres, à la qualification
acquise par le Travail et l’effort, mais par la faveur. La faveur du Prince en
particulier. Je suis sur un sujet brûlant, il est temps que je laisse tomber...!
Vous vous
rendez-compte ? l’ancienne Présidente du Medef ?
clivante ?
Du coup, évoquant la morale (car
on y revient toujours), elle n’aime pas le signe donné par la suppression de la
bourse, qui donne le sentiment que l’on supprime l’objet : le mérite !
Ce matin (j’écoute beaucoup
Europe 1), j’entendais un pur produit du Mérite, Thierry Marx, Grand Chef s’il
en est, s’exprimant dans une langue française parfaite, défend l’apprentissage.
Oui, le Président relance (après l’avoir freiné), le principe de l’apprentissage
qui ouvre la voie à la transmission des savoirs professionnels. Thierry Marx s’engage
dans le creneau, et dit toute son approbation.
J’espère que Thierry Marx est
médaillé (oui:1), car il exprime avec pédagogie que la transmission des savoirs
artisanaux, c’est le maintien du patrimoine d’une grande Nation, donc de ses
valeurs et de sa capacité à se défendre dans la compétition mondiale. Voilà un homme de mérite.
Moi, j’aime bien les méritants, de toute origine qu’ils soient
J’aime que les ex-apprentis excellent plus tard dans la Société
et que la Nation les décore
Ils sont notre avenir, ils nous tirent vers le haut
j'essaie d'instruire à charge...et à décharge ! |