…à la cathédrale de St Bertrand de Comminges
...notre Mont St
Michel des Terres, pas si mal, pour s’élever l’esprit. Nous en avons besoin
Michel et moi en ce dimanche de fin août. Dommage, hier soir samedi, un concert
était donné par Jean-Patrice Brosse, qui jouait Bach. Notre emploi du temps ne nous
a pas permis de venir. Mais Saint Bertrand veille sur nous : Elisabeth Amalric est
l’organiste de la cathédrale, et joue la messe du jour. Elle joue à nouveau samedi 30 août. Le prêtre est sorti de
sa retraite de Toulouse, et est accompagné d’un confrère venu de Saint-Maur de
Bretagne, à côté de Saint-Cyr. J’ai envie de lui crier : « hier mad », mais me retiens à
temps ! Il nous explique que la semaine dernière ils étaient ensemble avec
des confrères de tous pays, réunis en Irak, parlant la langue latine : ces
prêtres voyagent partout dans le monde !
Chants et
prières se succèdent, dans l’atmosphère magique du lieu. Les vitraux nous
baignent de leur lumière dorée. Nous avons le privilège de pouvoir nous asseoir
dans les stalles dévolues aux anciens moines avec l’astuce d’être assis-debout
en relevant le siège : des strapontins à charnières, en vieux chêne
sculpté, des : « miséricordes »,
on comprend pourquoi ! Je suis devant Adam et Eve, séparés par la serpent enroulée sur un arbre. (C'est délibérément que le sculpteur a représenté le serpent en femme, diablesse tentatrice) ! En bas dans la nef, les familles sont assises sur des chaises
pliantes qu’elles rangent en piles à la fin de l'office. On en profite, bien commode
pour réfléchir. Nous ne sommes pas seuls : malgré la fin des vacances, il
y a des touristes. Des séniors, mais aussi des enfants (sages).
Une petite communauté.
Elisabeth improvise, pendant la communion. Arrive le moment émouvant de la rencontre avec son voisin : on se serre la main, échange la paix du Christ, une pensée pour les Chrétiens d’Orient. Depuis deux mille ans, le thème est toujours le même : devant la difficulté ; devant la destruction ; devant l’anéantissement, devant la maladie, la mort finale, comment réagir ? comment reconstruire ? comment réparer ? comment renaitre enfin ? C’est le mystère de la foi, qui croit en la renaissance du Christ : ce n’est pas seulement de cela qu’il s’agit : le propos réel, pour l’humanité, est celui-ci : devant la crise, dans la crise, comment rebondir ? comment on s’en sort ? comment on reconstruit ? Où donc trouve-t-on le ressort, qui nous donne envie, qui donne cette force de surmonter la difficulté, repartir, réparer !
Je
pense à Conan le barbare : ce qui ne
nous tue pas nous rend plus fort !
On nous a
distribué un A4 recto-verso vert anis (couleur de l’espérance). Elisabeth nous
joue un air enjoué toutes trompettes "a_donf" pour la « sortie »,
car tout est parfaitement huilé, dans le rituel religieux : c'est : « Toi, Notre
Dame V 153 ». Car à la fin, c’est toujours vers un visage féminin que se
tourne celui qui est dans la détresse. Ici, forcément, Notre Dame de Lourdes est la
voisine qu’on implore.
"Toi qui donnes l’espoir, toi qui gardes la foi
Toi qui passes la mort, toi debout dans la joie".
si on garde l’espoir
on peut se relever du néant
la vie est un combat
il ne faut jamais lever la garde ; abandonner ; s'abandonner !
Rendez-vous samedi 30 août, concert d'orgue à 18H30 |