Je vous rappelle l’argument de l'or du Rhin, un
peu oublié car hors de l’Allemagne, Wagner est peu produit… sauf à l’Associacion Barcelona Wagneriana, bien
entendu !:
Dans l'Or du Rhin, Alberich, nain
issu des Nibelungen, dérobe aux Filles du Rhin (en Allemand : die Rhein Töchter, qui signifie bien :
les filles -dont la mère est- le Rhin)
leur trésor inestimable ; avec cet or,
il forge un anneau qui soumet les êtres à sa volonté et un heaume qui permet
toutes les métamorphoses. Mais Wotan, le plus puissant des dieux, puis Fafner,
le géant, réussiront à s'emparer de ce butin, auquel est attachée une terrible
malédiction.
Les filles du Rhin sont trois
inséparables, Wellgunde, Flosshilde et
Woglinde, et ne font en réalité qu’un seul être. Ce sont des ondines, des filles de l’onde : unde, pas des sirènes ! Même si
certains artistes sont tentés de leur donner des queues de dauphins, parfois
deux extrémités de poisson, elles ont bien deux jambes, mais beaucoup de
représentations leur mettent pudiquement des voiles, pour ne pas trancher dans
un sens ou un autre ! Elles ont
renoncé à l'amour pour devenir les gardiennes de l'or du Rhin. Elles sont les
premiers et derniers personnages du cycle des quatre opéras, apparaissant à la
fois dans la scène d'ouverture de Das
Rheingold, l’or du Rhin, et dans la scène finale de Götterdämmerung, le crépuscule des Dieux, lorsqu'elles émergent des
eaux pour récupérer l'anneau des cendres de Brünnhilde. Les thèmes musicaux
associés aux Filles du Rhin sont parmi les plus lyriques de tout le cycle des
opéras.
Les dieux, leurs vierges
guerrières, les Walkyries, les hommes, la violence, l'innocence, le calme de la
nature, l'amour – Siegmund et Siegelinde, Siegfried et Brünnhilde –, la
trahison se mêlent dans les trois journées suivantes, conduisant au crépuscule
des dieux, lorsque les Filles du Rhin reprennent possession de l'anneau.
ouf ! elles triomphent à la fin !
Conflit entre bonheur et
puissance, riche en symboles et en péripéties, l'Anneau de Nibelung illustre
tous les principes du drame musical wagnérien – sources légendaires, leitmotiv
liés aux personnages et aux objets, mélodie continue, importance de l'orchestre
–, scellés par une extraordinaire puissance d'expression, coulés dans
l'obsession du premier thème, celui du Rhin : pendant 136 mesures, l'accord
parfait de mi bémol majeur déroule imperturbablement ses harmonies.
http://munichandco.blogspot.com/2019/09/22091869-22092019-lor-du-rhin-fete-son.html
Paradoxalement, ces thèmes pourtant
féminins et lyriques n’ont pas inspiré tant de peintres et de sculpteurs !
Voici ce que j’ai trouvé, depuis Fantin Latour qui a produit ce pastel,
jusqu’aux artistes germaniques peu prolixes alors que le thème est si
porteur : le vitrail de Barcelone du coup fait figure d’exception …
…et on distingue ainsi
bien en bas à gauche l’horrible nain, Alberich !
Rudolf Maison les imagine en sirènes à double queue |
https://www.youtube.com/watch?v=1PBhlPeTJ_g
vous en avez pour une heure
ce qui n'est rien, l'opéra entier dure... quatre jours !