Cette histoire d’abbaye
cistercienne et de grange m’amène à réfléchir : Bernardus le fondateur de l'ordre parlait latin, « Bernardus
valles amabat », Bernard aimait les vallées, et l’eau des sources. Depuis
que je me suis révélé frater aquarius, coopté-convers-cistercien, j’observe que nombre d’abbayes ont choisi un nom semblable à
Bonnefont : Bonnefontaine par exemple, dans le Jura...
...tenez le joli nom d’Aiguebelle
L'abbaye d'Aiguebelle, « aqua bella », dédiée à Notre-Dame, a
été fondée par un groupe de douze moines cisterciens venant de l'abbaye de
Morimond en Champagne. Encore Morimond. Au confluent de trois ruisseaux : la Vence ; le ruisseau de Flamenche ; et du Rang. Encore de "belles eaux". Nous sommes dans la Drome. La charte lapidaire de l'abbaye datant
de 1447 révèle que c'est sur les terres données par Gontard de Loup, seigneur
de Rochefort, qu'ils se sont installés le 26 Juin 1137. Un an après Bonnefont. Un fac-similé de la
pierre de fondation est exposé dans l'abbatiale.
La configuration de l'abbaye à
cette époque n'est pas connue et il reste très peu de vestiges de l'église abbatiale
d'origine. Très vite les cisterciens aménagent le territoire en implantant des granges monastiques aux alentours, à
l'instar de celle qui est à l'origine du village de Montjoyer.
Aiguebelle prospère durant les XIIe et XIIIe siècles. Les fléaux de la guerre de Cent ans et les épidémies de peste engendrant un taux de mortalité élevé, suscitent une crise des vocations au XIVe siècle. Plus tard, les efforts des abbés pour repeupler l'abbaye et les terres environnantes sont stoppés par les guerres de Religion ; en 1574, les ateliers de l'abbaye sont livrés aux flammes, les toitures des dortoirs enlevées, la voûte de l'église détruite, les tombeaux et les bas-côtés du cloître brisés. En 1585, les moines reviennent à l'abbaye. Les galeries du cloître sont relevées, la toiture remise en état et l'église restaurée. Au cours des siècles, l'abbaye subit des pillages ou des destructions, suivies de restaurations. Aussi est-il parfois difficile de distinguer la restauration des bâtiments de leur reconstruction. D'après Guy Barruol, la galerie nord du cloître et la ruelle des convers seraient les seuls vestiges de l'époque romane (fin du 12e siècle - début du 13e). En 1791, la Révolution chasse les moines de l'abbaye et leurs terres sont vendues. Comme à Bonnefont. L'absence de moines à Aiguebelle dure 25 ans.
la forme des linteaux ne vous rappelle rien ? |
Aiguebelle prospère durant les XIIe et XIIIe siècles. Les fléaux de la guerre de Cent ans et les épidémies de peste engendrant un taux de mortalité élevé, suscitent une crise des vocations au XIVe siècle. Plus tard, les efforts des abbés pour repeupler l'abbaye et les terres environnantes sont stoppés par les guerres de Religion ; en 1574, les ateliers de l'abbaye sont livrés aux flammes, les toitures des dortoirs enlevées, la voûte de l'église détruite, les tombeaux et les bas-côtés du cloître brisés. En 1585, les moines reviennent à l'abbaye. Les galeries du cloître sont relevées, la toiture remise en état et l'église restaurée. Au cours des siècles, l'abbaye subit des pillages ou des destructions, suivies de restaurations. Aussi est-il parfois difficile de distinguer la restauration des bâtiments de leur reconstruction. D'après Guy Barruol, la galerie nord du cloître et la ruelle des convers seraient les seuls vestiges de l'époque romane (fin du 12e siècle - début du 13e). En 1791, la Révolution chasse les moines de l'abbaye et leurs terres sont vendues. Comme à Bonnefont. L'absence de moines à Aiguebelle dure 25 ans.
Ce sont des trappistes venant de
Suisse qui rétablissent l'abbaye en 1815. A leur arrivée ils découvrent que le
réfectoire et le chapitre ont été transformés en écurie, le chauffoir en cave à
vin, le cloître en place à fumier, l'église en étable et bergerie ; les bras du
transept n'ont plus ni voûtes ni toiture. Seules la cuisine et la salle à
manger des moines sont à peu près intactes. Ils rachètent des fermes alentour,
comme la ferme Charrier, rebaptisée Saint-Pierre. A cette période, il y a
environ deux cent moines à Aiguebelle. En 1847, le cloître est recrépi,
l'église blanchie et équipée d'un clocher-mur, sa façade est refaite, un jubé
et une vaste tribune dominant les nefs sont ajoutés, ainsi qu'un clocher
monumental de 35 mètres de haut (démoli plus tard).
Une première hôtellerie est édifiée en continuation du bras nord du transept et les jardins sont agrandis. Puis les lieux réguliers sont restaurés à leur tour. Une autre restauration de l'église est entreprise en 1856, date gravée sur l'arc de la 1ère travée de la nef. En 1868 une nouvelle hôtellerie est bâtie sur le plateau qui domine le monastère ; l'ancienne, transformée en infirmerie, sera utilisée comme hôpital durant la Première Guerre mondiale. Cette même année voit la construction d'un vaste bâtiment industriel destiné à une chocolaterie. En 1884, l'hôtellerie des dames est édifiée. Dans les années 1890, la pharmacie, le moulin Saint-Benoît et deux ponts sont construits. Au cours de la Seconde Guerre mondiale, une officine clandestine fabrique de fausses cartes d'identité à l'abbaye pour les réfractaires au STO. L'ancienne librairie, probablement construite au début du XXe siècle, abrite depuis novembre 2009 le mémorial de Tibhirine, conçu pour les sept moines trappistes assassinés au monastère de Tibhirine moines et leurs amis musulmans morts en Algérie dans les années 1990. Actuellement vingt-quatre moines vivent à Aiguebelle. L'hostellerie des hommes accueille toutes les personnes qui souhaitent effectuer une retraite.
je vous ai montré les mêmes signes à Saint-Bertrand (2) |
devinez ? trois maisons : l'étoile de Bethléem ; le poisson... la royauté adoubée par l'Eglise |
Une première hôtellerie est édifiée en continuation du bras nord du transept et les jardins sont agrandis. Puis les lieux réguliers sont restaurés à leur tour. Une autre restauration de l'église est entreprise en 1856, date gravée sur l'arc de la 1ère travée de la nef. En 1868 une nouvelle hôtellerie est bâtie sur le plateau qui domine le monastère ; l'ancienne, transformée en infirmerie, sera utilisée comme hôpital durant la Première Guerre mondiale. Cette même année voit la construction d'un vaste bâtiment industriel destiné à une chocolaterie. En 1884, l'hôtellerie des dames est édifiée. Dans les années 1890, la pharmacie, le moulin Saint-Benoît et deux ponts sont construits. Au cours de la Seconde Guerre mondiale, une officine clandestine fabrique de fausses cartes d'identité à l'abbaye pour les réfractaires au STO. L'ancienne librairie, probablement construite au début du XXe siècle, abrite depuis novembre 2009 le mémorial de Tibhirine, conçu pour les sept moines trappistes assassinés au monastère de Tibhirine moines et leurs amis musulmans morts en Algérie dans les années 1990. Actuellement vingt-quatre moines vivent à Aiguebelle. L'hostellerie des hommes accueille toutes les personnes qui souhaitent effectuer une retraite.
C’est drôle : l'abbaye se
compose de plusieurs bâtiments dans un parc arboré. L'église abbatiale et les
bâtiments conventuels sont ceux du monastère d'origine cistercienne. S'y
ajoutent les ailes de l'accueil et de l'administration, le « magasin »
(ancienne chocolaterie), le mémorial de Tibhirine, le « bâtiment St-Joseph »
(ancienne hôtellerie), l'hôtellerie des hommes et celle des femmes, installées
sur le promontoire au nord de l'abbaye, un moulin édifié en prolongement d'un
corps de ferme au nord-ouest. Les lieux de vie des moines, construits en moyen
appareil de calcaire, se répartissent autour du cloître au centre, carré de 60
m de côté. La salle capitulaire, l'auditorium, la salle et le dortoir des
moines se situent à l'est du cloître, leur réfectoire, le chauffoir et la
cuisine au sud, tandis que le cellier et les bâtiments des convers (salle,
réfectoire et dortoir) occupent le côté ouest, séparé de l'aire centrale par la
« ruelle des convers ». Les toits, en tuile creuse ou tuile plate mécanique,
sont à longs pans ou en appentis.
par contre, je n'ai pas trouvé de lavabo ? |
Dans le jardin et dans le parc
sont élevés de petits oratoires, une réplique de la grotte de Lourdes, une
croix et une grande statue du Christ. Une source sort là aussi du rocher. Quand je pense que nous avons un petit-Lourdes à côté de nous, avec la chapelle cistercienne d'Alan dite Notre Dame de Saint-Bernard, nous devons mieux connaitre et apprécier les richesses patrimoniales dont nous sommes entourés.(1)
Citeaux notre mère |
Extrait de la règle de Saint-Augustin : "...Que personne ne travaille pour
soi ; mais que tous vos travaux se fassent en commun, avec plus d’empressement,
de constance et de zèle que si chacun s’occupait exclusivement de ses propres
affaires. La charité en effet, comme il est écrit, ne recherche pas ses
intérêts ; cela veut dire qu’elle fait passer ce qui est commun avant ce qui
est personnel, et non ce qui est personnel avant ce qui est commun. Plus vous
aurez souci du bien commun avant votre bien propre, plus vous découvrirez vos
progrès. Dans l’usage de toutes ces choses nécessaires qui passent, que la
prééminence soit à la charité, qui demeure"...
je vous promets : c'est la dernière fois que je cite Amélie Nothon ! |
PS : (1) En mai 1682, la Vierge Marie
apparaît à une fillette de 12 ans, Madeleine Serre, sur un coteau boisé du lieu-dit Lareu, à
trois kilomètres d’Aurignac, précisément à Alan, (dont on connait bien le
Palais de l’évêque), un appui qui se révèlera bien commode, tout cela pour
demander que l’on prie beaucoup et que l’on construise à cet endroit une
chapelle. Après maintes péripéties, et l'intervention en 1688 du trappiste-abbé Pierre Cathiéry, la chapelle Notre-Dame-de-Saint-Bernard
accueille aujourd’hui pèlerins et fidèles qui viennent en reconnaissance des
grâces reçues par la Vierge...
...une source
qui selon P Andreoli contiendrait ... de l'or ?
je retourne à l'intérieur ...
... demain !
... demain !
PS (3) : Jean-Paul Lemonde dans "l'ombre et le poteau" p 57 fait l'apologie du 6, nombre parfait puisque 1x2x3=1+2+3=6 : c'est le symbole d'harmonie puisque il est "tout autant le résultat de la volonté de Dieu que celui de l'intelligence humaine"... "c'est l'image la plus forte de la liberté laissée à l'homme de choisir son destin, et de choisir entre le bien et le mal"...