fabriquée à Figeac entre 1924 et 1927, il n'y en a plus depuis le 6 avril 1927 ...
... et j'en ai trouvé une !
une sacrée histoire !
Originaire de Montmurat, une
petite commune du Cantal, Paulin Ratier monte à Paris en 1904. Fort de sa connaissance
des métiers du bois il s’installe artisan ébéniste à Montrouge et, s’associant
à un ingénieur des Arts et Métiers, Bernard Montet, il démarre judicieusement
une activité de fabrication d’hélices d’avions alors que l’aviation est en
train de naître. Avec la déclaration de la grande guerre, ses ateliers sont
réquisitionnés et en 1915, Bernard Montet quitte l’entreprise. De 1914 à 1918,
il fabrique 12.000 hélices, mais après le conflit, la demande baisse et en
attendant le démarrage de l’aviation civile et commerciale, il subit le chômage
malgré la production d’appareils électriques et de téléphones.
En 1921, un jeune autodidacte,
Paul Dreptin amène Paulin Ratier à se pencher sur l’automobile en
plein essor à l’époque. Féru de mécanique, Paul Deptin sera le pilier des
avancées techniques de la maison Ratier dans ce domaine. Un brevet est déposé
en 1923 pour une voiture automotrice à entraînement par hélice,. Hélice mue par
un moteur 4 cylindres de 15 ch. De forme fusiforme, cette voiture pouvait
contenir trois personnes, mais elle resta au stade de prototype.
En 1924, Ratier dépose le brevet
d’une voiture à pédales pour enfant qui est en fait la reproduction fidèle de
la plus populaire des voitures de l'époque, la 5 CV Citroën à l’échelle 1/3. La
compétence de ses ateliers maîtrisant parfaitement le bois et le métal sont
parfaitement adaptés à cette fabrication.
Fabriquer, c’est bien, encore
faut-il trouver des débouchés. Pour assurer la commercialisation de cette
voiturette, un représentant aura l’idée de suggérer à Paulin Ratier de demander rendez-vous à André Citroën pour la lui proposer. André se montre de suite enthousiaste et lui signe une commande
immédiate de 3.000 exemplaires !
Les voitures à pédales brevetées
par Paulin Ratier seront alors fabriquées dans ses ateliers de Montrouge et
ensuite de Figeac, livrées à l’usine Citroën et commercialisées par les
concessionnaires et agents de la marque exclusivement et dans quelques grands
magasins chics tels le Printemps et le Bon marché.
De 1924 au 6 avril 1927, plus de 4.000 voiturettes sont fabriquées dans les ateliers Ratier.
Le brevet concerne plus
particulièrement le système de propulsion : le va et vient ou
mouvement alternatif demandant à l’enfant un effort horizontal et non pas un
pédalage classique comme sur les bicyclettes. Ce dispositif est décrit très
précisément dans le brevet d’invention N° 581.638 du 14 mai 1924 que Paulin-Jean-Pierre Ratier déposa à l’office national de
la propriété industrielle à Paris.
Le châssis et la plate-forme sont
en bois, l’essieu avant est équipé de lames de suspension. Un bouton poussoir
allume les phares alimentés par une pile logée sous le capot. La
Citroënnette possède de véritables pneus Michelin.
Dotée d’une très belle calandre
et d’un écusson Citroën en cuivre avec décor en émail à champs cloisonnés bleu
cobalt avec logotype nickelé, du plus bel effet, la 5 HP était proposée en
quatre couleurs : le jaune, le rouge, le bleu et le vert. Sur commande
spéciale, de très rares exemplaires sont livrés en blanc ou agrémentés de
filets décoratifs.
Une notice d’entretien accompagnait chaque voiture.
J'en ai retrouvé une pour vous :
en vacances dans le Lot ?
visitez Figeac !