Feuilletant le Figaro, rubrique "l'art de vivre avec propriétés", je tombe sur un entrefilet : moulin à vendre ! C’est un moulin du 17ème siècle, entièrement
rénové, avec son bief, et 2,7 ha de verdure. A la limite du Maine et de
l'Anjou, sur les rives de la Sarthe, au coeur de sa vallée verdoyante
et parsemée de sites d'intérêt patrimonial et historique. L'autoroute A11 est à
une dizaine de minutes tout comme la gare TGV de Sablé-sur-Sarthe (1h20 de
Paris) ; il faut 35 min pour rejoindre celle du Mans (55 min de Paris).Située
non loin de là, la petite Cité de caractère de Parcé-sur-Sarthe, riche de son
patrimoine médiéval, dispose de tous les commerces, ainsi que de deux écoles.
Près aussi, Malicorne-sur-Sarthe, avec sa célèbre faïencerie, et
Sablé-sur-Sarthe complètent avantageusement l'offre en écoles, collèges, lycées
et autres structures culturelles et sportives.
Posé sur la rivière au pied d'un côteau, invisible de la route bordée d'arbres et de haies, le moulin se laisse apercevoir au bout d'un chemin goudronné bordé d'hortensias. A gauche, on découvre la dépendance transformée en maison d'amis. Derrière celle-ci, une cave. Sur la droite, la Sarthe borde le terrain sur 400 m. Un barrage emmène l'eau vers la roue restaurée en 1997 qui entraîne tout le mécanisme situé dans la salle meunière. De facture massive côté rivière, les contours se font plus doux côté jardin. Une grande terrasse accueille le visiteur et offre un panorama sur la rivière. Beaucoup de travaux ont été réalisés en 1996 et les menuiseries ainsi que la toiture en ardoise ont été refaites. Les murs sont en pierre apparente.
une immense chaussée ("aux moines" coupe la Sarthe en biais, tellement qu'il a fallu créer une écluse en face |
Posé sur la rivière au pied d'un côteau, invisible de la route bordée d'arbres et de haies, le moulin se laisse apercevoir au bout d'un chemin goudronné bordé d'hortensias. A gauche, on découvre la dépendance transformée en maison d'amis. Derrière celle-ci, une cave. Sur la droite, la Sarthe borde le terrain sur 400 m. Un barrage emmène l'eau vers la roue restaurée en 1997 qui entraîne tout le mécanisme situé dans la salle meunière. De facture massive côté rivière, les contours se font plus doux côté jardin. Une grande terrasse accueille le visiteur et offre un panorama sur la rivière. Beaucoup de travaux ont été réalisés en 1996 et les menuiseries ainsi que la toiture en ardoise ont été refaites. Les murs sont en pierre apparente.
Il y a de quoi loger du monde ! 10 pièces ; 350 m² ;
5 chambres ; 1 seule salle de bain, c’est un peu court, c’est vrai !
Mais le terrain mesure 28 600 m²
Le logis s'étage sur quatre niveaux.
Rez-de-chaussée
Une porte sous un arc en plein
cintre permet d'accéder à l’ancienne salle de meunerie, dont tous les
mécanismes sont en état de fonctionnement. S’y trouvent un coin cellier, un
escalier de service pour monter au premier étage, un grand garage pouvant
abriter deux voitures et la cuve à fioul. En pignon, la roue à aube sur fuite
d'eau.
Premier étage
On parvient au premier étage par un escalier extérieur en
bois, accolé à une tour. L’entrée-boudoir dans la tour a
vue sur la rivière. On pénètre ensuite dans un séjour avec cheminée, baie
vitrée et fenêtre sur bief et rivière. Viennent ensuite une petite salle
d'armes de chasse, des toilettes, une cuisine, une grande salle à manger et une
lingerie.
Deuxième étage
Le palier et un couloir voûté,
qui fait penser à celui d'un monastère, desservent une chambre principale avec
salle de bain attenante, puis une autre chambre avec salle de bain. Au bout :
un escalier.
Troisième étage
Y ont été installés une vaste
salle de séjour avec bibliothèque, et une chambre, attenante, avec coin
toilette. Tout l’étage est mansardé, avec poutres apparentes.
Dépendances
En bas du chemin d'entrée, séparé
de l'habitation principale par une pelouse, le bâtiment a été aménagé en maison
de 3 pièces.
Cave
Creusée dans la pente, derrière
la petite maison, elle est accessible par un escalier en pierre.
Abri de jardin
Constructions en bois , l'une
fermée, l'autre ouverte, pouvant abriter des animaux ou servir de remise pour
du matériel.
Le parc
Terrain paysager de près de 3 ha
entièrement clôturé ou longeant la rivère Sarthe. Il est en deux parties. L'une en
pente douce, tout en longueur au bord de l'eau, parsemée d'arbres d'espèces
variées. La berge est plantée d'arbustes.
Un chemin de marches en bois sous
couvert permet d'entrer dans la deuxième partie; elle est composée pour une
moitié d'une prairie et pour l'autre d'une sapinière avec, dans un angle, les
constructions en bois, accolées, l'une fermée, l'autre ouverte, qui peuvent abriter
des animaux ou servir de remise à du matériel. Des massifs de fleurs et des pelouses entourent les
habitations.
Le must est cette
citation :
“Je vous préviens en outre que le moulin est un endroit magique. Vous
n’y trouverez jamais aucun contre-temps. Tout s’arrange, tout réussit. “
Marcel Pagnol, Correspondance. Voilà ce que disait l'écrivain de ce lieu qu'il
a habité, où il a écrit un livre, imaginé deux films. Une telle caution ne
risque pas d'être démentie par les nouveaux occupants tant cette forte bâtisse
est racée, tant est harmonieuse la nature qui l'environne, tant la Sarthe,
qu'on ne se lasse pas de regarder, semble reculer l'horizon. L'endroit favorise
l'inspiration. Il respire la sérénité et la douceur de vivre.
Thierry Dehayes nous raconte la suite : Marcel Pagnol
découvre la Sarthe en 1929. « Il vient une première fois dans
la Sarthe en 1929, à l'invitation d'un de ses amis, Raymond Boulay, le
directeur d'un théâtre-cinéma à Lille qui possède une propriété à Dureil.
L'année qui suit, Marcel Pagnol est dans une passe un peu difficile. Il vient
décrire Topaze et Marius, qui sont des succès de théâtre énormes. Il est
incapable de se remettre au travail. Il part alors dans la Sarthe comme s'il
partait un peu en retraite. »
Pagnol, dont les amours avec la comédienne Orane Demazis,
(future « Fanny ») s’effilochent, cherche la discrétion pour abriter sa liaison
avec Kitty Murphy, une jeune danseuse anglaise. Le Moulin d’Ignières offre la
quiétude nécessaire, loin des commérages parisiens. Illustre depuis le succès
de sa pièce « Marius » jouée en 1929, Pagnol trouve aussi sur les bords de la
Sarthe un endroit qui l’inspire. Très fier de cette bâtisse édifiée vers 700
par les moines de La Couture, le dramaturge y reçoit quelques proches.
En 1933, l’écrivain célèbre
s’essaie au cinéma. Il tourne son premier film dans le décor bucolique des
environs de Parcé. « Le gendre de Monsieur Poirier » fixe sur la pellicule le
moulin, mais encore le proche château de la Taronnière ainsi que la ferme de la
Courjartière.
Les alentours accueillent
l’équipe de tournage. En 1995, Jean Pinault, le fils des propriétaires de l’Hôtel
de la Lune à Parcé, évoquait les grandes tablées. « Tous les jours on fonçait
pour regarder les prises de vues au milieu des figurants et des machinistes.
Chaque jour à 11 heures mon père partait avec le ravitaillement pour toute
l’équipe du film » raconte-t-il.
« Je chasse, je pêche, je lis… »
Depuis sa thébaïde, Pagnol écrit
à un ami : « Je me suis retiré à la campagne. Je chasse, je pêche, je lis,
j’écris, et surtout je travaille à mettre au point un moteur nouveau que j’ai
inventé ». Bricoleur doué, le méridional a décelé les possibilités de ce moulin
à blé vendu avec son outillage complet. « Je suis en vacances sans l’être. Si
je viens dans ce petit coin enchanteur de la Sarthe c’est surtout pour être
tranquille et me reposer de la vie trépidante de la capitale ce qui ne
m’empêche pas de travailler à de futurs films et de bricoler ce vieux moulin »
confiait-il. Pendant la guerre, dans ce refuge paisible, il remet en état la
roue à aube afin d’alimenter le moulin en électricité et ainsi brancher la
radio. C’est à Ignières que Marcel et Jacqueline Pagnol (entre-temps la jolie
Kitty a quitté la scène) apprennent le Débarquement le 6 juin 1944.
Marcel Pagnol avait conquis les
gens du coin. « Il émanait de lui une telle gentillesse, une si franche
simplicité que je me sentais parfaitement à l’aise tandis qu’il reprenait son
travail dans sa forge », écrivait Georges Martineau du « Maine Libre ». Lors de cet entretien Marcel Pagnol promet: «
Désormais, je ne tournerai plus que des films en couleur, car on va être
bientôt inondé de productions américaines en « pâtes de guimauves » ».
« La belle Meunière » sorti en
1948 sera en effet un des premiers films français en couleur. Toutefois,
contrairement à ce qu’avait envisagé Pagnol, il ne sera pas tourné en Sarthe.
Car entre-temps, le moulin d’Ignières avait changé de propriétaire.
Avec Jacqueline Pagnol, sa dernière épouse qui sera sa
"Manon" dans "Manon des Sources", Marcel Pagnol aimait à
retrouver le moulin d’Ignières.
Pour quelques 890 000
€, avec la certitude d’écrire un best-seller, je ne vois pas comment une telle
aubaine pourrait vous échapper !
Et en cas de crise, et même privé d'électricité, vous vendez votre propre farine et remboursez aisément le capital investi !
je viens d'acheter un appartement sublime à Toulouse
je manque de fonds pour recommencer...