J'ai plaisanté sur le port du birkini l'autre jour, j'imaginais bien où je mettais les pieds, ça y est le drame est arrivé...en Corse...à Sisco...souvenirs, souvenirs, je m'y suis baigné autrefois.
Bêtement je portais un maillot, (alors que j'aurais pu ne pas en mettre), mais je ne voulais pas offenser le regard des quelques baigneurs (en maillot), dont des baigneuses (du sexe féminin) : Eves modernes, elles auraient pu s'offusquer de ma tenue... d'Adam ? Sauf, bien entendu, si elles ne s'étaient pas offusquées...risque à prendre. Je ne prenais aucun risque...
La situation a bien changé ce week-end du 15 août : les plages de Sisco sont bondées. Des communautés occupent la plage. Non seulement Eve est en maillot, ça n'a pas changé... sauf qu'elle est entièrement voilée : elle a été autorisée à sortir de chez elle ce qui est une première transgression. Elle a été autorisée à se baigner, liberté nouvelle. Elle doit le faire en burka, c'est mieux que pas du tout. Le mieux qu'elle puisse faire, c'est dire qu'elle est d'accord, que c'est son droit, que ça-te-regarde-pas !
Les touristes sont un peu bêtes : ils arrivent à la plage, voient le spectacle, et prennent des photos : déjà que vous ne pouvez regarder la femme du voisin si elle est déshabillée, vous êtes dans la provocation. Ca, c'était avant. Mais si vous la matez alors qu'elle est habillée, vous devenez alors carrément indiscret ! De quoi vous faire dire : -"circulez" ! (effectivement, il n'y a rien à voir) !
C'est ce qui arrive à Sisco !
Sisco, c'est nouveau :
fini
le maillot :
le maillot :
je mets mon burkini
pour me mettre à l'eau !
J'en reviens au Droit, nous sommes un Etat de Droit : il ne s'agit plus de burkini, mais de discrimination.
Voilà ce qu'en dit Régis de Castelnau, dont je découvre les propos :
"Le burkini en lui-même ne laisse
pas de prise juridique. C’est un dress code, et quiconque organise un
événement, privé ou public, peut imposer un dress code. Tous à poil est
également un dress code juridiquement acceptable d’ailleurs, dans certaines
conditions. On notera juste la petite contradiction des propriétaires de
l’établissement de bain qui n’admettent pas les shorts (trop vastes) pour
raisons d’hygiène, mais admettent le très vaste burkini"…
"En revanche, l'événement (réserver une piscine privée pour s'y baigner en burkini) est contraire au Code pénal, articles 225-1 et 225-2. Avec à la clé,
excusez du peu, trois ans d’emprisonnement et de 45 000 euros d’amende. Article
225-1 : ce texte définit ce qu’est une discrimination Article 225-2 : ce texte
énumère les cas où ces discriminations sont pénalement sanctionnées"
"Sont interdites notamment les
discriminations fondées sur le sexe. Or ici, les hommes, et enfants agés de
plus de 10 ans (présumés obsédés sexuels dès 11 ans) sont interdits d’entrée.
"Alors, me direz-vous, le lieu est
privatisé par cette association, qui invite dès lors qui elle veut. Je peux
effectivement demain privatiser le Musée de la marine à Brest et y organiser
mon anniversaire en ne conviant que des hommes métis, pastafarians, bruns, de
plus de 1 m 90, coiffés en catogan et barbe de 3 jours. Oui. Si je veux. Et
cette discrimination sexuelle, raciale et religieuse ne pourra m’être reprochée
car j’envoie mon carton d’invitation à qui je veux.
"Le problème est qu’ici la piscine
est privatisée pour faire une offre au public d’un service : une baignade en
burkini.
"Or, que disent les textes ? La
discrimination fondée sur le sexe ou autre cas énumérés, est interdite
lorsqu’elle consiste » 1° – A refuser la
fourniture d’un bien ou d’un service »
"Voilà. C’est aussi simple que ça.
La manifestation peut très facilement être interdite sur les fondements
juridiques les plus clairs. La discrimination des hommes à l’occasion de cette
proposition d’un service est pénalement sanctionnée.
"Voici les textes en question :
Article 225-1 : (ce texte définit ce qu’est une discrimination) Constitue une
discrimination toute distinction opérée entre les personnes physiques à raison
de leur origine, de leur sexe, de leur situation de famille, de leur grossesse,
de leur apparence physique, de la particulière vulnérabilité résultant de leur
situation économique, apparente ou connue de son auteur, de leur patronyme, de leur
lieu de résidence, de leur état de santé, de leur handicap, de leurs
caractéristiques génétiques, de leurs moeurs, de leur orientation ou identité
sexuelle, de leur âge, de leurs opinions politiques, de leurs activités
syndicales, de leur appartenance ou de leur non-appartenance, vraie ou
supposée, à une ethnie, une nation, une race ou une religion déterminée.
Constitue également une discrimination toute distinction opérée entre les
personnes morales à raison de l’origine, du sexe, de la situation de famille,
de l’apparence physique, de la particulière vulnérabilité résultant de la
situation économique, apparente ou connue de son auteur, du patronyme, du lieu
de résidence, de l’état de santé, du handicap, des caractéristiques génétiques,
des moeurs, de l’orientation ou identité sexuelle, de l’âge, des opinions
politiques, des activités syndicales, de l’appartenance ou de la
non-appartenance, vraie ou supposée, à une ethnie, une nation, une race ou une
religion déterminée des membres ou de certains membres de ces personnes
morales.
on n'a pas fini d'en parler ?