Va savoir pourquoi, je tombe sur
une description de l’ile de Lesbos, qu’on écrit aussi bien Lesvos. Oui, c’est
la célèbre ile de Sapho ! Je pense de suite à la Sapho de Pradier, au
Musée d’Orsay, plus facile de l’admirer ici qu’à Lesbos !
L'île a une superficie de 1632
km², avec 320 kilomètres de littoral, ce qui en fait la troisième plus grande
île grecque. Mais elle est située dans le nord-est de la mer Égée : il
faut donc s’y rendre par avion, aéroport de Mytilène ! Elle compte deux vastes baies intérieures, le
golfe de Lera au sud-est et le golfe de Kalloni au sud-ouest.
Lesbos est montagneuse avec deux
hauts sommets, le mont Lepetymnos (968 m) et le fameux mont Olympe (967 m) qui
dominent au nord et au centre de l'île. Son origine volcanique se manifeste par
la présence de plusieurs sources chaudes.
L'île est verdoyante, justifiant
son appellation île d'émeraude, avec une flore d'une grande variété. Les onze
millions d'oliviers ainsi que d'autres arbres fruitiers couvrent 40 % de l'île.
Les forêts de pins méditerranéens, de châtaigniers et de chênes en occupent 20
%. Le reste est occupé par des broussailles, des garrigues et des paysages
urbains. Forcément il y a des moutons et la tortue d’Europe, protégée. Dans la
partie ouest de l'île se trouve la deuxième plus grande forêt pétrifiée de
séquoias, après celle du parc national de Petrified Forest.
L'économie de l'ile est
essentiellement agricole. L'huile d'olive est la principale source de revenu, avant que le tourisme s'en mêle.
Je m’intéresse à un tout autre
domaine : comment les anciens, dans ces contrées sèches et remplies de
cailloux, utilisaient-ils les énergies accessibles : éolienne ou
hydraulique, pour broyer le grain, facilitant ainsi l’alimentation des
populations ?
Je tombe sur la Ligona valley
(puisque les Grecs s’adressent aux touristes en anglais), pour m’apercevoir qu’il
existait, là-bas, des moulins qu’auraient très bien pu créer les Romains !
Les pierres sèches sont présentes
partout. Les habitants les utilisent pour construire des murs ; des maisons. Pas si
difficile de construire les murs d’un moulin. En Crète, voici le principe, très
simple : à l’intérieur, des engrenages sommaires de bois font tourner des
meules. Voilà un moteur assez facilement construit. La technologie n’a pas
évolué depuis 2000 ans !
Pareil pour le moulin à eau : il suffit d’une chute. Mieux, on va faire passer l’eau en pression dans une conduite, enrobée dans une espèce d’escalier de pierres sèches. A l’aval, une roue à aubes de bois est construite comme une roue de char avec des pales plus larges : voilà une turbine. Plus tard en utilisant le fer on créera une roue Pelton : poussée par un jet sous pression, la voilà qui tourne, entraînant une meule de pierre qui pourtant frotte dur !
C’est tout proche de la petite
ville de Pétra sur la côte, dans les montagnes de Pétri remplies de cailloux, que
coule la rivière Ligona. Les habitants ont dérivé les eaux dans de petits canaux en
hauteur sur des terrasses. Et ont construit des cheminées de 15 mètres dans
lesquelles ils faisaient s’engouffrer les eaux. En contre-bas, des roues, et
voilà de petits moulins très efficaces.
Dans la vallée Ligona on trouve
encore aujourd’hui les ruines de 17
moulins à eau du 19ème siècle, la dernière phase de l'histoire de l'énergie de
l'eau. Les moulins font partie de l'histoire médiévale et moderne de la région
et sont une part intégrante de l'histoire économique et sociale locale. Ces
moulins ont été utilisés principalement pour moudre le grain dans les domaines
de Petra Stipsi, Vafeios, Lafiona et Petri. Ces moulins sont le vestige d’une
activité économique importante exercée par un groupe social tout entier : meuniers,
laboureurs, muletiers, etc.
les iles autour peuvent être encore plus belles qu'en Bretagne ! |