« Le têtu » ! Je vous ai déjà parlé de la
plage d’Aryna, si l’on peut appeler cet endroit « une plage » !
La falaise se termine par un à-plat en terre, qui sert de parking à la foule poussiéreuse
des voitures. Que des espagnols ! Des connaisseurs : l’endroit est
réputé pour ses côtes déchiquetées, et sa mer non pas verte, mais bleue. Un
bleu profond, magnifique. J’y étais dimanche dernier, car devant la mer, est
construit une espèce de bâtiment en dur, sinon ce serait une paillotte, el cazurro. L’endroit est connu des
initiés car de l’intérieur, il suffit de se poser devant les fenêtres donnant
sur le large et de contempler l’océan. En cinémascope : spectacle
magnifique !
Dimanche dernier, j’avais été
impressionné par l’ambiance « gargotte » du lieu, plein de monde vers
16 heures, à deux heures de la fermeture. Ensuite, relâche jusqu’au jeudi midi,
midi si l’on peut dire car on ne déjeune qu’à 13 heures trente. Donc je
réserve, pour trois personnes. Sur l’ardoise est écrit : « pescados salvages », titre
plein de promesses.
Ce matin nous décidons de partir
vers un autre port, Suances. Il faut bien passer le temps ! Très mignon,
mais toujours difficile d’accès. Du coup nous repartons (histoire de tuer le
temps) vers Santillana del Mar, pour voir dans la journée ce que donnent les
boutiques. Pleines. L’hôtel d’Altamira, qui porte le nom des célèbres grottes,
est sombre et froid, aucun intérêt. Nous avons donc le temps de nous rendre à
notre rendez-vous de la plage d’Arnya : on y va, Paulette n’hésitant pas à
nous faire passer par de petites routes dans lesquelles on ne peut se croiser,
sauf à mettre les phares et le warning pour arriver intacts.
Notre table est réservée, à 13
heures trente le repas commence à peine, et la salle est presque vide. La serveuse
se rappelle très bien ma réservation, et mon souhait de déguster du poisson
sauvage ! Sans parler espagnol, j’arrive très bien à me faire
comprendre ! Mais comment choisir ? On ne comprend rien à la
carte ! Notre interlocutrice a un trait de génie, et nous apporte la pêche
du matin : un turbot et un autre poisson plat au nom inconnu. Et sur un
second plateau un bar magnifique. Trente-six Euros le kilog, il ira pour trois,
grillé à la plancha, avec des frites hyperfines, et délicieuses comme jamais.
Nous patientons avec du Mayor de Castilla (Verdejo rueda) blanc et frais, avec des olives, en regardant les rouleaux bleus, spectacle grandiose ! Les habitués ont tous l’air de bandits corses, à moins qu’ils soient cantabriques, de purs descendants des autochtones ayant combattu les troupes d’Auguste. Ils nous regardent de travers, tant nous sommes à l’aise avec leurs us et coutumes. Ils doivent nous prendre pour des romains ? Attention aux envahisseurs !
Arrive le bar, grillé à point sur son huile de cuisson avec ses petites frites : une merveille : je grignote les parties grillées sur les arêtes, un prodige ! Les frites sont vite terminées, mais on nous en rapporte une ration supplémentaire ! Quel régal ! Nous terminons avec une petite glace (chocolat pour les dames ; vanille pour Monsieur) ! Total : cinquante cinq euros à trois, tout compris, je réserve immédiatement la même table pour demain. Demain étant vendredi, jour de poisson chez les catholiques, le même menu s’impose, sauf si au dernier moment on change pour un turbot ou toute autre surprise, c’est vrai que vivre l’imprévu dans ces conditions est toujours tentant !
el cazurro, c'est lui ! |
on a trouvé le paradis
el cazurro
on y revient !
je vous ai mis les deux fresques du bar l'Art n'est jamais loin quand c'est bien ! |