La Gazette de Babo: Après l'index de Constantin, la cuisse de Jupiter ? (2)

Quand je vous ai rappelé le film de Philippe de Broca "On a volé la cuisse de Jupiter", vous avez deviné qu'il ne s'agissait pas de "cuisse" ! Le scénario nous emmène en Grèce à la recherche de trésors antiques : ces derniers ont depuis longtemps été déménagés, exposés pour une part minuscule dans les entrepôts du monde, le reste dans les réserves, éparpillés dans les stocks des musées, souvent oubliés.

L'index de Constantin retrouvé cent ans après, comme la conque de Marsoulas plus modestement à Toulouse, (1) sont là pour témoigner de ces morceaux d'oeuvres d'art disparus, alors qu'ils manquent ailleurs sur un exemplaire quasi intact... à l'exception toutefois d'un morceau ... crucial !

Je sais m'engager sur un terrain glissant, où mon tact et ma discrétion légendaires risquent d'être mis à mal ! Comment suggérer ; vous faire-penser à ... ; sans nommer ? Voyez par exemple cette visiteuse à Pompéi, devant cette grande statue de bronze couchée : visiblement, elle photographie une partie intime unique, grandie par l'ampleur que lui a donné le sculpteur Igor Mitoraj en réalisant un homme couché d'au moins dix mètres de haut, où tout est ... six fois plus grand. Le photographe Marco Cantile a vendu sa photo à Getty images, ce qui l'a conduit à signer ostensiblement l'appendice sexué que la dame tient à garder pour elle seule.... Je suis couvert par cette signature, ce n'est pas moi, mais Marco !

l'écriture inclusive n'apporte rien dans cette affaire puisque l'appendice en question est masculin
mais on le désigne aussi par une (féminin) b...e, que vient faire le féminin dans ces affaires de mecs ?

voyant cela, certains titres n'hésitent pas à mettre les pieds dans le plat

il faut dire que nombreux sont les touristes qui viennent fascinés par le sujet

Vous avez remarqué ? Nous les Français prétendus libérés voire paillards sommes pudiques sur le sujet, et seuls les Anglo-saxons osent LE nommer, LE phallus, LE montrer, et s'en distraire sans complexes :

beaucoup en visitant les villes antiques cherchent ces attributs !

Une autre question tarabuste les observateurs, bien entendu je pense "les observatrices", mais me méfie que les désigner telles quelles m'expose à leurs reproches féministes, aussi je marche toujours sur les mêmes oeufs ! !

car telle est l'autre question, ce sont toujours les Anglais qui la posent !

Vous avez reconnu, Mesdames, l'organe de pas n'importe qui, du David de Michel Ange, vu à hauteur d'oeil puisqu'il est très grand ! Michel Ange savait ce qu'il faisait, lui qui conscient de l'angle de vue du spectateur, adaptait les proportions pour qu'elles restent harmonieuses, malgré l'angle de vue à hauteur d'homme, comment traiter un objet que les dames allaient prendre...

... en pleine figure ?

des comme celui-la, il y en a des tonnes

small is beautiful ?

avec cette forme en étoile, c'est forcément Jupiter ?

Puis-je attirer votre attention sur une question bien technique ?

Je suis sculpteur antique, et ai coutume non seulement de sculpter le marbre, mais de préparer les moules des sculptures en bronze : à la différence des premières, les secondes vont être moulées en petites parties, et, comme un puzzle, être assemblées à la fin, pour créer l'ensemble, soit que les parties jointives soient fondues, soudées, ou jointes par des tenons métalliques. C'est le but de la thèse d'Aurélia Azéma que j'évoquais hier, de présenter ces techniques sophistiquées pour l'époque, et quasiment toujours pratiquées pour les oeuvres contemporaines.

Sur la photo qui précède, voyez que l'artiste a conçu un "appareil" quasiment indépendant : surmonté d'une quasi étoile, il est plaqué sur le pubis, on imagine qu'on pourrait l'enlever, et le poser en le collant à la colle forte... peut-être est-ce de cette façon qu'il a été installé au départ ?

Si l'oeuvre est en bronze, c'est certainement ce que l'artiste va faire : il va en mouler un objet spécial, indépendant, il ne va pas le coller, mais le souder en place.

avant cette opération quasi chirurgicale, l'objet est autonome,

il se débrouille par lui-même !