Internet est bien une toile ... un fil d'Ariane : on tire sur le fil, ce fil est gigantesque ! Cas pratique récent : je tombe au musée d'Orsay sur la restauration des Gauloises, une très grande toile de Glaize : Samson et Dalila dont je vous ai parlé récemment. Du coup je cherche les autres oeuvres du dit Glaize. Je tombe sur Danger peignant le fléau, la peste disons-le (1).Le point commun est le Crédit-Agricole : inattendu non ? Les mécènes nous guident, et comme il s'agit de ma propre banque, ma confiance en elle est totale. Bref ! Que finance donc ma Banque, pour montrer son intérêt pour les Arts, autre que le Danger ? Yes ! Elle finance aussi la restauration des deux Mères, une grande toile verticale de Faivre, encore un élève de Gérôme ! Il faut se rendre au musée d'Orsay, mais il y a tellement de chefs-d'oeuvre à voir, que cela vaut le coup... si nous sortons un jour du confinement ?
vous voyez la démarche : je saute de sujet en sujet, en surfant sur la toile !
Léon Eugène Maxime Faivre (né le 5 janvier 1856 à Paris1,
mort le 5 janvier 1941 à Paris 16e), est encore un de nos peintres français du XIXè, qu'ils étaient nombreux alors !
Élève de Jean-Léon Gérôme, il
expose au Salon de la Société des Artistes français entre 1877 (en exposant une "vue de L'Intérieur de l'atelier de Monsieur Gérôme") et 1932. Peintre
d'histoire, il est vite conquis par la mode « préhistorique » qui s'empare des
peintres dans les années 1880, aux côtés de Fernand Cormon, Paul Jamin, ou
Emmanuel Benner. Je fais une parenthèse, en tant que fan du musée d'Aurignac, fan de néanderthal, fan du rôle de nos pas-si-lointains-ancêtres, et fan enfin du rôle des femmes à cette époque ! Je vous montrerai d'autres peintures formidables, illustrant le travail d'une de nos consoeurs-sapiens la dénommée (et célèbre) Claudine Cohen...dont j'évoque ci-dessous le travail.
l'envahisseur, voudrait bien piquer la grotte de son voisin, (et la meuf qui habite à l'intérieur) |
voici le chasseur préhistorique, avec sa magnifique moitié (digne d'une télé-réalité), la génération d'avant, et celle d'après |
Il illustre ainsi plusieurs fois l'épopée des premiers hommes,
comme au Salon de 1884 où il expose l'Envahisseur, épisode d'une migration à
l'Âge de pierre, où les migrants s'attaquent aux sédentaires dans leurs cavernes, ayant eux-mêmes éradiqué l'ours qui les occupaient auparavant. Au Salon de 1888, il présente Deux mères mettant en scène justement l'affrontement entre une mère préhistorique cherchant à défendre ses deux enfants, et une mère ourse-des-cavernes en train de l'expulser de ce qu'elle prend pour sa résidence.
Voici la meilleure vue que j'ai trouvée, tout est lisible, la signature, je vous montre quelques détails, et me gratte l'occiput : j'ai beau écarquiller les yeux, je vois une mère, nue, sans aucune peau d'ours, de renne encore moins de mammouth. Les gosses sont eux aussi nus. Aucune pilosité. Pourquoi deux mères ?
Voici la meilleure vue que j'ai trouvée, tout est lisible, la signature, je vous montre quelques détails, et me gratte l'occiput : j'ai beau écarquiller les yeux, je vois une mère, nue, sans aucune peau d'ours, de renne encore moins de mammouth. Les gosses sont eux aussi nus. Aucune pilosité. Pourquoi deux mères ?
et je suis sauvé (pas cher) par ebay
car en noir et blanc, c'est un comble, on devine (assez) bien la maman et son ourson, que maintenant qu'on les a vus, on arrive à distinguer en couleurs, dans la sombritude du couloir.
Je comprends mieux aussi pourquoi la maman s'inquiète : elle est habillée, d'une robe cocktail... en peau d'ours, et craint les représailles !
Le nouvel Observateur approfondit le caractère trempé de cette maman, grâce aux travaux de Claudine Cohen. J'ai le regret de vous dire que les reconstitutions contemporaines des mères de l'époque sont beaucoup moins esthétiques, représentant les mères sans soutien-gorge, au musée des Confluences:
Je préfère l'interprétation de Faivre !
Faivre traite aussi l'Histoire antique (Dernière Victoire !,
présenté au Salon de 1880), l'Histoire médiévale (La mort de Guillaume le
Conquérant exposé au Salon de 1881), et l'histoire moderne (avec La mort de la
princesse de Lamballe, sensation au Salon de 1908). Il produit également un
grand nombre de portraits.
Il meurt à Paris le jour de son 85e anniversaire.
Je relie son travail à ceux de Jamain que je vous ai présenté en partie autrefois ...
voici le rapt d'une future épouse, avouez que cela vaut le coup de voir le reste ! |
... je vous montre le reste ...
demain !
demain !
PS (1) Un peintre qui se nomme Danger, il faut le faire ! Mieux encore, il a peint "la peste", presque le covid19 ! Vous pensez bien que j'ai préparé un billet sur lui :
je vous le mitonne pour le 11 mai :
le déconfinement de tous les dangers !