...réconfort
Pour nous anciens Toulousains, nous
rendre dans la Capitale est devenu une épreuve : le motif est souvent
sanitaire (du terme : « santé »), que ce soit dentiste ;
ophtalmo ; spécialistes divers ; polyclinique du Parc, on connait par cœur.
Justement, on se rend là-bas, le premier problème étant de garer le véhicule.
Une fois fait, grâce au pourboire infiltré dans le robot ad-hoc, il faut
trouver le lieu de rendez-vous dans le labyrinthe des couloirs. Heureusement
pour les mal voyants, privés de toute indication du service d’ophtalmologie,
une marque de pas verts les guide au sol…du moins s’ils y voient assez pour se
guider sans guide, mieux vaut venir visiter avec un aide qui y voit.
Une fois l’effort du patient de
se faire examiner récompensé par le prélèvement de deux cartes-bleues en
échange de deux diagnostics (mieux en vaut deux qu’un seul on ne sait jamais), un
verdict apaisant nous rassure : -« revenez
dans six mois, on y verra mieux » (si l’on peut dire, le jeu de mots
est gratuit). Ouf, où donc a-t-on garé le véhicule, le coin est rempli de
petites rues encombrées, ouf on le retrouve, on peut engager la phase réconfort.
ça donne envie, on peut même se faire conseiller pour ses dernières volontés |
Car si l’on regarde bien son
chronomètre, on peut risquer de garer le véhicule au parking Jean-Jaurès. Espérer y trouver une place vacante. Ne pas
se retrouver à l’autre bout (flûte, nous y sommes). Et par cette chaleur qui
caractérise Toulouse quand l’été arrive au printemps, rejoindre l’Entrecôte à
la fin du premier service.
Dans cette époque cruelle où tout
chancelle, notamment l’économie, il est en effet un havre de croissance jamais
démenti, qui attire les Toulousains comme un aimant, c’est l’Entrecôte. Une
queue longue comme à la Sécu, c’est plein dedans. Ce n'est plus "nuit debout", mais "jour debout" ! Des hommes seuls, s’empiffrent
de frites. Je diagnostique là un burn-out avancé. Une pâleur inquiétante d'un visage pas rasé. A côté une glycémie glyquée pas très catholique. Encore un diabète
avancé. Un repaire pour la Sécu, tous ces convives qui vont consulter après
(nous l’avons fait avant, démarche singulière).
quoi de plus réconfortant que des Toulousains faisant la queue... ...quand vous êtes assis ? |
Des dames seules. Comme nous
faisons la "queue-jour-debout", et bavardons entre nous, nous voyons des dames entrer, la revue « cherche
un mec.com » dépassant de la poche. –« Bonjour c’est moi amoureuse.com, où donc est Jojo-séducteur qui
m’a promis de me faire déjeuner gratos » ? Vous voyez le genre, c’est
mixte, on mange la viande rouge dans sa sauce sublime, avec en face Mimi-friponne.
Si l’on n’a pas trop banqueté, on est prêt à faire… des choses après ? Je
vous vois sceptique. Venez, c’est rigolo, c’est convivial. Il y a trois
services successifs. Un vrai microcosme.
tout y est : la vitre pour voir et être vu, les frites, la sauce, un peu de Gaillac nommé Constance |
Miracle, on nous place à deux
devant la vitre : c’est le must pour les vrais Toulousains : voir qui
est dans le restaurant, qui on pourrait draguer. Surtout être vu des ceusses qui
font la queue dehors, alors que vous mâchez lentement pour faire durer le
plaisir, et bien leur montrer que vous avez tout votre temps.
Belle journée ma foi :
on y voit encore, pourvu que ça dure
on a fêté ça à l’Entrecôte
que ça dure… toujours !
il n'y avait finalement pas tout car on a fini par cela ! |
PS : c'est une habitude : la dernière fois c'était :