d'Agnès Verdier-Molinié
Son CV est dans wiki : elle
est célèbre ! Née dans une famille de viticulteurs bordelais, elle est
titulaire d'une maîtrise d'histoire économique contemporaine (2000), son sujet
de mémoire portant sur « les scandales
politico-financiers sous Pompidou, vus par le Canard enchaîné ».
Embauchée par le think tank
libéral « Fondation pour la recherche sur
les administrations et les politiques publiques » (IFRAP) en 2002, elle en
devient directrice en 2007. Elle est désormais vice-présidente.
Elle figure souvent au milieu des
chroniqueurs entourant Yves Calvi dans l’émission de 18 heures C
dans l’air, et j’ai pris l’habitude d’entendre ses arguments :
grosso modo, elle défend des principes qui nous paraissaient de bon sens avant
que l’on invente « la croissance par
la consommation à crédit », par exemple que l’on ne devrait pas
dépenser davantage que ce que l’on gagne. Sauf si l’on investit bien
évidemment. Alors on contracte un crédit, et on en rembourse les annuités,
incluant le capital, pour diminuer peu à peu sa dette.
C’est ce que nous
faisons tous dans nos ménages. Sinon, la banque met une seconde pour saisir un
huissier. L’huissier met deux secondes pour saisir par exemple votre voiture si
vous n’avez pas remboursé deux mensualités successives : ça va très vite
dans la sanction ! Je vous ai parlé de ma banque Général Electric qui (en réalité) possède ma chère Citroën : GE Money Bank, comme elle se nomme, ne
me connait absolument pas. Elle ne craint pas que je lui fasse du tort. Elle
serait impitoyable pour déclencher ce terrible processus, si je faillissais à
mon obligation mensuelle de remboursement. Après tout, je dois bien respecter
mon contrat.
Agnès nous rappelle cette vieille anecdote des 100.000 Euros de Villepin : une goutte d'eau (de plus) dans une mer de gabegie |
Je suis une entreprise, je suis en liquidation. Je suis une commune, je
suis mis en tutelle, et on nous
annonce un petit millier de communes dans les prochains mois, qui vont re-justifier
(s’il en était besoin) le rôle du Préfet pour immédiatement décider de
rembourser la dette, sans aucune hésitation pour augmenter les impôts locaux si
c’est la solution la plus facile. Même s’il s’agit d’emprunts toxiques délivrés
par DEXIA, qui exige que quand on rembourse le capital restant du, on paie une
amende égale au dit capital : la double peine !
L’Etat, lui, n’a pas de règle d’or. Nombreux sont ceux, économistes inclus, qui
insistent pour voir dans la dette un mécanisme heureux, pour provoquer la
croissance. Si c’est pour investir, certes ! Mais si c’est pour payer les
intérêts de la dette, alors on appelle ça : de la cavalerie.
Je trouve Agnès bien
provocatrice : les titres de ses œuvres en sont un exemple : « La mondialisation va-t-elle… nous tuer »
?, 2008. « Les Fonctionnaires
contre l'État », 2011. « 60 milliards
d’économies » !, mars 2013.
la vue vers le Sud depuis Leclerc : les ballons égayent le paysage enneigé : sublime non ? |
Aujourd’hui, elle récidive avec « on va dans le mur ». Je
reviens de chez Leclerc. Librairie immense dont je vous ai déjà parlé : je
n’achète plus chez Amazon, puisque je sais désormais que cette multinationale
ne paie pas d’impôts en France. Je suppose que Leclerc les paie ? Leclerc reçoit les nouveautés au jour le jour, le livre figure en tête de gondole (c'est l'expression consacrée !).
le livre, facturé 19 Euros, ne vaut que 18,05 Euros chez Leclerc : c'est pas boça ? |
Agnès aborde un sujet scabreux : 618.384 élus en France pour
65 millions d’habitants ! Cela fait 95 élus pour 10.000 habitants ! Sa
thèse est que trop de démocratie, nuirait à de sages décisions surtout si ces
décisions sont difficiles à prendre, car … impopulaires !
Je vous ai dit : sujet scabreux !
Ici, je vous en ai déjà parlé,
notre intercommunalité (qui regroupe 20 communes) totalise 20.000 habitants. Suivant
le pourcentage national, cela donnerait : 190 élus ? Au moins en effet !
Il y a 20 communes. Il faudrait
compter exactement, mais il doit bien y avoir 5 x 19 = 95 adjoints dans les 19
communes périphériques ? Il y en a 9 dans la commune-centre ; et le
même nombre dans l’intercommunalité. Le total tourne autour de 113 adjoints. Disons
plus de 100, cela est certain. Ils sont rémunérés ... Si on ajoute les simples conseillers, le compte est largement bon.
(entre 100 et 499 habitants, le
nombre d’élus est de 11 conseillers dont 3 adjoints).
Prenons une commune (une simple
commune) de 20.000 habitants. Le nombre d’élus est régi par la Loi, et s’établit
à 33 conseillers, dont 9 adjoints. Ainsi, une intercommunalité de 20.000
habitants, va disposer de 12 fois plus d’adjoints que la même commune, si elle
était unique ! Ou de 100 adjoints de plus ...?
... de trop ? ?
Le coût unitaire a beau être modeste, il est multiplié par un certain
nombre : cent au lieu de dix !
Ce coût pèse (forcément) sur les finances locales.
les finances locales sont alimentées par les impôts ... locaux.
Vous ne croyez pas qu’Agnès
n’a pas tort ?
Je le répète : sujet scabreux !