Une fois encore, les artistes nous montrent l'invisible : voici qu'Emile Lévy (1826-1890) fonce dans le tas : il n'a pas peur de nous montrer sa version de l'âme, pourtant invisible aux mortels ! Le titre : "l'envol de l'âme". La voilà qui flotte dans l'éther avec (ou pas) ses vingt et un grammes, la tête tournée vers l'arrière : une vie entière d'homme ou de femme, accompagnée de son ange gardien représentant l'amour. Mais qui tient (ou est-ce une illusion ?) un compas pour donner sens à la Création du Grand géomètre ? Que de mystères dans cette peinture !
Verlaine nous en dit plus : "que ton âme soit blanche ou noire" (1)
et puis je vous ai expliqué le "poids de l'âme"
http://mesamispapillons.blogspot.com/2011/02/me-reincarner-en-papillon.html
L'art d'illustrer ce qui n'existe pas : voici Diane, la chasseresse : elle n'existe pas,
mais Emile... nous montre ses... (déesses)-fesses :
il nous la fait donc voir !
forcément, peindre Diane ou peindre Vénus, c'est peindre le corps d'Eve
voilà donc Emile Lévy peintre classique, peignant l'invisible et la Mythologie antique
comme la mort d'Orphée
L’iconographie de Vercingétorix jetant ses armes aux
pieds de César est certainement l’une des plus répandues de la France de la
seconde moitié du XIXe siècle, et l’une des images fondatrices de la IIIe République.
La source en est en général la Vie de César de Plutarque
(Livre XXX), dans laquelle l’auteur latin décrit le chef gaulois qui, ayant mis
pied-à-terre, jette devant l’estrade sur laquelle se tient César vainqueur ses
armes, son bouclier et ses ornements. Lévy montre le gaulois debout et fier,
ôtant son casque dont le cimier est constitué de la tête d’un coq. Il prend
sans doute pour source, plutôt que Plutarque, l’historien français Amédée
Thierry, dont le catalogue du Salon de 1863 reprend, dans la notice du tableau,
une longue citation décrivant la scène : « Vercingétorix n’attendit point que
les centurions romains le traînassent pieds et poings liés aux genoux de César.
Montant sur son cheval, enharnaché comme dans un jour de bataille, revêtu
lui-même de sa plus riche armure, il sortit d’Alesia, et traversa au galop
l’intervalle des deux camps jusqu’au lieu où siégeait le proconsul… Il sauta de
cheval, et prenant son épée, son javelot, son casque, il les jeta aux pieds du
Romain, sans prononcer une parole. »
Le tableau, perdu depuis le XIXe siècle et connu par la photographie, est une des œuvres majeures de l’artiste dans le domaine de la peinture d’histoire. Emile Lévy, formé auprès de François-Edouard Picot (1786-1868) et d’Abel de Pujol (1785-1861), est troisième Grand prix de Rome en 1854, derrière Félix Giacomotti (1828-1909) et Théodore Maillot (1826-1888), ce qui lui permet de passer les deux années suivantes à la Villa Médicis. Exposant régulièrement au Salon, il présente, en 1863, cette scène habilement composée et exécutée avec une matière picturale très fine, dans un camaïeu de verts et de bleus. Comme souvent dans la peinture historique de cette génération, le goût pour la précision archéologique est ici remarquable, mais par sa palette étonnante, le tableau conserve un caractère irréaliste, presque onirique.
"nous naissons avec une chenille d'âme,
notre travail est de lui donner des ailes et de voler".
Alexandre Jodorovsky
PS (1) : QUE TON ÂME SOIT BLANCHE OU NOIRE
Que ton âme soit blanche ou noire – Verlaine
Que fait ? Ta peau de jeune ivoire
Est rose et blanche et jaune un peu.
Elle sent bon, ta chair, perverse
Ou non, que fait ? puisqu’elle berce
La mienne de chair, nom de Dieu !
Elle la berce, ma chair folle,
Ta folle de chair, ma parole
La plus sacrée ! – et que donc bien !
Et la mienne, grâce à la tienne,
Quelque réserve qui la tienne,
Elle s’en donne, nom d’un chien !
Quant à nos âmes, dis, Madame,
Tu sais, mon âme et puis ton âme,
Nous en moquons-nous ? Que non pas !
Seulement nous sommes au monde.
Ici-bas, sur la terre ronde,
Et non au ciel, mais ici-bas.
Or, ici-bas, faut qu’on profite
Du plaisir qui passe si vite
Et du bonheur de se pâmer.
Aimons, ma petite méchante,
Telle l’eau va, tel l’oiseau chante,
Et tels, nous ne devons qu’aimer.
Paul Verlaine – Chansons pour elle