la grande plage pour affaler les barques en 1920 |
Depuis le temps que nous venons
ici, nous devrions connaitre toutes les plages : alternent les parties
rocheuses, souvent de couleur rouge témoignant la présence d’oxyde de fer, et les
parties sableuses, plus faciles à marcher à pied : du coup, seule la moitié
de la côte est disponible. A chaque fois c’est compliqué, car il faut repérer
la voie de chemin de fer, nord-sud, et surtout les rares passages dessus ou
dessous pour la traverser, car elle fait barrage à la côte. Sur place, notre
plage se situe entre deux promontoires, marqués par le phare de Torredembarra, et
se trouve comme partout soumise à une forte érosion : le malheureux
restaurant qui a voulu construire les pieds dans l’eau est obligé de poser des
sacs de sable, ce sable qui fiche le camp tout seul mais est contraint de
rester quand il est enfermé dans un sac plastique blanc, on dirait un peu les
défenses d’Odessa contre les chars de Poutine ! Par contre, à l’embouchure
de la rivière Gaia quasiment toujours sèche, on trouve les traces en voie de
disparition d’une ancienne flore locale, avec la faune d’oiseaux qui vivaient
ici, mais qui disparaissent avec la 6ème extinction.
comme en Camargue, la rare eau douce flotte sur la nappe phréatique d'eau salée permettant aux échassiers de boire... |
Même topo à la Mora toute proche, ce joli coin où se situe notre restaurant préféré, où à toute heure on vous sert des boquerones fritos, surtout ne pas confondre avec des anchois à l’huile ! Depuis le temps, les serveurs me reconnaissent, et sourient de mon accent quand je demande une « cana fresquissima » pour arroser le turbot frit à la plancha !
Mais un peu vers le sud, la plus belle plage est celle de Creixell : pas un caillou, on peut marcher loin loin sur le sable blond, pour faire la marche matinale recommandée par la Faculté. Un camping visité l’an passé borde la plage, facile de pratiquer le nudisme et de se croire au Paradis ! A propos, le restaurant du coin se nomme « la Gavina » là également nous sommes habitués et dûment repérés : un jardin exotique abrite des paillottes, autour de petites tables à quatre, et prendre l’apéritif avec chips et petites olives en sirotant un martini est divin ! A la fatidique heure de treize heures avant laquelle on ne peut déjeuner, arrive le menu de midi à 16 Euros cinquante, suffisant pour des touristes moyens, puisque l’on peut manger d’une soupe de melon vert sur laquelle sont saupoudrés des miettes de jamon iberico avec une feuille de menthe ; puis un merlu avec ses légumes, enfin un yaourt avec de la mangue : une cuisine très raffinée pour un prix convenable, les pieds dans le sable, la voiture à côté, la vue sur la grande bleue, que demander de plus ? Tout cela, on ne l’a pas sur le yacht Solandge, je finis par me demander si notre séjour n’est pas plus intéressant que ces ballades permanentes à coup de fuel lourd sur la Méditerranée, sur des yachts prétentieux, où l’on ne fait rien, on ne voit rien, on s’ennuie… !
efforçons nous d’être
heureux
ne serait-ce que pour
donner l’exemple
disait Prévert
trois desserts différents séparés en trois permettent de goûter à tous les desserts |
merveilleux tout ce qu'on peut trouver dans le sable |