J’ai raté les coquelicots sur le
parcours aller : les espagnols désormais accoutumés à la Politique
agricole commune utilisent les mêmes pesticides que nous, et ont ainsi leurs
champs « propres », sans coquelicots pour perturber l’homogénéité de
leurs récoltes ! Pourtant, il m’en faut ! Je me rends donc à Ferran,
31° à l’ombre, dans cette campagne romaine qui ressemble tant à celle qui entourait
il y a deux mille ans la Villa del Munts toute proche. Les oliviers sont en
fleurs, les fenouils montent, couverts d’escargots, les amandes pointent leurs
fruits, les figues sont déjà formées, et à l’arrière plan, les descendants des
esclaves romains -certes équipés de fourgons- entretiennent leurs jolies
salades. Un champ d’orge, comme je les aime, avec dedans des bourraches bleues…
et des coquelicots ! Il n’a d’utilité pour l’exploitant que parce … qu’il
touche les primes !
Depuis tout le temps que je
m’interroge sur ce qui se cache derrière ce portail, je monte sur le mur, pour
trouver une magnifique réserve d’eau cachée derrière, quasiment une piscine,
mais comme elle n’est pas filtrée elle est remplie d’algues ! L’eau ici et
ailleurs est un bien précieux, notamment pour les hirondelles qui y trouvent
les moustiques d’abord, et l’eau nécessaire à la réparation de leurs nids.
Un peu de calme fait
du bien
je me retrouve agriculteur romain
o sua si bona norint
agricolas