Tout le monde connait les apparitions de la Vierge à Lourdes... ou à Fatima. L’Eglise a parfois des positions paradoxales : doutant d’elle-même, doutant des miracles, elle prend parfois des luxes de précautions pour être certaine des témoignages, parfois les réfuter ! Parfois quand-même, elle finit par « authentifier » ! Que ce soient des hommes-terrestres créatures de Dieu (oui, les femmes sont exclues) qui authentifient l’apparition divine a pour moi quelque chose d’incongru, de comique même !
Dans ce Comminges que j’ai tenté
longuement d’explorer, il m’est arrivé de trouver des lieux où la Vierge est apparue de manière telle que sa visite a été "authentifiée" : dans un
tel cas, pardon d’être bien matérialiste, sa demande de construire une chapelle
est examinée par le clergé, il faut réunir des fonds, trouver architecte, maçon
et parfois maitre Verrier. Un lieu est créé, il y a quasi toujours une source, le lieu permet d'accueillir les fidèles... comme pas si loin ... à Saint-Bernard !
https://babone5go2.blogspot.com/2019/09/jai-visite-notre-dame-de-saint-bernard.html
Il y a donc deux ans
que je n’avais fouillé ni chapelle, ni source…
ce n’était qu’ignorance
de ma part !
Googlemap, lui, savait !
le bois de Picheloup n'est pas cité, est-ce "pisse loup" qui signifierait "le suintement" des sources du ruisseau de Bonnefont ? |
la statue est de dos, une autre en face montre les sept glaives |
Car la Vierge est apparue à
Arnaud-Guilhem… qui signifie « pour Arnaud le germanique aran/arin (aigle) associé à
waldan (commander) », et « le composé germanique Will-(volonté), accompagné de
Helm (casque) est à l'origine des prénoms Guilhem et Guillaume devenus noms de
famille ».
sont-ce ces origines
qui ont conduit la Vierge à apparaitre un soir d’été 1859 en ce lieu écarté
?
... à l’écart pas tant
que cela : nous longeons le ruisseau de Bonnefont qui sort de la source de
Bonnefont, la bonus fons qui a permis
l’implantation de l’abbaye de ... Bonnefont !
https://babone5go2.blogspot.com/2019/09/je-trouve-la-source-de-bonnefontaine.html
les trois ailettes du capot me font penser à un Peugeot DK5 (1939-41) mais je suis plus fort en Citroën ! |
Je trouve émouvant de revoir les cartes postales de l’agglomération d’Arnaud Guilhem : tout est noir et blanc naturellement. Les gens paraissent tristes. Ecolos-obligés, ils vivent avec leurs couples de bœufs à tout faire. Il n’y a pas la télé ce qui explique la morosité ambiante. La voiture plus tard n’est représentée que par la Poste Automobile Rurale, qui ressemble un peu à « la Guêpe » de Laguépie dont je vous ai tant parlé à Tractomania à Caussade. Aujourd’hui nous vivons à crédit, les gens sont mieux habillés, ils vivent heureux en ville avec tout le confort, et nous pouvons nous déplacer aisément grâce à l’utilisation massive des carburants fossiles, c’est une toute autre ambiance !
On devine donc les enfants
jeunes, leur seul loisir consiste à se promener dans la campagne, et à tenter de
grapiller des mûres dans les bois, elles sont quatre filles, de huit et neuf ans, aujourd’hui
on ne les laisserait jamais sortir seules, à l’époque, elles gardaient les
animaux, bref…
je laisse la Dépêche nous
raconter l’évènement !
« L'histoire commence le 23 juin 1859, (veille de la Saint-Jean Baptiste), à Arnaud-Guilhem. Quatre petites filles âgées de 8 et 9 ans voient au détour du bois de Picheloup, une enfant de 4 ou 5 ans qui pleure, assise sur la souche d'un chêne récemment coupé. Pensant d'abord, en voyant ses beaux habits, qu'elle venait de la ville proche ( c'est Saint-Martory), et qu'elle pleure car elle s'est perdue, les enfants lui demandent son nom, elle répond : «Marie du Ciel». D'abord sous l'apparence d'une enfant, la Vierge Marie apparut aux quatre fillettes, tous les soirs, puis régulièrement durant plus d'une année ... jusqu'à ce que plus tard ... les jeunes filles entrent au couvent.
Le détail est raconté dans Wiki, la Vierge revient avec d'autres enfants : Pierre ; Jean ... plus tard le Christ en personne, en "bon Pasteur"
Plusieurs miracles furent reconnus, pour certains par le curé d'Arnaud-Guilhem lui-même.
Les apparitions de Notre Dame d'Arnaud-Guilhem furent les plus nombreuses et les plus documentées de toutes mais, contrairement à Lourdes ou à Fatima, elles furent ignorées par le clergé. La Sainte-Vierge, comme à son habitude, avait demandé qu'on lui édifie une chapelle à Picheloup. Au début, une simple cabane de bois suffit :
ces photos sont passionnantes : le couvert boisé est coupé pour le chauffage d'hiver, alors que les photos d'aujourd'hui nous montrent la forêt paysanne couvrant tout l'espace faute d'entretien |
Quinze ans plus tard, le Pape Pie IX
donnait son accord, confiant par écrit la construction à l'Archevêque de
Toulouse. Mais celui-ci, (va savoir pourquoi) traina des pieds et enterra l'affaire... alors que la Vierge avait prédit un châtiment s'il ne faisait rien ... il serait amusant de savoir ce qu'il est devenu ? ? ...(4) L'engouement
populaire ne s'est jamais éteint, et depuis 160 ans il y a toujours eu
quelqu'un pour reprendre le flambeau. Une statue a été édifiée, suivant les
prescriptions de la Vierge, et aujourd'hui encore, l'Association des amis de
Notre-Dame de Picheloup continue de faire vivre ce lieu. Une statue trône au
bord du ruisseau, là ou jadis pleurait la petite fille, et tout autour un
chemin des sept douleurs a été tracé. Je vous laisse retrouver les sept douleurs de la maman du Christ !
L'inscription dit : «Ce sont les pêcheurs qui me font pleurer,
mais qu'ils viennent à moi, je suis la mère de la miséricorde, du pur amour et
de la sainte espérance.»
Ce samedi à 14 h 30, (c'est toujours l'article de la Dépêche, nous sommes à la date anniversaire fin juin...) comme tous
les premiers samedis du mois, des croyants se réuniront dans le bois, parfois
venus de loin pour assister à la méditation du chapelet. «Tous ceux qui veulent participer sont les bienvenus», précise
Marie-Claude Gilard, coordinatrice de l'association, «et notre objectif est de
finalement pouvoir bâtir cette chapelle que la Vierge demandait… Et c'est un
long chemin semé d'embûches, une énigme séculaire.» Et l'on comprend à demi-mot que les réponses
se cachent entre Arnaud-Guilhem et… les archives du Vatican !
La chute ? relancer le
projet, il serait temps en effet de donner suite à la demande mariale !
Trouver des fonds, sans doute par une souscription sur internet comme on le
fait maintenant pour tous les projets d’intérêt général.
je vous promets la
suite, quand j’aurai trouvé l’autre statue de la Vierge
elle serait dans l’église
d’Arnaud Guilhem, dédiée à Saint-Martin
encore faut-il ... que je
me fasse ouvrir la porte !
PS (1) : c'est la Vierge qui a donné ces instructions précises : faire construire une chapelle à l'endroit où elle s'était montrée la première fois, où elle serait honorée et invoquée sous le titre de "Notre Dame d'Arnaud-Guilhem".
Elle a demandé également que soit construite une colonne de six pieds de haut, où une statue la représenterait en Mère de Douleur, debout, grandeur nature, avec sur la poitrine un cœur percé de sept glaives, et tenant dans sa main droite une couronne d'épines. Au pied de la colonne devront être gravés les mots : "Ce sont les pécheurs qui me font pleurer ; mais qu'ils viennent à moi, je suis la Mère de la Miséricorde, du pur Amour et de la sainte Espérance". Les messages dans le manuscrit original mentionnent cependant que c'est autour de la colonne qu'ils doivent être gravés en grosses lettres, non pas au pied, et que la chapelle doit être bâtie exactement sur le plateau au-dessus du bois des apparitions.
Ces prescriptions expliquent les deux statues, la principale montre dans la main gauche les trois croix du Golgotha, ont-elles été surajoutées ? ... complétées par la couronne d'épines dans la main droite, une rarissime représentation de la Vierge éperdue de douleur suite à la mort de son Fils martyrisé sur la croix du milieu. C'est la seconde statue qui montre le coeur percé des sept glaives, symbole des sept douleurs éprouvées par la Mater dolorosa. Ce symbole précis ne pouvait sans doute être connu des petites filles trop jeunes qui, comme Bernadette de Lourdes, ne parlaient d'ailleurs que le patois occitan local.
ce billet a été rédigé en hommage à Jean-Marie ; Emmanuel et René
je ne doute pas une seconde que Jean-Marie qui connait toutes les sources ...
... la trouve, cette clé !
PS (2) la solution est certainement chez Marie-Claude Gilard ?
http://picheloup.blogspot.com/
PS (3) : dans un genre semblable :
http://babone5go2.blogspot.com/2019/04/mon-dieu-si-je-metais-trompee.html
https://babone5go2.blogspot.com/2018/02/apparition.html
PS (4) : Si je ne fais pas erreur, il s'agit de Florian Jules Félix Desprez, né le 14 avril 1807 à Ostricourt et mort le 21 janvier 1895 à Toulouse, où en effet, c'était lui l'Archevêque en question. En 1879, il est fait cardinal par Léon XIII au titre des santi Marcellino e Pietro rattaché à l'église Santi Marcellino e Pietro al Laterano. Il est donc promu cardinal. Il était déjà officier de la Légion d'Honneur depuis 1865. Il repose désormais en paix dans la chapelle Ste Germaine de St Sernin : la Vierge (mais en réalité nous n'en savons rien) ne parait pas lui avoir tenu rigueur de n'avoir pas construit la chapelle ... puisqu'elle savait qu'en ce moment, nombreux sont ceux qui participent à réaliser le projet !
la devise dit "Spes nostra firma" : notre espérance est ferme, comme si, devenu Cardinal, il reprenait les paroles de la Vierge, d'ailleurs |