Depuis toutes ces années, je vous
ai parlé des grands noms de l’histoire de l’art qui ont traversé le mouvement
Art nouveau et l’ont marqué de leurs empreintes : plutôt qu’Emile Gallé et les
frères Daum, je vous ai parlé de Charles Schneider ou de Delatte ; Alfons
Mucha ; Eugène Grasset ; René
Lalique ; Hector Guimard et
d’autres encore. Ils lui ont donné son caractère décoratif et voluptueux. Mais
dès 1920, le mouvement s’essouffle et se géométrise. C’est ainsi que, de l’Art
nouveau, naît l’Art déco. Peut-être plus sobre, plus stylisé, du coup plus
accentué encore, on le reconnait entre mille, et il reste résolument d’actualité.
Il a une reine :
Tamara de Lempicka
La carrière et la vie de Tamara
de Lempicka sont intimement liés au mouvement Art déco. Ses œuvres au style
particulier, presque inclassable, ses représentations féminines à la sexualité
exacerbée, ses illustrations de la mode, du luxe, de la modernité et de la
mondanité des Années folles, font d’elle une figure majeure du mouvement,
particulièrement entre 1925 et 1935.
Née en Russie, Tamara de Lempicka se réfugie à Paris après
la Révolution d’Octobre. Son style résulte alors de ses recherches éclectiques.
Un calme glacé, un traitement sculptural des figures, émergent de ses premières
toiles. Elle y expérimente ce curieux mélange d’extrême modernisme et de pureté
classique.
Tamara de Lempicka acquièrt une
certaine réputation dans les années 20. Elle est moderne, internationale et
décorative. Elle transpose dans ses œuvres, avec une exigence du style,
l’atmosphère de l’après Première Guerre Mondiale.
La figure de la « garçonne »
marque l’Art déco et l’oeuvre de Tamara de Lempicka. Mariée deux fois, elle
assume pourtant pleinement sa bisexualité et son goût pour les femmes. Elle
fait ainsi les portraits de ses amantes comme de ses maris. Ses nus féminins
sont à la fois sensuels et cubistes, ronds et anguleux. Peintes en relief, ces
femmes lascives semblent sortir du cadre qui leur est imposé. Et les couleurs
vives qui enveloppent les corps nus agrippent le regard.
le rêve
il fallait bien qu'elle peigne Adam et Eve
sans oublier Eve & Eve
ces Eve nous laissent bouche bée
nous les garçons !