...je voudrais dire en occitan : raffinement au Val d'Aran ! Il me faudrait le dictionnaire de Jèp de Montoya ! Marcos propose de me l'offrir la prochaine fois ! Je vous explique : vient de se tenir l'Assemblée annuelle de la Société d'Etudes du Comminges : cent-trente-six ans d'existence, tous les membres sont érudits, est présenté le programme des conférences des premiers mardi du mois de 2020, au programme du mois prochain, René Souriac, et son dernier livre sur le Comminges.
Parmi nous un écrivain de renom, le Président dera Seccion aranesa de l'Acadèmia aranesa dera lengua occitana, Jèp de Montoya e Parra. Un personnage hors du commun : il vient de publier un dictionnaire des toponymes oubliés des Pyrénées, et grâce à la magie de l'occitan (semblable à celui de Frédéric Mistral en Provence), sa toponymie explique les lieux à découvrir en montagne, bien plus précisément que la nomenclature moderne. Je tente d'aborder avec lui un domaine rarement connu, les papillons du Val d'Aran, (PS 2&3) il est expert là encore et me parle de Mariana de Ibarra (les deux R se prononcent avec un accent terrible qui roule les R), qui a légué une collection énormissime de milliers de lépidoptères au musée de Washington. Qui plus est, elle a nommé de son nom : Plusia Ibarrae, et Jèp me cite aussi Agenjo (se prononce Arenjo 1947) et Crambus bolivari, je tombe de haut (PS 1). Pour lui montrer que me sentio Catalan, je lui parle de Er Occitan, et il me rétorque qu'il s'y rend demain.
une photo de journal trouvée sur internet, dans son décor personnel entouré de Vierges catalanes romanes |
Demain c'est aujourd'hui, il reste de la place, nous avons à fêter un pré-anniversaire, le soleil est tellement chaud à cause du foehn qu'il fait 23° en montagne, nous voilà dans le raffinement (d'où le titre), le raffinement de Marcos & Nuria de Er Occitan. Notre petit coin de Paradis dans ce jardin planétaire préservé du Val d'Aran. Il reste quelques tables libres, mais Jèp n'y est pas, sauf à venir au deuxième service, celui des autochtones ? Nous nous levons de table à 15 heures trente, il est peut-être encore trop tôt ?
Je fais comme pour nous, je commence par les desserts, voyez l'ail noir, en glace, génoise de réglisse... où voulez-vous trouver cela ailleurs ?
Je sais, je photographie, car la présentation est esthétique et raffinée, mais bien entendu, c'est aussi original que beau, c'est aussi bon que beau, on vient pour ces surprises permanentes.
Nous sommes enclavés dans la montagne, loin de la mer, loin de l'Océan, nous sommes précisément au centre des Pyrénées centrales. Eh bien je suis toujours épaté de la présence précieuse et rarissime des huîtres de l'Océan dans ce coin enclavé de montagnes, comme le pratiquaient les Romains à l'époque où ils nous colonisaient !
mise en bouche sur mignons de galets de Riu Garona |
le voilà le concentré d'huîtres et de muscle de st Jacques |
Ensuite, du poisson, ou pas, chacun choisit, regrettant comme d'habitude ce qu'il n'a pas choisi, choisir une fois de plus c'est renoncer. Il y a du foie gras, mais ici il n'a le goût de nulle part ailleurs.
Mais miracle du transport par camion dans les montagnes, nous vient de notre port préféré de l'Amettla de Mar (où tous les ans nous fêtons l'Atun rojo au milieu des Japonais), le thon le meilleur du monde : décoré des premières petites asperges
Bien entendu, chaque lieu ici est noir de monde... pas de monde, de Français. Je vous ai déjà raconté que Boya était devenu Super-Boya. Le magasin s'est étendu. Les pompes à essence sont pleines d'essence j'imagine, venues de Tarragone (?) et nous devons faire la queue pour quérir notre plein !
pourquoi ici l'essence 95 normale
ne coûte-t-elle que 1,32 €/l ?
PS (1) : j'ai vérifié auprès de l'AMNH, l'American museum of natural history :
PS (1bis) : vous voulez voir Crambus Bolivari découvert par Agenjo en 1947 ? C'est un micro-lépidoptère :
PS (2) le val d'Aran constitue une enclave originale de biodiversité préservée, un cas particulier du "jardin planétaire" que nous rêvions avec Hervé Bichat, (PS 4), en voici encore un exemple :
PS (3) : Il y a quatre ans... puis huit... à l'Abuela :