Il est vingt heures trente, les Français sont déjà là, et parlent fort. L'un est un (grand) financier parisien, et explique à ses invités comme il est important et comme les étudiants qu'il a reçus récemment ont été impressionnés par son faste. L'autre est tout rouge, on dirait un (très grand) chirurgien. Il a sa femme en face, sa fille à côté, son gendre et les parents du papa. Car la maman tient son rejeton de quelques mois qui braille. Alors les femmes se dévouent pour emmener le bébé dehors à tour de rôle. Ce dernier a compris qu'il n'aurait pas de menu et s'insurge très légitimement, je me mets à sa place. Nuria m'expliquera in fine qu'elle préfère les Français quand-même, car ils se réjouissent du menu pour un prix qui leur parait inférieur à l'équivalent en France. Les Espagnols eux râlent, et trouvent le prix élevé, ils voudraient ratiociner sur tout. Les rôles sont inversés !
Je trouve sans difficulté mon menu, une soupe de mollusques en entrée. Les mollusques sont tous ceux dont on peut fantasmer en pleine montagne, et qui sont ici à profusion grâce aux transports si efficaces en Espagne : moules ; muscles de coquilles Saint-Jacques émincés ; salicornes diverses...
le rouge ? une lame de carotte ! |
on pouvait choisir ce délice de saumon |
Ensuite, vous connaissez, vous les hommes, le museau de porc. Frais cela peut être délicieux. Marco les mélange avec du calamar, terra i mare, et fait frire le tout. Cela donne un croquant inimaginable... sauf à venir le goûter sur place !
pintade farcie |
et museau croquant aux calamars |
le pain maison |
Figurez-vous qu'il n'y avait plus d'Eixader. Il y en a, la pénurie a pris fin. Tout est merveilleux puisqu'au dessert une soupe refroidie d'une glace à la pistache donne la couleur du vert de l'espérance.
Que l'on revienne en forme souvent
pour d'autres anniversaires ici !
l'Eixader est de retour. C'est lui qui exige que l'on dorme sur place. |