Cette fois-ci, nous sommes dans le cloitre de Saint-Bertrand. Dans nos souvenirs, il y a cette lithographie de Cicéri qui nous montre le lieu ravagé, dont on ne voit intact que le pilier des évangélistes.
plaque de verre Ancely 1885 |
au premier plan, le "pilier de Rome" très visible : c'est la pierre angulaire du cloitre, récupérée d'une colonne antique. |
Quand on le visite de nos jours, plus rien ne parait des dégradations précédentes, et on est saisi par l'énergie du lieu.
Saint-Jean porte son aigle (face Sud) |
face nord Saint-Marc avec son lion ; derrière, au coin, le pilier de Rome |
Sans doute le peintre Ravaut y a-t-il séjourné, car voilà comment il nous dépeint les funérailles de Saint Bertrand, vous pouvez tous admirer ce tableau, aux musée des Augustins naturellement :
je comprends un peu Ravaut : il a enjolivé Saint-Marc en lui mettant dans les mains son évangile ouvert |
Je vous avais promis une peinture plus gaie :
le titre officiel : "Marie l'Egyptienne" |
Alors, qu'en pensez-vous ?
Nous sommes sur un lac : Tibériade ? Dans une barque, sûr ! Il fait chaud, les deux duègnes derrière ont conservé leur ample robe et leur capuche de bure. Mais s'il s'agit de Marie-Madeleine, non seulement elle n'a rien à cacher, mais fière du corps que l'Eternel lui a donné, elle en fait partager la vue heureuse au batelier situé en face, d'autant qu'elle ne dispose ... d'aucun autre moyen de paiement ! Pour moi c'est mieux qu'un batelier : est-ce le Christ ainsi ragaillardi ? Elle le tente avec sa naïveté désarmante, il la raisonne en lui disant qu'il n'est qu'amour, chacun est dans son rôle. Le peintre, Ravaut, se dit qu'il doit présenter une oeuvre convenable au Salon annuel de Paris : il peint Marie l'Egyptienne. Son tableau a-t-il fait l'effet espéré ?
En tous cas, il fait réfléchir !
pour retrouver tout sur la croisade des albigeois :
j'ai retrouvé le texte du "nu du Salon" de 1884