Ainsi donc, Lalyre avait un inspirateur, un Maître-ès-naïades : l'alsacien Jean-Jacques Henner. Facile d'admirer ses oeuvres, Paris héberge un Musée Henner, 43 avenue de Villiers, 17ème. Une superbe maison bourgeoise, à vrai dire ancienne propriété d’un autre peintre et
grand décorateur, Guillaume Dubufe. Henner n’y a jamais vécu, son atelier,
qu’il partageait avec le peintre Pierre Puvis de Chavannes, se situait à
Pigalle. Trois étages du musée, rénovés en 2008 pour lui rendre un aspect aussi
proche que possible de celui qu’il avait au XIXè siècle, sont consacrés à
l’œuvre de Henner.
comme on pouvait l'espérer, une verrière éclaire le dernier étage
Comme nombreux artistes de cette époque, Jean-Jacques né à Bernviller en mars 1829 commence à peindre en Alsace, et est couronné en 1858 du prix de Rome pour son Adam et Eve trouvant le corps d'Abel qu'il décrit ainsi : -« Mon Abel est couché tout le long, sur le premier plan. Ève
à genoux s’élance vers lui Adam lui semble plutôt reculer, car il a deviné tout
de suite, tandis qu’Ève pourrait encore douter. »
Comme c'est encore le cas, Henner peut donc séjourner à la villa Médicis, et restera en Italie six ans, jusqu'en 1864. C'est alors qu'il s'installe à Pigalle, et se fait reconnaître par son tableau l'Alsace, elle attend, peint en 1871 après la défaite. «La France tout entière reconnut dans cette figure la
personnification de l’Alsace perdue", et ce tableau assura la popularité du peintre.
Henner entretient des liens constants avec sa
région natale, où il retourne chaque année malgré son annexion par l’Empire
allemand en 1871. À partir de L’Idylle exposée au Salon de 1872, aujourd’hui à
Paris au musée d’Orsay, l’art de Jean-Jacques Henner devient emblématique par ses représentations de femmes rousses, nues, situées dans des
paysages à peine esquissés comme Les Naïades, L'Églogue ou encore sa Nymphe
endormie.
Voilà l'inspirateur de Lalyre
que je vous avais promis !
« On a dit qu'Henner est le peintre des blondes : des
rousses surtout. Son goût pour le roux, c'est-à-dire pour la lumière, traduit
jusque dans la façon dont, en certaines natures mortes, il s’est plu à peindre
des chaudrons de cuivre d’une étonnante réalité, l’entraîne tout naturellement
à choisir pour modèles, lorsqu’il fait un tableau, les filles rousses pareilles
à celle de Titien, dont les cheveux incendient la toile. »
Mélodie du soir |
le dos de Byblis |
la femme au divan noir est à Mulhouse |
elle, c'est Solitude ! |
Liseuse, Orsay |
je vous ai promis les Naîades !
séance de dessin dans la salle des naïades, le dos au tableau, il faut regarder le modèle |
j'ai retrouvé une modèle, chez Sonia Rikel !
il y a des paysages
de belles vues de Paris
peut-être ne vous attendiez-vous pas
à ce que ce soit ce tableau : Idylle ?