Dans un moment (apprécié) de
générosité filiale, E. m’offre son Moulinex, acheté spécialement pour ses
grillades perso hors chez-soi. Il m’incite ainsi à manger frais et grillé, et à
m’occuper utilement autour du barbecue pendant les déplacements, occupation
strictement masculine. Quand il allait ou va encore en location, il s’était (je
parle à l’imparfait) acheté un gril, image en réduction de celui dont il est
équipé chez lui, aucun rapport puisqu’il s’agit d’un énorme Weber à gaz.
Celui-ci mobile vaut quarante Euros, et a l’avantage si l’on dispose du
220 volts de chauffer de suite : c’est une vieille marque française, du
temps où l’on fabriquait de l’électro-ménager (activité désuète depuis qu’on a
décidé de se désindustrialiser pour n’investir que dans les seuls services à la
personne).
Recevant ce précieux présent, je
l’équipe d’une rallonge électrique pour pouvoir m’en servir n’importe où, le
glisse dans son carton soigneusement conservé, le tout dans un sac Mercadona, prêt à glisser au milieu des
valises du départ en Catalunya.
Ainsi donc arrivé à bon port, il
suffit de se rendre au Mercadona du coin, rayon poisson, et de s’approvisionner.
Ceci fait, on décapite les gran-gambas,
têtes dans la poubelle car ça sent rapidement mauvais et prend une place
inutile sur la grille, les queues à griller, tourne-retourne, avec dessus un
peu de beurre d’escargots, (que Mercadona vous vend à part exprès c’est avec ça
qu’on assaisonne les poissons).
Au début, je commence par les gran gambas qui grillées sont
délicieuses, cuites à point mais encore dans leur eau, donc très tendres, vous
voyez ? (ou vous ne voyez
pas car nulle part on les mange comme ça).
C’est ensuite que ça devient
intéressant : car j’essaie les galeras,
les cigales de mer, attiré par leurs grands yeux nostalgiques. C’est décoratif,
mais petites elles ne valent pas le coup. Puis de petites soles. Puis je glisse
entre de petits calamars. Les grandes soles, elles, bouchent tout le gril, mais la chair ferme
quoique douce et encore mouillée présente des attraits qui font oublier tout le
reste. Un peu de fenouil frais grillé dessus, pas mal ! On arrive à la parillada de pesce, mieux qu’au restaurant tout étant servi à point, ça devient
une merveille. Surtout si l’on fait ouvrir des chirlas (venus gallina), autrement dit des tellines comme aux Saintes-Maries-de-la-mer, sauf qu’elles sont
importées d’Italie, Mare adriatico,
puerto de desembarco Ancona, capturado rastra), en les inondant de sauce…pour
l’apéritif !
les galeras louchent un peu |
Venus gallina italica |
parillada finale |
Le vin est fondamental. Vous avez
repéré l’origine extra de nos produits, sélectionnés depuis des lustres :
nous sommes proches de Lleida, plus
précisément de Vallbona de les Monges,
des vins produits par l’Oliveira. Un
régal que nous pratiquons depuis des années avec l’Eixader découvert chez er Occitan. Là nous venons de déguster AGALIU nettement moins cher, mais il a
le même raffinement.
Avec ces menus exclusivement de mer
le mental s’en ressent
positivement
mieux qu’une thalasso !
http://www.olivera.org/php/index.php |
comme l'art est toujours présent, voici :
Vénus gallina autrement
Friedrich von Amerling |