mercredi 17 mai 2017

Moulinex

quarante Euros pour la vie

Dans un moment (apprécié) de générosité filiale, E. m’offre son Moulinex, acheté spécialement pour ses grillades perso hors chez-soi. Il m’incite ainsi à manger frais et grillé, et à m’occuper utilement autour du barbecue pendant les déplacements, occupation strictement masculine. Quand il allait ou va encore en location, il s’était (je parle à l’imparfait) acheté un gril, image en réduction de celui dont il est équipé chez lui, aucun rapport puisqu’il s’agit d’un énorme Weber à gaz. Celui-ci mobile vaut quarante Euros, et a l’avantage si l’on dispose du 220 volts de chauffer de suite : c’est une vieille marque française, du temps où l’on fabriquait de l’électro-ménager (activité désuète depuis qu’on a décidé de se désindustrialiser pour n’investir que dans les seuls services à la personne).

Recevant ce précieux présent, je l’équipe d’une rallonge électrique pour pouvoir m’en servir n’importe où, le glisse dans son carton soigneusement conservé, le tout dans un sac Mercadona, prêt à glisser au milieu des valises du départ en Catalunya.

Ainsi donc arrivé à bon port, il suffit de se rendre au Mercadona du coin, rayon poisson, et de s’approvisionner. Ceci fait, on décapite les gran-gambas, têtes dans la poubelle car ça sent rapidement mauvais et prend une place inutile sur la grille, les queues à griller, tourne-retourne, avec dessus un peu de beurre d’escargots, (que Mercadona vous vend à part exprès c’est avec ça qu’on assaisonne les poissons).

Au début, je commence par les gran gambas qui grillées sont délicieuses, cuites à point mais encore dans leur eau, donc très tendres, vous voyez ? (ou vous ne voyez pas car nulle part on les mange comme ça).






C’est ensuite que ça devient intéressant : car j’essaie les galeras, les cigales de mer, attiré par leurs grands yeux nostalgiques. C’est décoratif, mais petites elles ne valent pas le coup. Puis de petites soles. Puis je glisse entre de petits calamars. Les grandes soles, elles,  bouchent tout le gril, mais la chair ferme quoique douce et encore mouillée présente des attraits qui font oublier tout le reste. Un peu de fenouil frais grillé dessus, pas mal ! On arrive à la parillada de pesce, mieux qu’au restaurant tout étant servi à point, ça devient une merveille. Surtout si l’on fait ouvrir des chirlas (venus gallina), autrement dit des tellines comme aux Saintes-Maries-de-la-mer, sauf qu’elles sont importées d’Italie, Mare adriatico, puerto de desembarco Ancona, capturado rastra), en les inondant de sauce…pour l’apéritif !

les galeras louchent un peu


Venus gallina italica

parillada finale

Le vin est fondamental. Vous avez repéré l’origine extra de nos produits, sélectionnés depuis des lustres : nous sommes proches de Lleida, plus précisément de Vallbona de les Monges, des vins produits par l’Oliveira. Un régal que nous pratiquons depuis des années avec l’Eixader découvert chez er Occitan. Là nous venons de déguster AGALIU nettement moins cher, mais il a le même raffinement.
Avec ces menus exclusivement de mer

le mental  s’en ressent positivement


mieux qu’une thalasso !

http://www.olivera.org/php/index.php


comme l'art est toujours présent, voici :

Vénus gallina autrement

Friedrich von Amerling