mardi 20 novembre 2012

Parking gardé aux Invalides

 Cécile G. : super organisée !

Cette histoire fictive est inventée de toutes pièces of course !


On a beau être au pays de l’égalité, il y a des gens plus égaux que d’autres comme disait Coluche. Il y a par exemple ceux qui sont au chômage. Il y a à vrai dire ceux qui n’ont même plus droit au chômage. Ils n’ont pour la plupart plus de voiture, n’en ayant pas besoin pour aller travailler. Et pas les moyens pour se balader. Encore moins pour la parquer. Et puis il y a ceux qui ont du boulot. Certains sont plus précaires que d’autres, puisqu’il existe même des travailleurs pauvres, certains logeant dans leur voiture. D’autres emplois sont si sûrs au contraire qu’on dit d’eux qu’ils sont protégés. Par exemple dans la Fonction Publique, j’ai un peu honte aujourd’hui d’y avoir fait carrière. Même dans ce cas,  il existe des emplois encore plus protégés que les autres : ils bénéficient (grâce à un statut  plus que légitime) d’avantages (la plupart du temps acquis) ; de congés (forcément mérités, on en ressort plus enthousiaste, donc plus efficace (si cela est possible tellement on l’est déjà) pour travailler (encore) davantage. De tickets de cantine, subventionnés (si peu) pour pouvoir faire la journée continue… et ainsi rentrer plus tôt, (dans le cas d’une femme, faire le repas des enfants et du mari). Pour le mari, il prépare (sur ses heures de repos) le travail du lendemain emmené chez soi…Après tout, on est au service…du Public…donc des autres !


Nous sommes à Saint-Servan, pays béni baignant dans la mer. Les villas se nomment Ker.Ys, ou Ker Solidor, car la Tour du même nom (qui abrite le musée des Cap-horniers) est tout proche. Derrière chaque fenêtre, une maquette de voilier, une bisquine.  On respire un gros plein d’iode, et on en prend plein les yeux des couleurs changeantes du ciel.


  











Les bateaux reposent à marée basse sur leur nageoires pectorales, prêts à une promenade nautique quand la marée haute sera de retour. Travailler ici doit être un bonheur, (est un bonheur) car il suffit de regarder la mer pour se redonner le moral, au cas où les rigueurs du travail vous auraient donné du vague à l’âme.

















Nous pénétrons dans l’Etablissement National des Invalides de la Marine. Grande pancarte interdisant l’entrée dans l’établissement à toute personne étrangère aux services. Pourtant il faut bien passer par là pour visiter l’AR Zénith, navire historique qui a mené en juillet 1940 les marins volontaires de l’île de Sein en Angleterre rallier le Général de Gaulle. Nous allons le saluer car il le mérite bien, lui et les marins qu’il a menés en mer, et qui nous ont rendu notre liberté d’aujourd’hui. Je comprends qu’il ne faut pas déranger les Invalides.









Je respecte évidemment  les personnes chargées des services, qu’il ne faut pas déranger elles aussi tellement leurs tâches sont importantes. Il serait dommage notamment que ces personnes arrivant en voiture errent de parking en parking et perdent leur temps à promener leur véhicule. Cécile a donc sa place de parking. Réservée. A son nom perso. A elle, et personne d’autre. Touche-pas-ma-place ! Sa voiture regarde la mer, et respire le bon air iodé comme sa propriétaire. Craignant le risque qu’un invalide (indélicat) ne la lui pique, l’Administration a mis une pancarte sur la dite place de parking, permettant ainsi à Cécile de garer promptement sa voiture, et de rejoindre sans tarder son poste de travail. Ouf ! quelle compétitivité ainsi garantie ! (ouf : j’ai réussi à placer, comme je me l’étais imposé le mot compétitivité, très à la monde en ce moment).

Vous remarquez un truc : la petite voiture de Cécile, tellement petite qu’il reste une place immense, à tel point qu’on pourrait garer aisément une grosse Porche Cayenne sur l’emplacement disponible.


Il me vient une hypothèse (terrible) : Cécile a perdu tous ses points en brûlant les radars, et n’a plus de permis ! Elle part de chez elle trop tard pour arriver à l’heure ? Pas très honorable vu son rang dans l’Etablissement. On dirait même qu’elle a du se payer une voiture sans permis. Elle est toute neuve sa bagnole. Tout cela s’est passé récemment ? On souhaite à Cécile de suivre quelques cours de remise en forme, et de réapprendre le code de la route. Elle récupérera avec ses points retrouvés, le droit de remettre en place la Porche Cayenne qu’elle a mise à l’abri, provisoirement, dans le garage de sa malouinière.

In fine, tout ce Monde de la  Mer
 se retrouve à égalité
devant le code de la route !


je propose à Cécile de passer le permis mer, et de s'acheter ce bolide !