Là-bas, l'église de la transfiguration du Seigneur est un joyau miraculé, sauvé de la destruction certaine pendant la période soviétique par un homme qui parvint à convaincre le parti qu'elle illustrait aussi le génie de la créativité prolétarienne. Dans les villages, les paysans peignent eux-mêmes les icônes. Ces tableaux naïfs illustrent le catéchisme orthodoxe et racontent une vie austère dictée par le climat.
Trois siècles plus tard, quelques artisans perpétuent le savoir-faire, sans utiliser des outils modernes. On les surnomme les bâtisseurs de Kizhi. L'hiver, à peine une cinquantaine de personnes vivent sur cette île. Au début du siècle dernier, on comptait des milliers d'églises en bois dans les plaines du nord de la Russie. Elles ont presque toutes disparu. Mais aujourd'hui, le renouveau orthodoxe fait resurgir ces merveilles dans les grandes villes comme à Saint-Pétersbourg.
il y a toujours des modélistes pour montrer en petit les créations les plus grandes |
Toutes ces merveilles sont bien loin, et la situation actuelle ne risque pas de m'aider à voir les intérieurs sur place, intérieurs dont les photos sont rarissimes, on le comprend, je ne me vois pas manier un appareil photo dedans, en plein rite orthodoxe !
Puis je me dis que nous aussi sommes une Nation forestière : 1/3 de la surface de la France ! Nous possédons de vieux chênes, et les propriétaires font assaut de générosité pour offrir les plus beaux à Notre Dame....
... et s'il existe une église russe en bois à Paris,
il en existe une autre en Aveyron !
Au n°93 de la rue de Crimée, entre l’horizon lointain des hautes tours de la Place des Fêtes et l’atmosphère populaire du 19e arrondissement, une grille en fer. Après l’avoir poussée, une étroite allée, une table et quelques chaises qui semblent abandonnées, un vieux garage et son enseigne « Librairie» à peine lisible. Bienvenue dans l’un des trésors cachés de paris : l’église Russe Orthodoxe Saint-Serge de Radonège.
Plus qu’une simple église, Saint-Serge de Radonège est un Institut de théologie orthodoxe. Véritable fleuron de la pensée russe orthodoxe en Occident, il a formé des centaines de prêtres, évêques et théologiens depuis la seconde moitié du 20e siècle.
Je sais que vous cherchez, amis Parisiens-non-confinés-mais-contraints-à-ne-pas-vous-éloigner-de-plus-de-10Km-de-votre-appartement, des promenades nouvelles vous permettant de vous aérer sans vous contaminer : pour visiter l’église, le dimanche – jour de l’Office – est idéal. Les autres jours, l’intérieur ne se visite que si vous avez la chance de croiser quelqu’un qui accepte de vous ouvrir les portes, masqués bien entendu. L’ambiance, plus calme, vous permettra néanmoins de profiter du cadre silencieux et quasi hors du temps de l’église.
Et puis il y a nous, les provinciaux (provisoirement) épargnés du méchant virus anglais, cause de tant de malheurs pour le Président. Si j'ai bien compris, nous devons respecter le couvre-feu, mais n'avons pas de rayon d'action limité à 10 Km : on peut se rendre à Sylvanès !
Je sais, il y a trois heures de route. Six aller-retour. On part à 9 heures, une heure sur place, retour à 16, alors que dans sa magnanimité, le Président nous décale le couvre-feu à l'heure d'été (demain) à 19 heures : on a trois heures de rab' ! ! L'Aveyron est si riche ! Comme l'abbaye cistercienne voisine de Sylvanès, datant de 1136 ! Concert annuel de musique sacrée, ce qui explique la violoniste plus bas.
Au-dessus du prieuré des Granges, dans un esprit oecuménique niche une surprenante église en bois, de style russe orthodoxe, véritable "cathédrale de bois" digne de celles de Kiji.
Construite en Russie, transportée et remontée en France par de jeunes charpentiers russes, elle offre, dans la chapelle orientale, une "belle iconostase" ainsi qu'une riche collection d'icônes de fêtes. La chapelle occidentale contient deux oeuvres flamandes exceptionnelles du XVème siècle.
Depuis l'abbaye de Sylvanès (4,5 km), prendre la direction
des Bains, suivre la D10 à gauche, puis la D92 à droite en direction de Fayet.
Après 800m, prendre la petite route qui mène aux Bertrands.
l'entreprise Cerutti n'est pas Corse, mais Genevoise ! elle crée des bulbes très" russe-orthodoxe" |
pour la Cathédrale de l'exaltation de la Sainte Croix |
Parce que l’histoire de Notre-Dame est intimement liée à celle des corporations d’artisans, l’incendie qui a ravagé partiellement la cathédrale dans la nuit du 15 au 16 avril 2019 a ému nombre de Compagnons. Comment ne pas penser aux tailleurs de pierres, sculpteurs et charpentiers qui se sont succédés au fil des siècles pour bâtir la cathédrale de Paris ? Si l’effondrement de la flèche de Viollet-le-Duc a marqué les esprits, la disparition de la charpente, moins visible par définition, constitue une perte immense pour le patrimoine français. Joliment surnommée « la forêt » en raison de la qualité des poutres qu’il a fallu pour la réaliser, la charpente de Notre-Dame datait du XIIIᵉ siècle. Ses dimensions étaient par ailleurs gigantesques : 100 mètres de longueur, 13 mètres de largeur dans la nef, 40 mètres dans le transept et 10 mètres de hauteur.
Une maquette à l’échelle 1/20e
Pour lui rendre un ultime hommage, les Compagnons charpentiers du Tour de France se sont mobilisés afin de réaliser une reproduction de la charpente à l’échelle 1/20e. Achevé en mars 2020 juste avant le début du confinement, le projet a été réalisé par trois itinérants pour la partie charpente, Valentin Pontarollo, Armand Dumesnil et Yann Férotin, le compagnon charpentier des devoirs Jean Michel Hourcade pour superviser, et Bruno Vidil et Eddy Laurenco pour la peinture.
Les évangélistes ne nous ont conservé aucune parole de ce «
juste », le charpentier de Nazareth en Galilée, fiancé de Marie, la Mère de
Dieu, époux aussi discret que fidèle ... et chaste ... ! Père nourricier et éducateur de
Dieu le Fils, devenu homme parmi les hommes de ce village, il le fait tout
simplement.
L’ange lui avait dit : -« Ne crains pas de prendre chez toi,
Marie, ton épouse. » et Joseph prit chez lui Marie son épouse.
L’ange lui avait dit : -« Lève-toi, prends l’enfant et sa
mère » et Joseph se leva, prit l’enfant et sa mère et s’enfuit en Égypte.
Il est un vrai fils d’Abraham: il croit et fait ce que Dieu lui dit. Lorsque Jésus disparaît pendant trois jours lors du pèlerinage à Jérusalem, Joseph accompagne la quête de Marie : -« Ton père et moi nous te cherchions. » Et Jésus, redescend à Nazareth, soumis à celui qui, sur terre, a autorité paternelle sur lui. Dieu savait à qui il confiait son Fils unique et sa Mère, à celui qui était l’homme le plus capable au monde d’être la parfaite image du Père .