même enseigne que chez Hansi à Colmar |
Je vous emmène à Paris, il y reste
des lieux étonnants, préservés des gilets jaunes. Il y a aussi des gens
étonnants, partis de rien, ayant quitté leur Alsace natale pour monter dans la
capitale, y créer une brasserie : c’était en 1864, sept ans avant l’annexion de l’Alsace à la Prusse, par l’Alsacien de Colmar Frédéric Bofinger,
au 5, Petite rue Saint-Antoine, rebaptisée rue de la Bastille en 1877. Cela
constituait à l’époque, un acte de résistance contre l’envahisseur prussien,
manger une choucroute, boire une bière, était une manière d’accomplir un acte
patriote.
Je vous ai déjà parlé de bière en
visitant le Grand café de Moulins : ici c’est encore mieux, puisque nous sommes
à Paris ! https://babone5go2.blogspot.com/2018/09/grand-cafe-moulins.html
Le coup de génie de Frédéric est
d’installer la première pompe à bière de la capitale. Les artisans alsaciens
qui travaillent comme menuisiers et ébénistes dans le quartier du Faubourg
Saint-Antoine viennent consommer la bière « à la pression » (elle titre entre
18 et 25 degrés !) en apportant leur chope en grès. La bière d’Alsace est
réputée alors pour être la meilleure, elle rafle toutes les médailles d’or à
l’Exposition universelle de 1867.
Bofinger mériterait que les
zythologues (connaisseurs de la bière et de sa dégustation) et, plus généralement,
les amoureux du demi-pression, reconnaissants, lui élèvent une statue.
Si l’enseigne représente un
couple de petits Alsaciens, elle avec un kouglof, lui avec une chope de bière et
un bretzel, courant à la brasserie, c’est pourtant Gambrinus, roi mythique de
Flandre et Brabant, symbole des amateurs de bière, qui trône sur un magnifique
vitrail à l’intérieur de l’établissement.
les suspensions au plafond sont (forcément) des frères Müller |
Dans le dépliant qui décrit la brasserie, on apprend que le célèbre chansonnier Aristide Bruant fut un fidèle de
ce qui n’était encore qu’une cantine populaire. Il venait avec ses propres œufs
pour qu’on lui prépare une savoureuse omelette. En guise de remerciement,
peut-être entonnait-il un couplet de sa fameuse chanson sur le quartier :
« Il était né près du canal
Par là… dans l’quartier
d’l'Arsenal
Sa maman, qu’avait pas d’mari,
L’appelait son petit Henri…
Mais on l’appelait la Filoche,
À la Bastoche.
I’n'faisait pas sa société
Du génie de la liberté,
I’ n’était pas républicain,
Il était l’ami du rouquin
Et le p’tit homme à la Méloche,
À la Bastoche … »
On connaît sa dégaine popularisée
par Toulouse-Lautrec avec sa chemise et son écharpe écarlates, (le modèle de Christophe Barbier ?) sa vareuse de
velours côtelé, son feutre noir à larges bords. La Méloche, la Filoche, toute
ressemblance avec des personnalités politiques (insoumises) d’aujourd’hui est
évidemment fortuite, bien qu’elles fréquentent souvent la place voisine !
Pour l’anecdote, sachez qu’en
1898, Bruant se présenta aux élections législatives dans le quartier de
Belleville. Il rédigea sa profession de foi en vers :
« Si j’étais votre député
– Ohé ! Ohé ! Qu’on se le dise !
J’ajouterais « humanité »
Aux trois mots de notre devise …
»
Il n’obtint que 525 voix !
À la Belle Époque,
l’établissement repris par Alfred Bruneau, le gendre de Bofinger, s’agrandit et
s’embellit. Les murs chantent l’Art Nouveau et l’Alsace libérée.
Le décor n’a guère changé depuis,
avec ses boiseries, ses cuivres, ses banquettes de cuir noir, ses hauts miroirs
biseautés et surtout, la délicate coupole ovale, œuvre des peintres-verriers
Gaston Néret et Royé.
Tout autour de la salle du
rez-de-chaussée, les murs sont ornés de frises, de médaillons sur toile et de
peintures représentant les villes de vin.
Un héron en céramique, œuvre de
Jérôme Massier, observe dédaigneusement l'assemblée. Comme sa consœur la cigogne de
la fable, il ne peut attraper miette du foie gras mi-cuit avec sa gelée de
pinot noir dans les assiettes !
Quand je fréquente un
établissement, vous avez noté que par curiosité (et par nécessité) je me rends
toujours aux toilettes. Pour vérifier la propreté, la déco : des
toilettes décorées sont le signe du degré artistique du propriétaire : on mange mieux si le décor est raffiné !
Bingo, nous sommes accueillis par
une jolie alsacienne, aussi dénudée qu'érudite puisqu’elle lit
un livre, avec la devise :
Quo non hac duce
nous y voilà !
nous y voilà !
Je cherche, et trouve : c’est
la devise de la CCI de Bordeaux, et on la retrouve sur nombre de médailles
figurant un Chef, que ce soit Napoléon III, ou Louis Philippe : « Jusqu’où
ne va-t-on pas avec un tel chef ? » . Surtout si l'on embarque en mer, pour comme Ulysse découvrir le monde.
Jusqu’où ne va-t-on pas avec
Frédéric Bofinger ?
Jusqu'où ne va-t-on pas avec un tel Chef ?
je vous ai fait traîner un moment avec ma petite histoire
tout ça pour en arriver là !
-"que va-t-"il" donc nous annoncer ce soir" ?
je vous ai fait traîner un moment avec ma petite histoire
tout ça pour en arriver là !
-"que va-t-"il" donc nous annoncer ce soir" ?
urinoirs aux dauphins, la classe ... maritime ! |
Cent cinquante quatre ans plus
tard, la brasserie s’est agrandie, et est toujours flamboyante. On y mange les
plats classiques des brasseries, en buvant de la bière à moins que l’on préfère
le vin d’Alsace. Nombreux sont les artistes qui ont collaboré à la décoration,
dont naturellement le peintre Hansi, décorateur du salon qui porte son nom.
ce soir, la France a rendez-vous à 20 heures à la télé,
avec le Président
on attend de lui un choc (2)
on lui souhaite de réussir, pour qu'enfin on puisse dire de lui :
Quo non hac duce !
avec le Président
on attend de lui un choc (2)
on lui souhaite de réussir, pour qu'enfin on puisse dire de lui :
Quo non hac duce !
PS 2 : j'ai été chercher ce matin le compteur de la dette :
d'après les on-dit, il semblerait que demain on passe à 10 milliards de plus. Moscovici serait OK, l'affaire aurait été négociée de longue date, c'est le cadeau de Noël du Pays à nos petits enfants.
PS 3 : auparavant en Grèce : https://babone5go2.blogspot.com/2015/06/ce-nest-pas-leur-dette.html
PS 4 : ce blog est ma mémoire : http://babone5go2.blogspot.com/2013/03/notre-chere-dette.html
en 5 ans, partant de 1834 milliards, nous aurons dérivé de 516 milliards. Le pire est que les intérêts nous lient les bras, pour investir quoi que ce soit !
PS 4 : ce blog est ma mémoire : http://babone5go2.blogspot.com/2013/03/notre-chere-dette.html
en 5 ans, partant de 1834 milliards, nous aurons dérivé de 516 milliards. Le pire est que les intérêts nous lient les bras, pour investir quoi que ce soit !