Nous dégustons notre parillada, et Daniel C, toujours lui, raconte :
-« il a fallu à un moment de l’histoire chrétienne, expliquer l’Assomption de la Vierge. L’assomption, c’est la montée au ciel de la maman de Jésus, il fallait bien que cela arrive à un moment ou un autre, lui-même ayant rejoint son Père là-haut. Comment expliquer ce mystère au vulgum pecus ?
-« il a fallu à un moment de l’histoire chrétienne, expliquer l’Assomption de la Vierge. L’assomption, c’est la montée au ciel de la maman de Jésus, il fallait bien que cela arrive à un moment ou un autre, lui-même ayant rejoint son Père là-haut. Comment expliquer ce mystère au vulgum pecus ?
Alors a été inventée une histoire : la Vierge est
apparue la nuit du 24 mars 1178 à un moine. La Vierge laçait
son vêtement par une ceinture lui entourant la taille. Ca on comprend. Or la
ceinture était détendue, mal serrée, quasiment délacée. On devine la scène de l’ascension :
la vierge monte au ciel comme une montgolfière (pardon de l’irrespect). Sa
ceinture finit par se délacer. Elle tombe lentement au sol (en tournoyant). Thomas,
l’apôtre sceptique, est là comme toujours, il est le symbole du doute, et justement...la ceinture lui tombe dans les mains !
Le raisonnement s'impose : puisque la ceinture est tombée (par les lois de la gravité), c’est
bien que la Vierge est montée…au ciel. Donc plus de doute, elle a
rejoint son Fils, assis à la droite de Dieu, le Père créateur du Ciel et de la
Terre ».
CQFD.
Après une histoire pareille, impossible de ne pas prendre
immédiatement la voiture, direction le sud, le delta de l’Ebre, la Cathédrale de
Tortosa.
Figurez-vous que c’est en 1148 que
Ramon Berenguer IV (marié à Pétronille d’Aragon) conquiert la ville, sa
mosquée, (il faut voir le boulot qu'il abat pour reconquérir le territoire occupé par l’islam…)
et tous les biens des archevêques locaux. Il transforme la mosquée en
cathédrale en tirant parti des bâtiments musulmans. Je ne vous raconte pas la
suite, les noms des évêques et tout et tout. Comme à chaque fois, il y a des
moines, la règle de Saint-Augustin, un cloitre, bref la vie monastique.
le Coran, c'était avant ! |
Le temps passe puisqu’il nous
faut arriver à 1672 pour voir créée la Chapelle de la Virgen de la Cinta, une
luxueuse chapelle baroque, avec des fresques, des peintures, des inscriptions d’or,
des marbres, et même d'adorables lampes Art nouveau. Dans le cas d’espèce, comme tout le monde connait l’histoire de la
ceinture, et que c’est la cinta la vedette, la Vierge la présente tenue entre
les mains, pour bien montrer que c’est l’objet prouvant son assomption.
Je m’amuse à la découvrir sous toutes les formes, affiches ; peintures diverses ; fresques au plafond ; sculpture d’argent, (à ce propos Joseph n’a pas été oublié avec sa grande équerre), et sur le rétable en majesté, la Virgen est entourée de Pierre et Paul ; Je suis sauvé par mon Lumix, grâce à son célèbre zoom, et à son pouvoir de capter le peu de clarté dans l’obscurité totale, malgré la lumière artificielle chichement dispensée quand on met un euro dans la fente de la boite ad hoc.
la fameuse chapelle de la Virgen de la Cinta |
je termine par Joseph...
...quand-même...!
c'est mon troisième prénom...celui de notre grand-père !
délicat d'imaginer l'assomption de Joseph : il y a déjà un Père là-haut ! |
la main droite est vide, ou l'objet (un compas ?) est parti ? |
l'équerre à la main gauche ! |
Nous sommes tellement estomaqués par la visite qu’il nous faut nous remettre :
monter au fort qui domine la cathédrale
et déjeuner (malgré le prix) au
Parador