Je suis un peu troublé par les derniers évènements concernant ces proches disparus, et la poésie de Pierre Rabhi me touche aisément ! Il nomme son blog « pour une insurrection des consciences ». Pile ce qu’il me faut !
« Des songes heureux pour ensemencer les siècles...
Sachez que la Création ne nous appartient pas, mais que nous sommes ses enfants.
Gardez-vous de toute arrogance car les arbres et toutes les créatures sont également enfants de la Création.
Vivez avec légèreté sans jamais outrager l’eau, le souffle ou la lumière.
Et si vous prélevez de la vie pour votre vie, ayez de la gratitude.
Lorsque vous immolez un animal, sachez que c’est la vie qui se donne à la vie et que rien ne soit dilapidé de ce don.
Sachez établir la mesure de toute chose.
Ne faites point de bruit inutile, ne tuez pas sans nécessité ou par divertissement.
Sachez que les arbres et le vent se délectent de la mélodie qu’ensemble ils enfantent, et l’oiseau, porté par le souffle, est un messager du ciel autant que la terre.
Soyez très éveillés lorsque le soleil illumine vos sentiers et lorsque la nuit vous rassemble, ayez confiance en elle, car si vous n’avez ni haine ni ennemi, elle vous conduira sans dommage, sur ses pirogues de silence, jusqu’aux rives de l’aurore.
Que le temps et l’âge ne vous accablent pas, car ils vous préparent à d’autres naissances, et dans vos jours amoindris, si votre vie fut juste, il naîtra…
…de nouveaux songes heureux, pour ensemencer les siècles ».
Pierre Rabhi ajoute :
« Il faut se mettre dans une attitude de réceptivité, recevoir les dons et les beautés de la vie avec humilité, gratitude et jubilation ».
"La Terre... Combien sommes-nous à comprendre cette glèbe silencieuse que nous foulons toute notre vie ? Pourtant, c'est elle qui nous nourrit, elle à qui nous devons la vie et devrons irrévocablement la survie"
" Ne pouvant produire sans épuiser, détruire et polluer, le modèle dominant contient en fait les germes de sa propre destruction et nécessite d'urgence des alternatives fondées sur la dynamique du Vivant ".
Pierre Rabhi, Extrait du Recours à la Terre , Terre du ciel, 1995
Alors je me promène dans l’allée des tilleuls, baigné par les derniers rayons de l’été indien, au milieu des colias(1) jaunes qui batifolent dans l’herbe, à la recherche de leur compagne blanche. Les vulcains(2) patrouillent sur les orties, avant de chercher refuge dans les maisons qu’ils savent protégées de l’hiver proche. Un paon du jour a toqué à la fenêtre ce midi (3). Au loin se fondent dans les brumes les cimes des sommets pyrénéens, au-dessus de Bagnères-de-Luchon. Un(e) peintre est là, en train de s’essayer à des transparences vertes et bleues. Elle achèvera son œuvre à l’atelier.
Elle rêve de brumes diaphanes.
Claude Hersant |
Que la nature est belle… !