Pendant toute notre vie, en particulier au cours des périodes où nous habitions de grandes villes comme Paris, notre fantasme (culinaire) consistait à collectionner les adresses d’artisans, suffisamment sûrs pour nous fournir de vrais produits du terroir. C’est un fantasme très parisien : où se procurer le meilleur foie gras ; les meilleures huitres ; des bars de ligne ; les meilleurs macarons, etc…Gilles Pudlowski en a fait un livre, qui permet de se balader partout en France, pour y trouver les produits d’exception.
Aujourd’hui que nous habitons la campagne, nous poursuivons la même quête, compliquée par la disparition des vrais artisans, et la quasi nécessité de fréquenter les grandes surfaces.
Eh bien : nous avons trouvé !
Saint Antoine est au milieu, à droite de Saint-André |
Sonia et Laurent Fortassin sont charcutiers à Paris. Vous voyez que je ne vous parle pas d’obscurs artisans de la France d’en bas, mais de vrais commerçants de la Capitale. Ils savent le goût du jambon (de Paris), aiment le faire déguster aux gamins de leur quartier, épatés : ce jambon a du goût ! Ils ont un saint-patron dans l’Eglise Saint-Eustache, 1 rue Montmartre, où la confrérie des charcutiers a financé… le vitrail de la charcuterie. On y voit justement Saint-Antoine, le patron des charcutiers.
Un petit cochon ; des saucisses…Pour être complet, il existe un autre vitrail du même genre 10 rue Bachaumont dans le IIè, dans ce qui fut la maison des charcutiers français ! Bref ils ont tout pour réussir…sauf à avoir le mal du pays, au point de vouloir retourner à Mauléon-Barousse pour ouvrir un commerce. Evidemment, ils sont là-bas (pour nous là-bas est ici vous avez compris) plus proches des sources de leurs productions : cochon ; canards et autres oies. Il faut vous dire que les grottes de Troubat toutes proches témoignent d'un peuplement préhistorique ancien. Des fouilles ont révélé des silex, des harpons, un propulseur, des sagaies en bois de cervidés, datant de 15000 à 8000 av. J.-C, tous objets propres à découper le sanglier (sauvage). On y a découvert de nombreux restes d'escargots (gris) : nos ancêtres étaient des gourmets, nous avons de qui tenir !
Alors, que faut-il acheter ?
Je vais vous donner le bon de commande à remplir en fin de ce message, pour que vous puissiez passer à l’action. Ce n’est pas difficile : tout est bon ! mieux : excellent, magnifique… ! Pour choisir, nous allons faire un tour juste en bas, près de la rivière l’Ourse, à l’Hostellerie de l’Ourse, qui est sur Antichan de Barousse, encore un ancien moulin !
Quand un restaurant est bon, les voitures garées autour marquent l’intérêt des populations locales : c’est plein d’ouvriers, en tenues fluorescentes : vous savez, ce genre d’ouvriers costauds, barbus, un peu rouges, si bien décrits par les Chevaliers du Fiel quand ils évoquent les ouvriers municipaux, avec leur rotofil ! Ca rit et ça cause, apéritif, vin rosé, frites-fraiches-maison. Le cassoulet du coin est plus sobre qu’à Castelnaudary, où l’on ajoute le confit. Ici le confit on le mange à part, avec les frites maison. Le cassoulet d’ici est moins mouillé, avec simplement les haricots (tarbais), et la saucisse grillée à feux très doux, un bon moment. Un peu doré et croustillant, c’est tout simplement divin.
Le bon roi Henri avait inventé la poule au pot
Saint-Antoine et moi,
on vous recommande la pistache d’Anla
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chose promise, chose due :