On aurait aussi pu dire aussi : « el Abuelo » au masculin. Ou plus familier : « la Abuelita ». Mais c’est plus sobre de dire « la Abuela » : la grand-mère. Le symbole du foyer, de la douceur familiale ; des traditions. Des liens particuliers avec les petits-enfants. Des soupes extraordinaires, avec des citrouilles, symbole de temps oubliés. Du bon café. Des recettes disparues. On peut tout dire à sa grand-mère. Elle sait cuire le jambon de Bayonne épais avec moitié de gras pour faire une litière fabuleuse aux œufs au plat. Des pâtés de lièvre disparus. Des travaux d’aiguille ; des tricots ; des ouvrages de couture ; des dentelles. Des tartes.
Pour retrouver nos abuelas, nous partons pour Vielha, en remontant
La cuisine est typiquement grand-mère, à Lyon on dirait que c’est une « mère ». Le cuisinier vient de Gallice, c’est « l’hombre qui parle à l’ouïe des poissons ». Nous avons beau être en montagne, le poisson est frais, transporté directement de la côte Est. La paella délicieuse, et avec la côte d’agneau grillée, les frites sont moelleuses à souhait.
Pour les Français nombreux, le service commence à midi et demie, dans une ambiance de vieille ferme, le plafond recouvert d’anciens outils agricoles ; de chardons séchés ; de céramiques et autres souvenirs. A l’entrée trônent deux boites des papillons du coin, pour montrer que la nature est toujours présente. Comme dans tout bar, il y a des vitraux avec des edelweiss. Va savoir pourquoi, une énorme maquette de trirème à l’entrée, pour nous rappeler nos origines romaines sans doute ?
Un peu plus loin, la municipalité a posé sur le trottoir un ours grandeur nature en cuivre. Nous revenons par Saint-Béat, occasion de passer sous le porche du Crédit-Agricole, pour découvrir la plage, quand on pense que les Romains y embarquaient les colonnes de marbre, destinées à Saint-Bertrand de Comminges !
Un amical : "Ola, Abuela" !