Je regarde le Figaro du week-end,
et commence à l’envers avec les annonces immobilières : qui sait quelles merveilles
je vais trouver, comme un presbytère dans un vieux château proche de Fougères à
300.000€… puis à Paris. Capitale touchée par la hausse spectaculaire
des taxes foncières, juste retour de la dette abyssale accumulée par Madame la
candidate à l’élection présidentielle, Maire(sse) de la Capitale, je tombe sur la référence 246202 de
Patrice Besse, avec le titre : la maison-atelier d’Eugène Boudin,
sur 4 étages avec terrasse, 300 m2 pour (à peine) 6 millions !
Patrice écrit toujours une rubrique intime "ce que j'en pense" toujours passionnante
voici ce qu'il en pense, ou plutôt, parlant de lui à la troisième personne
ce que nous en pensons
Je connais comme nous tous Eugène
Boudin (1824-1898), le normand d'Honfleur, le précurseur essentiel de
l'Impressionnisme. Élève d’Eugène Isabey, peintre de marine dont l’atelier se
situe avenue Frochot, ami de Baudelaire qui évoquait la ”beauté
météorologique”, ami de Patrice de
Jongkind, Millet, de Corot qui l’appelait le ”Roi des ciels” et de
Gustave Courbet, Eugène sera l’initiateur de Claude Monet (né en 1840 dans le
quartier rue Laffitte), à la peinture de plein-air. Seize années séparent les
deux artistes.
ce sont les
Parisiens qui habitent Paris et exposent à Paris, au Salon d'automne de Paris
Eugène habitera
Deauville dans la villa Breloque où il mourra face à la mer, mais pour le
moment, restons à Paris, où il sera enterré au cimetière St Vincent à
Montmartre
le suis fasciné par les maisons d'artistes, nombreuses étant décorées de manière très personnelle |
Dés 1859, Eugène séjourne
temporairement boulevard de Montmartre. Puis s’installe en 1861, au 66 rue Pigalle. C’est en février
1863 qu’on le trouve au 27 avenue Trudaine où il demeure avec son épouse
Marie-Anne Guédès, originaire du Finistère et grâce à laquelle il redécouvre,
(Cf. : Le pardon de St Anne la Palue 1859), le littoral breton, plus austère
que sa Normandie natale.
Après quelques soucis financiers,
en 1865 le couple déménage au 21 rue Fontaine. Puis en 1869, au 31 rue Saint Lazare.
Enfin en 1871 après un séjour à Bruxelles, il s'établit au dernier étage du 11
place de Vintimille, face au square Berlioz. C’est en ce lieu - qui sera son
atelier - qu’il réalise ses dernières toiles.
Il existe donc des tas de maisons Boudin, mais je cherche la dernière, la plus belle, la plus grande puisque incluant un atelier, la vue sur Paris, depuis la terrasse : Je la cherche, cette terrasse arborée avec googlemap, il existe une rue Vintimille, mais je ne trouve pas la Place du même nom pourtant peinte par Vuillard !
Dans ces quartiers du 9e il aura pour voisins Alphonse Allais et Erik Satie, tous originaires d’Honfleur. Il fréquente la brasserie des Martyrs, le café de la Nouvelle Athènes ainsi que l’auberge du Clou de l’avenue Trudaine où il y retrouve de nombreux artistes. En 1849 le Baron Taylor lui propose une mission dans le Nord pour la Fondation de Secours Mutuel aux artistes. Eugène participe à la première exposition des « Impressionnistes » dans l’atelier du photographe Nadar, 35, boulevard des Capucines, en 1874.
Il sera exposé par le galeriste/marchand d’art Durand-Ruel au 11 rue Le Peletier et rue Laffitte. En 1889, le peintre est désemparé par le décès de son épouse Marie-Anne. Puvis de Chavannes, dont l’atelier est situé 11 place Pigalle, lui remet en 1892, la croix de Chevalier de la Légion d'Honneur.
Eugène Boudin inaugure une organisation à laquelle il restera fidèle toute sa vie : il passe l’hiver à Paris et, aux beaux jours, se rend sur le littoral. Le ” peintre des ciels et de la lumière”, s’éteint un 8 aout 1898 à Deauville et selon sa volonté en regardant la mer. Après une cérémonie à l’église de la Trinité, le 12 août, il sera inhumé au cimetière Saint-Vincent de Montmartre près de son épouse.
Claude Monet dira plus tard, « J’ai dit et le répète, je dois tout à Eugène Boudin ». Petit clin d’œil de l’histoire, à quelques dizaines de mètres d’ici, Claude Monet séjourne régulièrement, arrivant de Giverny par la gare Saint Lazare, au n°20 rue de Vintimille dans un logement prêté par Gustave Caillebotte.
Je tiens ce texte de Michel GÜET que je remercie.
http://www.neufhistoire.fr/index.php?lng=fr&tconfig=0
Dans de nombreux tableaux du ”maître des plages”, l’espace octroyé au ciel, aux nuages et à leurs lumières, occupe une surface d’environ deux tiers, faisant la singularité de Boudin. |
et à la jetée de Trouville, le vapeur attend les passagers avec son panache de fumée noire
ce serait moi, je remettrais quelques toiles dans l'atelier, non ?
je me suis intéressé bien entendu à la cote d'Eugène
la collection Schmit s'est vendue deux fois le prix de la maison de Montmartre
la maison de Montmartre va partir vite :
il n'y en a qu'une à Paris !
"Le quartier de Montmartre est mondialement célèbre pour son passé bohème et artistique. Situé proche de la rue des Martyrs et de la rue Lepic et ses nombreux commerces de bouche, bars et restaurants, à quelques pas du théâtre de l'atelier qu'André Barsacq dirigea pendant la deuxième guerre. A moins de cinquante mètres, les plus de 2 hectares d'espace vert aux arbres remarquables que constitue le square Louise Michel. La maison en pleine propriété est édifiée sur un terrain en pente typique du quartier où rues étroites et escarpées, flanquées de longs escaliers la singularisent. L’extension qui prolonge la maison d’origine sur la cour lui confère un plan en L sur 3 niveaux plus une terrasse exposée au sud et sa une vue panoramique surplombant Paris. Les stations de métro Anvers et Abesses et de nombreux bus facilitent les déplacements."
Description
"Depuis l'entrée sur la rue un escalier descend vers la cour pavée qui éclaire naturellement une chambre et un dégagement. A ce niveau sont également agencés, un hammam avec douche et un cabinet de toilette revêtus de carreaux vernissés aux murs et au sol, puis, une réserve et une cave. Dans la cour 2 portes donnent accès à une chaufferie et à une buanderie. Depuis l’entrée, au niveau de la rue, une double porte battante donne accès au salon de musique éclairé par deux fenêtres en façade. Une baie ouvre sur un couloir qui sépare d’un côté une salle d’eau carrelée avec toilettes, et de l’autre une chambre avec des placards de part et d’autre de sa porte d’accès. Au fond de ce couloir, la seconde chambre avec une cheminée et des fenêtres sur la cour.Au premier étage la baie d’atelier est occultable par un volet roulant intérieur en bois. Le salon bénéficie du volume cathédrale. Dans le prolongement du salon équipé d’une cheminée encadrée de bibliothèques, et derrière une double porte coulissante au vitrage sablé, une cuisine entièrement équipée avec l'ilôt central qui est prolongé d’une table. Une cheminée de marbre est ici aussi, encadrée de placards de rangement et bibliothèques. Un balcon véranda et 3 baies sur la cour apportent la lumière naturelle. Les plus de 5 mètres de hauteur de ce niveau, sont partiellement divisés en hauteur et une mezzanine, accessible depuis un escalier droit, permet d’un côté la vue plongeante sur le salon en contre-bas, et de l’autre, un accès à la terrasse ainsi qu'à l’étage supérieur. Ce niveau dispose de toilettes invités éclairées par un oculus. Au niveau supérieur, accessible depuis la mezzanine du 1er par un escalier à quartier tournant, se trouve la chambre principale. Des placards de rangement et une salle de bains avectoilettes encadrent l’escalier. La chambre est mansardée sur une moitié de son volume. Une large baie donne accès à la terrasse. Un escalier en colimaçon d’époque permet l’accès à une mezzanine constituée du plancher conservé sur l’autre moitié du volume de la chambre".
Ce que nous en pensons
(c'est Patrice B. qui pense)
"C'est ici que le "roi des
ciels", tel que Camille Corot surnommait Eugène Boudin installa son
atelier, dans cette maison. Comme un belvédère, sa terrasse surplombe les
toits. Des volumes conservés et magnifiés, un plan élégant et fonctionnel avec
4 chambres et de nombreuses possibilités supplémentaires, l'ensemble habitable
en l'état. La discrète façade et son annexe commerciale mitoyenne permettront
toutes sortes de projets. Habiter Montmartre a fait rêver de nombreux artistes
et esthètes de toutes nationalités depuis des décennies. Une maison-atelier
loin de la posture et l'ostentation de certains quartiers".
L'élégance selon Paul
Valéry :
" L'art de ne pas se faire remarquer
allié au soin subtil
de se laisser distinguer".