samedi 22 juin 2019

Jardin Massey (3)

Promenade sous les arbres du monde. Des surprises : l'orangerie tout en verre. Le cloitre de Saint Sever de Rustan. Le petit train... et les paons, le cri (affreux) des mâles, les couleurs merveilleuses de ces messieurs, le flegme de ces dames... je parle toujours des paons !



l'ouragan d'Edmond Desca, de Vic en Bigorre, couronné au salon de 1883, nous montre ses fesses

lors d'une violente tempête, il souffle dans une corne, perché sur une branche cassée
le chien est effrayé, il y a de quoi !




Théophile Gautier est né à Tarbes le 30 aout 1811
Il y gardera longtemps le souvenir des silhouettes des montagnes bleues
il dira : "aimer, c'est admirer avec le coeur. Admirer, c'est aimer avec la raison"
le pin Weymouth arbore ses aiguilles longilignes

pas habituelle une voie de 7"1/4 (184mm) en France !
rappelons que l'écartement Decauville est de 600mm, ce qui donne l'échelle de 1/3,5 environ
http://www.cfchanteraines.fr/lvdc/lvdc0130/carnet01.htm









Dieu devant l'arbre défendu jette Adam et Eve du Paradis : fallait pas désobéir ! (voir PS 2)

l'Ange : -"vous n'avez pas compris ? prenez vos cliques et vos claques, un sac de graines à semer, barrez-vous et bossez" !







comme le font les papilio, le paon bleu mâle (pavo cristatus) pratique le top hilling pour se faire mater des femelles








je repère une adorable maison à louer



habiter Tarbes, 

devant le jardin Massey ?



PS 1 : J'ai retrouvé le voyage en Espagne de Théophile Gautier, 1843

pas de chance (pour moi)

Il fait le tour dans le sens contraire des aiguilles d'une montre, mais ne semble pas visiter la Catalogne ! Par contre, partant de Paris en diligence, il passe par Bordeaux et Bayonne. Voici pour les lecteurs assidus le début du chapitre II, c'est tellement décalé, cent soixante quinze ans plus tard !




Bayonne est une ville presque espagnole pour le langage et les mœurs : l’hôtel où nous logions s’appelait la Fonda Sant-Esteban. Sachant que nous allions faire un long voyage dans la Péninsule, on nous faisait toutes sortes de recommandations : Achetez des ceintures rouges pour vous serrer le ventre ; munissez-vous de tromblons, de peignes et de fioles d’eau insectomortifère ; emportez du biscuit et des provisions, les Espagnols déjeunent d’une cuillerée de chocolat, dînent d’une gousse d’ail arrosée d’un verre d’eau, et soupent d’une cigarette de papier ; vous devriez bien aussi vous munir d’un matelas et d’une marmite pour vous coucher et faire la soupe. Les dialogues français-espagnols à l’usage des voyageurs n’avaient rien de très rassurant. Au chapitre du voyageur à l’auberge, on lit ces effrayantes paroles : Je voudrais bien prendre quelque chose. ― Prenez une chaise, répond l’hôtelier. ― Fort bien ; mais j’aimerais mieux prendre n’importe quoi de plus nourrissant. Qu’avez-vous apporté ? poursuit le maître de la posada. ― Rien, répond tristement le voyageur. ― Eh bien ! alors, comment voulez-vous que je vous fasse à manger ? Le boucher est là-bas, le boulanger est plus loin ; allez chercher du pain et de la viande, et, s’il y a du charbon, ma femme, qui s’entend un peu à la cuisine, vous accommodera vos provisions. Le voyageur, furieux, fait un vacarme effroyable, et l’hôtelier impassible lui porte sur sa carte : 6 réaux de tapage.

La voiture qui conduit à Madrid part de Bayonne. Le conducteur est un mayoral avec un chapeau pointu orné de velours et houppes de soie, une veste brune brodée d’agréments de couleur, des guêtres de peau et une ceinture rouge : voilà un petit commencement de couleur locale. À partir de Bayonne, le pays est extrêmement pittoresque ; la chaîne des Pyrénées se dessine plus nettement, et des montagnes aux belles lignes onduleuses varient l’aspect de l’horizon ; la mer fait de fréquentes apparitions sur la droite de la route ; à chaque coude, l’on aperçoit subitement entre deux montagnes ce bleu sombre, doux et profond, coupé çà et là de volutes d’écume plus blanche que la neige dont jamais aucun peintre n’a pu donner l’idée. Je fais ici amende honorable à la mer dont j’avais parlé irrévérencieusement, n’ayant vu que la mer d’Ostende qui n’est autre chose que l’Escaut canalisé, comme le soutenait si spirituellement mon cher ami Fritz.

Le cadran de l’église d’Urrugne où nous passâmes, portait écrite en lettres noires cette funèbre inscription : Vulnerant omnes, ultima necat. Oui, tu as raison, cadran mélancolique, toutes les heures nous blessent avec la pointe acérée de tes aiguilles, et chaque tour de roue nous emporte vers l’inconnu.

Les maisons d’Urrugne et de Saint-Jean-de-Luz, qui n’en est pas très éloigné, ont une physionomie sanguinaire et barbare due à la bizarre coutume de peindre en rouge antique ou sang de bœuf les volets, les portes et les poutres qui retiennent les compartiments de maçonnerie. Après Saint-Jean-de-Luz, on trouve Behobie, qui est le dernier village français. On fait sur la frontière deux commerces auxquels les guerres ont donné lieu : d’abord celui des balles trouvées dans les champs, ensuite celui de la contrebande humaine. On passe un carliste comme un ballot de marchandises ; il y a un tarif : tant pour un colonel, tant pour un officier ; le marché fait, le contrebandier arrive, emporte son homme, le passe et le rend à destination comme une douzaine de foulards ou un cent de cigares. De l’autre côté de la Bidassoa, l’on aperçoit Irun, le premier village espagnol ; la moitié du pont appartient à la France et l’autre à l’Espagne. Tout près de ce pont se trouve la fameuse île des Faisans où fut célébré par procuration le mariage de Louis XIV. Il serait difficile aujourd’hui d’y célébrer quelque chose, car elle n’est pas plus grande qu’une sole frite de moyenne espèce.

PS (2) : Le cloitre de St Sever est décrit dans :



c'est quand-même commode quand on peut compulser les bouquins sur internet !

merci l'Université Bordeaux-Montaigne !