j'ai failli écrire phonétiquement :
javai zomi dali
J’ai des lectures étonnantes :
« les maths et les peintres »
par exemple, constituent un champ de réflexion inhabituel, dans cette période
énervée pour nos concitoyens que constituent ces folles présidentielles.
Quand on aborde un sujet pareil,
qui nous fait replonger dans les plaisirs oubliés des étudiants jouant avec les
courbes mathématiques (quel
bonheur ce serait de s’y remettre aujourd’hui aidé par les ordinateurs
dessinant des courbes en 3D !), on redécouvre des artistes oubliés,
leurs connaissances, Dürer par exemple avec son polyèdre, et si l’on ajoute un
peu de catalognitude à cela, on tombe
forcément sur Dali, Salvador Dali, Dali et son génie surréaliste.
Pour des raisons curieuses, je m’intéresse
à la queue d’aronde, comme on
désignait autrefois l’hirondelle. Cette queue a la forme d’un engin oublié, que
j’ai décrit ici :
Je montre ainsi une appétence
pour les maths qui confirme mon intérêt pour «les maths et la peinture».
Voici pour le prouver Newton, l’auteur
du travail qui est la multiplication d’un poids par son déplacement d’où l’expression :
le Newton*mètre = 1 Joule. Bref !
Newton par William Blake |
Figurez-vous que
Salvador a peint ceci :
L'enlèvement d'Europe par Zeus
est un grand classique de la mythologie grecque, qui a inspiré un grand nombre
de peintres : Rembrandt, Le Titien, Véronèse...rappelons que, de cette union
naquit Minos... Je vous en ai seriné des tas d’exemples, et j’en découvre
toujours au gré de mes flâneries sur la Toile.(1)
Notre tableau présente une masse
de bleu-grisâtre, peut-être la Méditerranée, et dans les vagues semble se
profiler le corps d'une femme dénudée, la voyez-vous ?
Ensuite, on remarque
deux lignes brisées, comme des fissures en zig-zag , et une croix.
Sans oublier, dans le coin en bas
à gauche de l'oeuvre, une formule mathématique, rendant hommage à René Thom, mathématicien
qui fascinait l’artiste, ainsi que les mots "Queue
d'aronde" qu'on retrouve toujours en 1983, dans le titre de la
dernière toile peinte par Dali, avant son décès : "La Queue d'Aronde - Série des catastrophes."
Thom suggère qu'en quatre dimensions (ça commence à devenir hard) il existe sept surfaces équilibrées, et donc sept discontinuités possibles nommées "catastrophes élémentaires" : le pilier ; la corne ; la queue d'aronde ; le papillon ; les ombilics elliptique, parabolique et hyperbolique. Celle qu'il a nommée "queue d'aronde" l'est en référence à une hirondelle dont "aronde" est l'ancien nom.
Thom suggère qu'en quatre dimensions (ça commence à devenir hard) il existe sept surfaces équilibrées, et donc sept discontinuités possibles nommées "catastrophes élémentaires" : le pilier ; la corne ; la queue d'aronde ; le papillon ; les ombilics elliptique, parabolique et hyperbolique. Celle qu'il a nommée "queue d'aronde" l'est en référence à une hirondelle dont "aronde" est l'ancien nom.
L'expert Roger Michel Erasmy a décelé une certaine ressemblance
entre :
1) la ligne de droite et
l'autoroute A9 entre Salses et Narbonne, et
2) entre la ligne de gauche et la
D611 entre Tuchan et Corbières , mais ce ne serait qu'une coïncidence.
Je cite wiki, dont j’adore le
vocabulaire ésotérique : « Le titre complet du tableau est « Leda atómica », une huile sur toile
surréaliste peinte en 1949. Elle est
conservée à la Fondation Gala-Salvador Dalí, à Figueras. C'est une toile
emblématique de la période de Mysticisme
corpusculaire du peintre.
« C’est le tableau de notre vie. Tout est suspendu dans
l'espace sans que rien ne se touche. Même la mer s'élève à distance de la
terre. »
Gala, l'épouse du peintre est représentée comme Leda qui,
selon la légende, fut séduite par le dieu Zeus transformé en cygne et mit au
monde l'œuf duquel naquirent les dioscures, Castor et Polux et les sœurs Hélène
et Clytemnestre.
Dali se personnifie sous les
traits du cygne, mais met également en relation avec Castor et Polux comme deux
âmes jumelles semblables à Gala et à lui-même. Leda est assise sur un haut
piédestal, les deux pieds sur de petits reposoirs pendant qu'elle caresse le
cygne.
La toile fait partie de la
période de mysticisme atomique du peintre, durant laquelle Dali s'inspirait de
la physique atomique, où des particules élémentaires séparées par du vide se
maintiennent en équilibre, tout en formant à échelle macroscopique un ensemble
cohérent. Tout dans le cadre flotte, jusqu'à la mer qui flotte sur le sable et
aucun des éléments de la toile n'est en contact, suivant en cela la théorie de
la physique intra-atomique.
Entre les objets en lévitation on
trouve un cadre de bois, un livre rouge - peut être la Bible - trois gouttes
d'eau et une coquille d'œuf, symbole de vie très important de l'œuvre
dalinienne. Gala et le cygne sont représentés de façon hyperréaliste, de façon
quasi photographique, bien que les ombres portées ne correspondent pas aux
représentations. Cette œuvre marque un tournant vers un
réalisme décuplé et très élaboré".
La version définitive fut
précédée de plusieurs études à l'encre de chine, et d'une peinture à l'huile
qui resta inachevée. Avec l'aide du prince Matila Ghyka, mathématicien roumain
rencontré en Californie, Dali réalisa de savants calculs théoriques durant
trois mois qui donnèrent lieu à un film sur la composition de la toile. La
peinture synthétise des siècles de tradition mathématique et symbolique,
spécialement les apports pythagoriciens. Sa trame repose sur le nombre d'or
élaborée de telle façon que le spectateur ne puisse pas la voir simplement. Sur
un croquis de 1947, on note la précision de l'analyse géométrique réalisée par
Dali sur la base du pentagramme mystique pythagoricien, une étoile à cinq
branches formée de cinq lignes droites.
Pour en savoir davantage :
j'ai traduit pour vous le travail de Rosa Maria :
Rosa M. Maurell
Centre d'études daliniennes
Hora Nova, 30 mai, 2000
Comme son oeuvre picturale, les écrits de Salvador Dalí
regorgent de références mythologiques; c'est au mythe de Léda que nous nous
attacherons ici.
L'huile intitulée Léda atomique
(1949) se trouve dans la Salle du Trésor du Théâtre-musée Dalí de Figueres. Pour
cette toile, Salvador Dalí s'est inspiré du mythe classique de Léda. Selon la
version la plus populaire, Léda était la fille du roi d'Étolie, Thestios, et d'Eurythémis.
Elle épousa Tyndare, lequel, expulsé de Lacédémone, avait trouvé refuge au
palais de Thestios. Zeus, le père des dieux, s'éprit de la belle Léda et comme
elle se refusait à lui, se transforma en cygne. On dit que la nuit même où
Tyndare s'unit à Léda, Zeus vint lui aussi l'honorer sous forme de cygne. De
ses ébats avec l'oiseau, Léda conçut deux oeufs d'où sortirent deux paires de
jumeaux dont l'un était mortel et l'autre immortel: Castor et Pollux – les
Dioscures – et Hélène et Clytemnestre.
Dalí entreprit de peindre sa Léda
en 1945, aux États-Unis; le tableau représente Léda, vue de face, assise sur un
piédestal, la main gauche frôlant un cygne qui s'approche d'elle comme pour lui
donner un baiser. Autour de la figure principale, plusieurs objets, dont un
livre, une équerre et un oeuf qui pourrait représenter le fruit des amours du
cygne et de Léda d'où naquirent les jumeaux. Au fond, de chaque côté, les rochers
du cap Norfeu, situé entre Roses et Cadaqués, font référence à la terre natale de
l'artiste.
Léda atomique est conçue selon
les critères de la divine proportion théorisée par le peintre de la Renaissance
italienne Luca Paccioli. Léda et le cygne s'inscrivent dans un pentagone à
l'intérieur duquel vient s'insérer une étoile à cinq branches dont Dalí fit plusieurs
esquisses. L'artiste a calculé l'harmonie des références selon les règles établies
par le mathématicien Matila Ghyka, qui enseignait à l'époque à l'université de San
Diego. Ses travaux montrent que la divine proportion est le fondement de toute oeuvre.
Contrairement à certains de ses contemporains, qui estimaient que les mathématiques
distraient/interrompent l'inspiration artistique, Dalí jugeait qu'il ne pouvait
y avoir de véritable oeuvre d'art sans composition ni calcul.
Son épouse, sa muse, lui servait
de modèle et, dans l'interprétation qu'il donne du mythe, on voit Dalí traiter
l'amour avec plus de spiritualité que ne l'ont fait d'autres peintres, comme
Michel Ange ou Nicolas Poussin qui n'en virent que la facette charnelle,
l'union physique entre le Zeus-cygne et Léda. Ici, tout est éthéré, nul élément
n'en touche un autre, pas même la mer et la terre. En fait, dans son ouvrage Visages
occultes, le peintre parlait déjà d'un amour intense sans contact physique,
qu'il baptise clédalisme. Dans d'autres
oeuvres de Dalí telles que la Madone de Portlligat (1952) ou Figure
rhinocéronthique de l'Illisos de Phidias (1954), les figures centrales sont
également en lévitation.
On soutient que, filant le mythe
classique, Dalí s'identifiait à Pollux et que son défunt frère, Salvador,
pouvait représenter le jumeau mortel, Castor, alors qu'au sein de l'autre
couple, Anna Maria, sa soeur, aurait été la mortelle Clytemnestre et Gala, la divine
Hélène dont la beauté était si prodigieuse qu'elle provoqua une guerre entre grecs
et troyens.
Si le peintre peut aisément
identifier son épouse à Hélène, c'est qu'elle est pour lui un motif
d'inspiration: sa contemplation le conduit à de sublimes créations.
Au reste, dans un de ses écrits,
Salvador Dalí nous révèle la finalité de son oeuvre: "J'ai commencé à
peindre cette Léda atomique qui exalte Gala, la déesse de ma métaphysique, et
j'ai réussi à créer "l'espace-suspendu".
j'ai retrouvé les esquisses :
PS (1) : pour retrouver Léda :
pour retrouver Europe :