On a beau habiter une petite
ville, on peut dire qu’on ne s’y ennuie pas ! Notre « gouvernance » comme on dit pour les grands pays, ou
pour les entreprises, ne manque pas d’imagination pour accumuler les affaires.
Je vous ai déjà raconté tout cela en Espagne, en vous parlant de la façon de s'enrichir, d'un simple coup de pied (gagnant) dans un ballon :
http://babone5go2.blogspot.com.es/2015/03/todo-lo-que-era-solido.html
Je vous ai déjà raconté tout cela en Espagne, en vous parlant de la façon de s'enrichir, d'un simple coup de pied (gagnant) dans un ballon :
http://babone5go2.blogspot.com.es/2015/03/todo-lo-que-era-solido.html
Eh bien, nous ne sommes pas tout à fait en retard pour ce genre de sport !
Je ne fais que citer la Presse locale, et nationale, il s'en est passé de drôles de trucs autrefois, dans ce Comminges tranquille que l'on croyait uniquement consacré à l'élevage des veaux blonds sous leur mère !
vous voyez ici
"tempête dans un verre d'eau" !
…et voici qu’un autre
passé ressort !
Tout le monde avait oublié ces petits arrangements d'autrefois, des opérations immobilières de masse pourtant : quand vous voulez vous
enrichir en Espagne, comme je vous l'ai déjà raconté (cela ne concerne que des initiés), vous transformez du terrain
agricole en terrain à bâtir. Vous décidez en Conseil municipal d’un coefficient
d’occupation des sols (on dit COS) généreux genre 0,5. : premier bénéfice pour le propriétaire. Vous avez
autorisé ainsi la construction d’immeubles. (Peu importe qui viendra dedans). Second
bénéfice pour le promoteur qui réalise vite-fait des lotissements de maisons aux
cloisons en carton, pas chères. Troisième stade il suffit de trouver des « contributeurs »
(je n’ai jamais cité le terme de « pigeon »), séduits par les
bénéfices de ce que l’on appelle la « défiscalisation
de Robien ».
Les Français (et les Espagnols) sont accros à la
propriété : tout le monde, (des Présidents de la République l’ont rêvé
pour l’ensemble des citoyens), veut posséder sa résidence principale ;
puis sa résidence secondaire. Puis investir pour des étudiants (fauchés). Pour
des garages. La pierre chez nous c’est sacré !
Pour aider chacun à accéder à cette merveilleuse
façon de s’enrichir honnêtement, rien de plus facile : dé-fis-ca-li-ser ! C’est le cas de
Monsieur de Robien : vous faites construire un « bien » ; Le mot est significatif d’ailleurs :
c’est bien d’avoir un bien. Vous trouvez
un locataire qui va payer par son loyer mensuel votre mensualité bancaire.
Opération blanche pour vous, sauf qu’après un certain temps, le capital
remboursé, vous avez gratos votre bien. Et en prime, vous avez bénéficié d’une défiscalisation. (Seuls les sots, les locataires, ne le font pas,
on se demande bien pourquoi) ?
nous ne sommes pas en Espagne ! mais chez nous ! |
Tout le monde lève le
doigt !
Monsieur le banquier…monsieur le
promoteur… -« je veux investir à
Saint-Gaudens, dans la banlieue de Toulouse . Il parait que l’on voit les
Pyrénées par la fenêtre. Ca va prendre de la valeur plus tard. Je veux
investir, faites-moi cette faveur, voilà toutes mes économies» !
Ils auraient été mille deux cents à faire ce
raisonnement, à faire la queue pour défiscaliser.
« Un millier de logements
neufs en six ans. C’est peu dire que la ville de Saint-Gaudens a profité de la
loi de Robien, qui promettait des avantages fiscaux à ceux qui investissaient
dans des programmes de logements neufs. En contrepartie, les acquéreurs
s’engageaient à les louer à des prix en dessous de ceux du marché. Problème,
aujourd’hui, la majorité de ces appartements sont vides »….titrent les
journaux locaux…voilà que la Presse nationale s’en émeut ! Ils sont vides
car il faudrait que les locataires trouvent du travail ! Or le travail est
à Toulouse, pas ici !
tempête sur une tasse de café |
« Un marché bouleversé
« Certains ont tout de même
profité de ce programme pour avoir accès à un appartement au loyer imbattable :
310 euros charges comprises pour un 43 mètres carrés. "Je suis
agréablement surpris par le prix. Je gagne une centaine d’euros par rapport à
mon ancien loyer qui était pour le même genre d’appartement", explique
Bertrand Bouet, locataire, au micro de France 2. Le problème, c’est que la
construction de 1000 logements en si peu de temps a bouleversé le marché
immobilier de Saint-Gaudens, ils sont désormais impossibles à revendre sans
perdre d’argent.
«Très en vogue, l'investissement
immobilier défiscalisé a abouti à une situation critique dans de nombreuses
agglomérations en cinq ans à peine. » Le mensuel Que choisir?, sous le titre «
Naissance d'un scandale », consacre son dernier numéro aux constructions dîtes
« lois Robien, l'immobilier défiscalisé ». Saint-Gaudens est tout
particulièrement montré du doigt comme étant une « ville saturée où ça coince
».
Le mensuel écrit : « Quand
ignorer la géographie coûte cher… Il est facile, a posteriori, de relever
l'imprudence de ces particuliers qui ont acheté… sans jamais y avoir mis les
pieds, se fiant à des plaquettes promotionnelles surréalistes. Saint-Gaudens en
banlieue de Toulouse ? Comptez, tout de même, 96 km de distance. »
Aujourd'hui, la valeur des biens
a chuté de 30 %. Et malgré une baisse des prix des loyers de 20 à 30 % on ne
trouve pas acquéreur.
Cette situation est dénoncée
depuis de très longs mois par le collectif « Halte aux constructions anarchiques.
» Elle s'interroge de savoir ce que va devenir une bonne partie des 1 200
logements construits ces dernières années sur la ville. Aujourd'hui,
l'association qui participe aux réunions sur le PLU (plan local d'urbanisme)
animées par Michel Sibra, au travers d'un communiqué fait part de sa
satisfaction face « à la volonté de la nouvelle équipe municipale de suspendre
la délivrance de permis de construire pour ce type de résidence. »
Car, cette disponibilité de
logements sur le marché saint-gaudinois a des conséquences comme le constate
Martin Rousselon de l'agence Century 21 Pyrénées immo : « Il y a dix résidences
sur Saint-Gaudens. Pour notre part nous nous occupons de celle des Caussades,
la première qui a été construite. Tout est loué Mais il y a 500 logements
(N.D.L.R. rien qu'en résidences). Et il n'y a pas la clientèle. Cela casse le
marché du locatif, entraîne une baisse des loyers de 20 %. Quant à la valeur du
bien, les gens ont acheté des appartements de 60 m2 ,150 000 € qui valent, à
peine, aujourd'hui 120 000 €. À moyen terme, cela peut entraîner une baisse des
prix sur l'ensemble du marché. »
En réalité, elle a
bien commencé, le niveau des impôts locaux n’arrangeant rien !
Pour nos confrères de : Que choisir? ,
« le scandale des Robienisés ne fait que commencer ».