...pour la vie…
C’était assez courant en
Camargue, mais des questions comme celle-ci, on en entend partout, … Camargue ou pas :
dès le lundi matin, untel vous demande : -« On ne t’a pas vu à la ferrade dimanche » ? Double
confusion pour celui à qui s’adresse cette (perfide) question : il y avait donc une ferrade dimanche ?
et : -je n’ai pas été invité ! Je
passe pour un couillon vis-à-vis de moi-même : grosse dégringolade dans l’estime
de soi : je n’ai pas d’amis !
...dans le milieu taurin...!
Je lis la Dépêche, et retrouve la fable des deux amis :
Double réaction : il
y avait donc une fête à Valentine dimanche ? et : je n’ai pas été invité !
Il faut dire que la Dépêche
décode avec franchise les critères (stricts) qui ont réuni les amis en question :
il fallait être ami-du-PS, les autres
n’étaient pas invités. Bon, au risque de paraître clivé, je ne dois pas m’offusquer : je n’appartiens pas au bon
club, je ne suis pas catalogué : des
amis de… C’est la punition d’appartenir à la société civile !
J’aurais du m’en douter :
déjà le départ de la 17ème étape du Tour de France avait mis sur le
podium les personnalités en vue : deux ministres. Les parlementaires. Et
les élus de premier-plan, anciens et modernes. Je dois dire que je n'avais pas trouvé...d'ami (influent) pour me faire franchir les barrières du centre-ville (réservé aux seuls initiés). Tous unis dans le don de soi, et le soutien aux
cyclistes. Amis pour quelques heures. On ne sait plus trop qui honorer aujourd’hui :
les footballeurs hier. Les cyclistes aujourd’hui. Tous nous font tourner la tête.
Et oublier les réalités du jour, la situation économique. Ce fâcheux Gattaz
qui parle de « situation catastrophique ». Celui-là n’est certes pas un ami.
Je me suis demandé qui était un
ami, et reviens vers donc La Fontaine :
Deux vrais amis vivaient au Monomotapa :
L'un ne possédait rien qui n'appartînt à l'autre :
Les amis
de ce pays-là
Valent
bien, dit-on, ceux du nôtre.
Une nuit que chacun s'occupait au sommeil,
Et mettait à profit l'absence du soleil,
Un de nos deux Amis sort du lit en alarme ;
Il court chez son intime, éveille les Valets :
Morphée avait touché le seuil de ce palais.
L'ami couché s'étonne, il prend sa bourse, il s'arme ;
Vient trouver l'autre, et dit : Il vous arrive peu
De courir quand on dort ; vous me paraissez homme
A mieux user du temps destiné pour le somme :
N'auriez-vous point perdu tout votre argent au jeu ?
En voici. S'il vous est venu quelque querelle,
J'ai mon épée, allons. Vous ennuyez-vous point
De coucher toujours seul ? Une esclave assez belle
Était à mes côtés ; voulez-vous qu'on l'appelle ?
Non, dit l'ami, ce n'est ni l'un ni l'autre point :
Je vous
rends grâce de ce zèle.
Vous m'êtes en dormant un peu triste apparu ;
J'ai craint qu'il ne fût vrai, je suis vite accouru.
Ce maudit
songe en est la cause.
Qui d'eux aimait le mieux ? Que t'en semble, lecteur ?
Cette difficulté vaut bien qu'on la propose.
Qu'un ami véritable est une douce chose!
Il cherche vos besoins au fond de votre coeur ;
Il vous épargne la pudeur
De les lui
découvrir vous-même.
Un songe,
un rien, tout lui fait peur
Quand il
s'agit de ce qu'il aime.
C’est bien, j’ai droit à une correction gratuite, (qui n’exclut
pas les fautes d’orthographe) ! Le correcteur fait ainsi ami avec le corrigé, la pudeur
de l'ami qu'il est consistant à lui ôter tout complexe d'infériorité. Voici un extrait :
« La Fontaine est un classique, par conséquent, il choisit de
suggérer son opinion plutôt que de l’imposer, il est sobre. Plusieurs éléments
suggèrent que La Fontaine s’identifie à l’ami sentimental. Tout d’abord, nous
remarquons que les octosyllabes sont choisis par LF. Pour dénoncer ces paroles
(v.3-4,v.28 à 31) or l’ami sentimental est le seul à s’exprimer en octosyllabe,
en outre les v. 3 et 4 vous invite à lire cette fable comme une énigme portant
sur la société du XVII ème siècles. Dans ces vers, l’incise « dit-on » pose un
problème, on se demande qui se cache derrière le pronom indéfini « on ». Si on
pense que « on » réfère La Fontaine alors il nous invite à identifier l’ami
pragmatique à son mécène Fouquet (celui qui finance La Fontaine et fut emprisonner
par Louis XIV).
Conclusion :
Dans ces conditions, cette fable est plus complexe qu’il ne paraît,
c’est aussi un texte audacieux où La Fontaine fait un éloge de son ami Fouquet
et La Fontaine suggère qu’il n’a pas oublié son ami disgracier. On peut relire
les v.3 et 4 avec conviction. »
je vous l'avais dit : les fautes sont super-authentiques,
...rassurantes : le correcteur est un ami !
lecteur, j’espère vous amuser avec mes petites histoires
considérez moi comme un ami
je ne vous demande pas votre carte